Eboulement de la falaise de Dschang: Benjamin Zebaze crache ses vérités crues

Victimes Dschang.png Eboulement de Dschang

Wed, 6 Nov 2024 Source: Benjamin Zebaze

Lorsque, comme moi, on est né et qu'on a grandit dans cette magnifique ville de Dschang, impossible de dormir d'un sommeil de juste après avoir vu les images terribles de pauvres citoyens ensevelis hier par un écoulement de terre.dans la falaise de la plaine des Mbos.

Il serait malhonnête d'imputer ce drame directement à nos dirigeants mais, ce qui est arrivé découle d'une façon de faire qui a transformé ce pays en un véritable enfer.

Dans un pays à peu près normal:

- un organisme bien structuré doté de moyens efficaces serait chargé de prévenir ce type de catastrophe ;

- il surveillerait ce genre de relief comme le lait sur le feu car, ce n'est pas la première fois que la terre se déplace en masse vers la route à cet endroit;

- jamais, après le premier éboulement d'hier matin, on aurait dû envoyer les "enfants des autres" tenter d'ouvrir la route sans que des experts aient étudié le relief afin de comprendre le pourquoi de cet important mouvement de terre...

- La route aurait dû, par conséquent, être barrée jusqu'à ce qu'on soit sûr qu'il n'y avait plus de risque à faire courir aux populations…

Faut il rappeler que c'est par cette route qu'on se rend dans la Région du Nord Ouest et dans certains départements de la Région de l'Ouest ?

QUE VA FAIRE LE GOUVERNEMENT ?

Connaissant un peu ce pays, je suis sûr qu'à Yaoundé, de nombreux prédateurs de la fortune publique s'agitent pour voir comment s'introduire dans la "mangeoire" qui va être mise en place pour détourner l'argent des sinistrés.

Au lieu d'essayer de comprendre le pourquoi de ce désastre; d'essayer de contrôler l'état des lieux similaires comme le col de Bâtie, la falaise de Ngaroundere..., on va encore bricoler en attendant le prochain drame.

UNE ABSENCE DE LEADERSHIP DANS LA MENOUA

Ce qui est terrible, c'est que face à la médiocrité du gouvernement, il n'existe aucune autorité morale dans le département qui a vu naître Monseigneur Ndongmo, pour organiser une collecte d'aides pour les sinistrés et leurs familles qui doivent vivre un véritable enfer en ce moment, sans grand espoir pour l'avenir.

Je me souviens, avec nostalgie, quand la solidarité était au cœur du fonctionnement de cette ville: bien que cela soit pour un évènement qui n'avait rien de dramatique, chaque soir les dignes fils de la Menoua se réunissaient pour faire le point sur la collecte des fonds nécessaires à la construction de la "maison du parti" chez le député et le président de la section Unc Zebaze Simeon.

Le parti avait envoyé la somme de 800 000 francs et les populations devaient compléter le reste. Tous les dignitaires de la ville envoyaient leurs enfants travailler gratuitement à l'édification de ce bâtiment.

Nous devons retrouver cet esprit pour faire face aux événements heureux et malheureux qui risquent de s'accumuler en ces temps incertains.

INNACEPTABLE

Pendant que le pays s'effondre et que des Camerounais perdent la vie sur des routes à péage qui sont en réalité de véritables sentiers "bardés" de toute sortes de pièges, de piètres "fossiles" politiques marchent dans le Sud pour exiger qu'un homme qui menace les 100 ans, garde son siège de président de la République pour 7 autres longues années.

Où prendra t il la force et le discernement nécessaires pour arranger ce qu'il a détruit ?

Dans un pays à peu près normal, le gouvernement et les autorités compétentes auraient déjà installés un quartier général dans la zone pour prendre les mesures d'urgence.

Auteur: Benjamin Zebaze