Le comité de suivi des contrats d'affermage et de concession réuni hier à Yaoundé a regretté l'impact du changement climatique sur la consommation en eau des ménages.« Les quantités d'eau produites n'ont pas diminué », rassure d'entrée de jeu Jean William Sollo, directeur général de la Camwater.
En lieu et place du ministre de l'Eau et de l'Energie (Minee), il a présidé l'ouverture de la dernière session annuelle du Comité de suivi des contrats d'affermage et de concession dans le secteur de l'eau en milieux urbain et périurbain.
C'était hier à Yaoundé. Occasion pour le DG de souligner qu'au contraire, « l'eau potable produite a augmenté cette année avec l'apport de l'usine sur la Mefou à Nkolbisson.
Et elle devrait encore augmenter d'ici la fin du mois de janvier 2016, grâce à la mise en fonctionnement de la nouvelle unité de potabilisation à Akomnyada, que la Camwater a financé sur fonds propres ». Comment donc comprendre le retour quasi permanent des coupures d'eau courante, notamment à Yaoundé ?
Brahim Ramdane, directeur général de la Camerounaise des eaux (CDE) assure que « c'est la combinaison de la sécheresse et de l'accroissement de la demande ».
L'on apprend alors qu'avec la saison sèche, intervenue un mois plus tôt du fait des changements climatiques, beaucoup de ménages utilisent l'eau produite pour d'autres activités domestiques dont l'arrosage des jardins, et non plus seulement pour la consommation alimentaire.
« Avec la chaleur et la poussière, l'usage de l'eau s'accroît alors que la production est statique. Dans le même temps, il a été observé que les ressources alternatives que certains ménages utilisent habituellement, notamment des puits et autres forages s'assèchent du fait de la rudesse du climat.
Conséquence, ces ménages se sont rabattus en plus sur l'eau produite par la Camwater », regrette Jean Williams Sollo. A son tour, Brahim Ramdane regrette également le retour obligatoire au calendrier de rationnement en eau.
« Nous avons déjà préparé un planning qui sera finalisé dans les prochains jours et qui sera publié par les canaux de la presse pour information des ménages ». Sauf qu'il faudra également compter avec des incidents au niveau du réseau de distribution.
« C'est le revers du programme de rationnement, qui impose des manœuvres régulières de vannes, pratiquement toutes les heures, pour pouvoir fournir un peu d'eau à tout le monde. Sauf que ce genre d'exercice provoque parfois des casses qui entraînent un rationnement plus long de certains quartiers », prévient le DG de la CDE.
A propos des autres villes du pays, Jean Williams Sollo rassure : toutes sont actuellement soit en chantier pour la potabilisation, soit en phase de l'être. « Nous avons commencé par les deux plus grandes villes, Yaoundé et Douala.
Ensuite, nous sommes passés sur les chefs-lieux de régions, puis les chefs-lieux de départements et nous atteignons maintenant tous les arrondissements », conclut le DG de la Camwater.