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Elections en Afrique: Octobre sera chaud

Thu, 10 Sep 2015 Source: Simon Pierre Etoundi

A cours du mois d’octobre 2015, le continent africain sera en mode élections. Pas moins de cinq élections majeures sont programmées sur le continent. Ces rendez-vous électoraux sont toujours attendus avec frénésie en Afrique, singulièrement lorsqu’il est question d’élire le président de la République. En octobre, ce sera le cas dans cinq pays.

Côte d’Ivoire, Tanzanie, Guinée, Burkina Faso et en Centrafrique (même si dans ce pays un report est plus que probable). Alors que l’on se rapproche de ces échéances, la fièvre électorale s’est déjà emparée des populations et des acteurs politiques.

D’un pays à l’autre, les concernés fourbissent déjà leurs armes et comptent leurs soutiens pour être prêts le jour-J.

Depuis les «transitions démocratiques » inaugurées en 1990 par le Bénin, l'Afrique est le théâtre d’une série d'élections garantissant aux différents candidats, un minimum de transparence et de sécurité. Les élections en Afrique ont ainsi pris les contours d'une compétition et d'un libre choix entre diverses formations politiques et non pas seulement d'un affrontement entre individus.

Toutefois, malgré une évolution notable, à maintes reprises, les élections sur le continent ont fait l’objet de sévères critiques. Dans plusieurs pays, les élections qui avaient été considérées comme une voie privilégiée de sortie de crises et d'expression du pluralisme politique sont aujourd’hui selon certains, responsables des tensions, voire des ruptures de consensus qui affectent la vie politique en Afrique. C’est donc avec prudence que les rendez-vous d’octobre sont attendus.

D’un pays à l’autre, les enjeux seront différents. Mais, l’intérêt des observateurs reste intact d’une situation à l’autre. Ce sera l’occasion d’apprécier l’ancrage de la culture démocratique sur le continent. En Côte d’ivoire, le pays est en en quête de rédemption après une précédente élection présidentielle mouvementée en 2010 qui a débouché sur une quasi guerre civile.

Le vœu de tous est que les acteurs politiques aient retenu les leçons du passé et respectent les règles électorales. Les électeurs sont pareillement interpellés pour voter en leur âme et conscience avec à l’esprit l’intérêt supérieur de leur pays. En Guinée, la situation est quasiment identique. Le précédent scrutin présidentiel avait été vivement critiqué.

Et durant tout son mandat, le président sortant, Alpha Condé, candidat à sa succession a dû se justifier de sa bonne foi et tenter de convaincre de sa légitimité. En Tanzanie, il sera question d’un passage de témoin. Le président sortant Jakaya Kikwete n’est pas candidat à sa succession. La présidentielle devra donc donner lieu à l’émergence d’un nouveau leader pour le pays. Dans quel climat ? C’est ce qu’on attend de voir.

Au Burkina Faso, après le renversement par le peuple, de Blaise Compaoré en 2014 et une année de transition, un nouveau président est très attendu. La République centrafricaine avait également prévu d’élire son nouveau président au courant du mois d’octobre. Mais les derniers développement (au moment où nous mettions sous presse) annoncent une forte probabilité du report de ce scrutin.

Dans tous les cas, consacrées par la loi fondamentale des Etats et « encouragées » par les prescriptions de la communauté internationale, les élections sont devenues un rendez-vous majeur du calendrier politique sur le continent. Davantage, des efforts considérables sont déployés pour assurer un déroulement impartial et juste des scrutins par les pouvoirs publics appuyés par la communauté internationale.

Mais l’amélioration de l'organisation et la gestion du processus électoral qui est variable selon les Etats, fait encore ressortir de sérieuses difficultés qui font souvent douter de la sincérité de certains scrutins.

Dans ces conditions, l’objectif central dans la période d'ancrage de la démocratie dans laquelle se trouve la plupart des pays du continent : l'acceptation des résultats électoraux, est loin d’être atteint. Il en sera encore question lors des différents scrutins qui ont lieu en octobre prochain. En attendant d’y être, les paris sont ouverts et la pression monte.

Auteur: Simon Pierre Etoundi