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Election 2018: vers une présidentielle sans électeurs en Ambazonie

La Ville De Bamenda Cin081537 Cameroon Info P Net 800xm1x La ville de Bamenda au moment des insurrections (Archives)

Tue, 10 Apr 2018 Source: Georges ATANGANA

Les élections sénatoriales ont pu, tant bien que mal, être organisées dans les zones anglophones. Le corps électoral, constitué de conseillers municipaux, a été fortement « motivé » financièrement et a voté, la peur au ventre, dans des camps militaires ou dans des sites très sécurisés. En nommant quelques sénateurs à partir de Yaoundé, le dictateur, qui ruine le Cameroun depuis 35 ans, donne l’impression que tout va bien dans le meilleur des mondes ! Sera-t-il possible de réussir le déroulement des municipales, des législatives et de la présidentielle dans un contexte de guerre ?

L’entêtement légendaire de Paul Biya, aveuglé par le pétrole de Bakassi dont il se nourrit depuis plus de trois décennies, montre déjà qu’il va tenter cette opération suicidaire. Il vient de nommer des préfets et sous-préfets en remplacement de ceux kidnappés, démissionnaires ou trop menacés par les combattants ambazoniens. On connaît le rôle de ces autorités dans la fabrication des résultats favorables au créateur éternel qui règne sur le Cameroun. Il est convaincu que les ministres anglophones assimilés, qui ne s’expriment qu’en français devant leurs collaborateurs, vont remplir de joie les populations d’Ambazonie et lui rapporter de nombreux suffrages.

Quelle bêtise ! La majorité des villages des zones anglophones ont été incendiés et leurs populations sont réfugiées au Nigéria, en zones francophones ou dans les broussailles. Ne soyons pas étonnés si Paul Biya et Élections Cameroun nous disent que les arbres, les herbes, et les milliers de prisonniers anglophones ont voté massivement en faveur de son parti politique corrupteur !

Les conditions de vie désastreuses de nos soldats au front, les désertions, les décès, les salaires misérables qui sont irrégulièrement versés, l’équipement insuffisant ou inadapté des troupes gouvernementales montrent, même à un aveugle, que cette guerre d’usure, où l’ennemi frappe la nuit et s’enfuit, est en train d’être perdue, en même temps qu’elle assèche les caisses de l’État...

Le moment est venu où il faut libérer tous les prisonniers anglophones sans exception, ouvrir des négociations avec des dirigeants crédibles de l’Ambazonie, déployer des troupes armées uniquement pour sécuriser les frontières extérieures de ce pays, permettre à nos frères anglophones de pratiquer librement le common law et l’indirect rule ainsi que leur système éducatif anglo-saxon. Les jongleries électorales qui ont commencé risquent de noyer notre pays tout en emportant le vieux dictateur tribaliste.

Auteur: Georges ATANGANA