Aminatou Ahidjo, c’est le roman parricide de la fille de l’ex-président camerounais qui, plombée par les soucis financiers, va baiser les pieds et se livrer à un amour tarifié avec Paul Biya qui a tué son propre père Ahmadou Ahidjo.
Alors que Paul Biya a agoni d’humiliations et d’injures toute sa famille et maculé la mémoire de son père dans la boue dont les restes reposent dans un cimetière communautaire au Sénégal, Aminatou Ahidjo se met dans le rôle de tête d’affiche pour le lancement de campagne présidentielle du bourreau de son géniteur.
« Son Excellence Paul Biya a toujours eu des rêves, des rêves plus grands que nature, des rêves plus grands que le Cameroun, pour le Cameroun. C’est un visionnaire qui a du courage et de l’abnégation, c´est un homme d´Etat qui travaille et qui agit. Le peuple camerounais lui a chaque fois renouvelé des mandats au cours desquels avec foi, force et abnégation, il lui a rendu en actes, ce que son cœur nous devait. Il a jalousement préservé l´héritage des pères fondateurs, il a veillé avec clairvoyance et rigueur sur notre belle patrie, il a gardé le Cameroun en paix », écrit Aminatou Ahidjo dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune.
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Paul Biya a donc préservé quel héritage d’Ahidjo? CAMRAIL, CAMSHIP, CAMAIR, FOGAPE, FONADER, BIAO, BICIC, MIDEVIV, SOCAPALM, CIMENCAM, SODECAO, SNEC, SONEL, SIC, MAETUR, AMACAM, SOCAME, SOTUC, ONCPB et toutes les sociétés étatiques créées par le père fondateur Ahidjo dont sa propre fille évite de citer le nom, sont tombées en faillite ou ont été bradées aux étrangers. Aminatou Ahidjo prétend que Biya a préservé la paix alors que le Cameroun est embourbé dans une guerre contre les anglophones qui l’enfonce davantage dans les sables mouvants de la sécession et de banqueroute.
La fille d’Ahidjo qui n’a jamais mis pied dans une église ou une mosquée, a maintenant des visions et fait des révélations sur la mission messianique de l’apôtre Paul Biya et écrit : « Le Dieu Tout Puissant a inscrit Son Excellence, le président de la République Paul Biya dans le grand livre du destin, notre destin, son destin.
C´est aussi des années de don de soi, de sacerdoce, de dur labeur au service de la nation(…) Le président de la République du Cameroun nous guide dans les bons et mauvais moments, soucieux du respect des institutions, souple et ferme dans les principes républicains, et pédagogues dans l´art de gérer la cité ». Et son cynisme atteint l’assomption de la haute trahison à la dimension de Judas: « Je voterai donc celui que je considère comme mon père. C´est pour toutes ces raisons, que je m´engage à soutenir une fois de plus Son Excellence Paul Biya, à l´élection présidentielle 2018».
Aminatou Ahidjo est habituée à faire de telles sorties depuis qu’elle mange dans la paume de la main de Paul Biya. « Lorsque j’ai tendu la main à Son Excellence Président Paul BIYA, il m’a fait confiance pour battre campagne pour les élections municipales et législatives de 2013. Cette confiance n’a jamais été démentie. C’est une haute marque de confiance qu’il fait en me nommant PCA du Palais des Congrès. La seule chose que je puisse dire c’est : mille fois merci monsieur le Président. Donc, vraiment c’est tellement beau ce que le Président a fait », chantonnait Aminatou Ahidjo dans un interminable chapelet de louanges, le 21 février 2017 sur la chaîne nationale.
Aminatou Ahidjo ne fait que remercier Biya de l’avoir nommé PCA du Palais des Congrès de Yaounde? oubliant le nom de son père qui a construit cet édifice et l’a inauguré le 12 mai 1982, juste avant de démissionner. Si Biya est président, c’est grâce à Ahidjo qui l’a nommé Secrétaire général à la Présidence, Premier ministre, et lui a remis le pouvoir gratuitement.
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Au lieu de remercier son bienfaiteur, Paul Biya s’est mis à salir son prédécesseur d’avoir mis en circulation les faux billets, d’avoir détourné 900 milliards, d’avoir voyagé avec 4 tonnes de diamant et d’or, d’avoir tenté de faire un coup d’ État étant malade en France. Et au bout du supplice, il ordonna la condamnation à mort d’Ahidjo par contumace en 1985 avec la saisie de ses quelques biens. Contraint à l’exil, le Président Ahidjo est mort le 30 novembre 1989 à Dakar. Conctacte? par le Président Diouf pour organiser le rapatriement de la dépouille au Cameroun, Paul Biya avait refusé catégoriquement, prétextant plus tard que c’était une affaire de famille, laquelle est restée plongée dans le dénuement, sans la moindre indemnité.
Aminatou Ahidjo, contrairement aux autres enfants ayant fait des études, est restée coupée des racines de ses parents et des valeurs de la religion musulmane. Elle n’a fait que traîner dans des soirées alcoolisées, des milieux glauques et argentés des toxicomanes, s’encanailler avec les pires cancres ayant séché les bancs pour aller échouer sur les rives du vagabondage. Fauchée, elle a passé un deal avec le régime pour détruire sa famille et le grand Nord.
Alors que Germaine Ahidjo, sa mère, malgré la galère, tient à honorer la mémoire d’Ahmadou Ahidjo, Aminatou Ahidjo qui ne connaît même pas où se trouve la tombe de son propre père, considère maintenant Biya comme son père et son dieu sur terre. Aminatou Ahidjo et Paul Biya n’auraient jamais existé sans Ahidjo.
Ce sont deux monstres qui continuent à poignarder leur père dans la tombe. Comme le disait Ahmadou Ahidjo lors d’une conférence de presse à Paris, le 5 mars 1984: « j’ai sorti monsieur Biya de l’anonymat pour le conduire à la tête de l’ État, sans conquérir, lui qui était inconnu de l’immense majorité des Camerounais, y compris ceux de son village; lui qui n’avait jamais reçu aucun mandat du peuple, pas même celui de conseiller municipal ».