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Edéatech: l'inertie plongent les Camerounais dans la misère

Edea Bridge Le Directeur d’Edéatech va en congé pour 3 mois car rien n’avance.

Mer., 8 Févr. 2017 Source: Alice Mbome

Les anciens responsables de la société Cellucam croient dur comme fer que l’entreprise fonctionnait à merveille ; avec une production journalière de 96 tonnes de pâte dès le lancement de ses acticités pendant le printemps de 1981. La Cellucam a produit et exporté au 15 mars 1981 avant l’inauguration proprement dite, environ 13.000 tonnes de pâte dont 5000 blanchies correspondant à des fabrications de démarrage.

Dans un article paru dans la revue Bois et Forêts des Tropiques, N° 180 novembre décembre 1980, G. Petroff, chef de la division Cellulose-Chimie au Centre Technique Forestier Tropical, souligne que les quantités fabriquées dépassaient largement ce qui a été obtenu à partir d’autres forêts d’Afrique tropicale.

Décembre 1982, Paul Biya vient d’accéder au pouvoir. Bello Bouba Maïgari est Premier Ministre. Ce dernier décide de l’arrêt de l’usine en cette fin d’année. Entre l’arrêt de l’activité forestière à partir de mai 1983, d’importants problèmesde maintenance, le manque de synergie entre les différentes entreprises étrangères opérant sur le site et le décès du DG, la société est au bord du gouffre. Elle est finalement liquidée en 1986. L’expert comptable Benoît Atangana Onana et Me Alfred Tokoto (aujourd’hui à la retraite) en assurent la co liquidation. Une partie des employés est mise au chômage technique et perçoit la moitié du salaire.

L’autre moitié est restée en fonction. Selon nos informations, ces liquidateurs ont payé aux employés leurs droits et ces derniers ont été pris en compte par les potentiels repreneurs qui défilaient sur le site.

Inertie et incompétence

La Cellucam étant morte en 1986, La Cppc – Cameroon Pulp and Paper Company - contrôlée par Lafimar Holding (Groupe indonésien domicilié au Luxembourg) avec une participation de Reetone (domicilié à Londres et repreneur de certains actifs de l’Ex-Cellucam pour réhabiliter les sites industriels) est présente sur le site. Reetone est dissoute en 1993 et Crafton Ltd prend le contrôle de la CPPC SA en rachetant Lafimar Holding.

Selon Babissakana, ingénieur financier camerounais, Crafton Ltd envisageait mobiliser un pool d’investisseurs internationaux autour de Pan African Pulp Campany Ltd domicilié aux Pays Bas pour restructurer la CPPC SA. Le projet, selon la même source, prévoyait les investissements de 388 milliards de F CFA en 4 ans et 2300 emplois directs. Mais en revanche, l’Etat du Cameroun était censé valoriser au mieux ses sites et ses actifs afin de corriger les erreurs du passé. Mais à cause de l’inertie, rien n’a été fait et les potentiels repreneurs sont repartis.

Après le départ des Indonésiens, un certain Goerges Cardi est nommé Directeur du site afin de régler les affaires courantes et vendre un petit matériel n’appartenant pas à l’État. Seulement entre 1998 et 1999 la commission Ambassa Zang est à pied d’oeuvre sur le site. Celleci conteste la vente et procède aux arrestations de hauts cadres pour détournements de deniers publics. Simon Emande, responsable du site est ses collègues sont mis aux arrêts.

Il s’agit de Pierre Sossah Libam, Guillaume Libam, Albert Boum, Jean Paul Ngué, Emmanuel Bitolo Biala, Félix Lingeng, Crépin Djenti, Pascal Gnouanfo, Jacob Tamè, Mebenga Abéga, Innocent Bell Bayiha, Jean-Marie Dibend, Alexandre Matip, Jacques Onambélé, Adalbert Bonog, Raymond Song, Martin Boumtje, Jean-Baptiste Tchatué Fotso, Michel Issock Mbel, Maurice Batiek, Paul Ndjeawonbè, Bitchong Mbabi et Jean Songue. Des poursuites ont été abandonnées contre certains pour insuffisance de preuves (Onambélé et Bell Bayiha) et pour décès (Guillaume Libam et Pascal Gnouanfo).

En  revanche, 11 anciens employés de la CPPC étaient accusés pur détournement de deniers publics. Il s’agit de Simon Emande, Pierre Sossah Edwin, Albert Boum, Jean Paul Ngué, Emmanuel Bitolo Biala, Félix Lingeng, Crépin Djenti, Jacob Tamè, Mebenga Abéga, Raymond Song et Maurice Batiek. Ces derniers ont été relaxés au Tribunal criminel spécial pour faits non établis.  

Joint venture  

Au cours du procès, la mission Mvogo fait une descente sur le site. Il est question de l’assainir et de le viabiliser. 10% des droits sociaux sont payés aux employés. Pendant que ces derniers attendent le reliquat, la mission Tchotchom arrive avec un nouveau repreneur. Il s’agit des Italiens de Comefin qui mettent en place une joint venture avec l’Etat du Cameroun. La société Edeatech chargée de construire un technopôle est créée et le site est sécurisé par Humpred Muna pour le gardiennage. C’est à ce moment, selon nos sources, que commence le véritable pillage De la Cellucam à Edéatech, il n’y a pas eu un véritable inventaire physique des biens.

Le site sera tour à  tour gardé par des gendarmes, des militaires et de groupes mixtes. Le 13 novembre 2013, on constate le vol de 11 bouteilles de mercure blanc pendant la garde des gendarmes. Suivant la note de service N° 011/ET/DG/IN/07/14 de Franco Mastrantonio, Directeur Général de la société Edéatech, Ambroise Mbode est nommé responsable du site cumulativement avec ses fonctions de magasinier & contremaître. Fort de son expérience que lui confèrent les 33 années passées sur le site, il organise une garde mixte pour mieux sécuriser le site.

Le Directeur d’Edéatech va en congé pour 3 mois car rien n’avance. Le projet de construction du technopôle a du plomb dans l’aile et n’arrive pas à démarrer. La dissolution et la mise en liquidation d’Edéatech intervient le 29 août 2014 et sonne ainsi le glas du partenariat italo-camerounais sur cet investissement d’un montant total de 3,5 milliards de francs Cfa. À peine la dissolution et la liquidation de la société Edéatech annoncées, un grand vol a lieu sur le site dau cours du week end du 30 août au 1er septembre 2014. 35 bouteilles de mercure blanc sont volées.

Auteur: Alice Mbome