En colère, un Camerounais écrit à Paul Biya

Capture D'écran Paul Biya PaulBiya Le président camerounais, Paul Biya

Thu, 26 Oct 2017 Source: Boris Bertolt

“Monsieur le président,

Dans ma première lettre ouverte j’avais dénoncé l’embastillement, la séquestration et la détention en secret de nos compatriotes dans les geôles de la DGRE en marge de la justice. Suite à cela la DGRE a décidé de libérer en catimini cinq d’entre eux, il s’agit de :

- Abdullah Adamou (négociateur en chef des multiples prises d’otages de Boko Haram) et ses quatre autres lieutenants à savoir :

- Ousman Tcheoungel,

- Abdoulaye Abba Mala (fils du député Abba Mala de Mora),

- Mohamed Logone et

- Harouna Transit.

Tous ont passé entre deux ans à quatre ans de détention en secret ici à la DGRE enchaînés pieds et mains liés.

Monsieur le président, vous conviendrez avec moi que l’initiative que j’ai entreprise est salutaire. Je connais qui tire les ficelles ; mais le fait que désormais ces décideurs sachent qu’ils ne sont plus à l’abri des dénonciations sur leurs pratiques malsaines est une grosse avancée dans l’opacité qui mine notre institution. Mais la libération d’Abdallah Adamou est une fuite en avant.

Car, en libérant Abdoullah Adamou et ses compères, les boss d’ici croient que ces individus s’évaporeront dans la nature en emportant ainsi avec eux tous les secrets qui entourent les multiples négociations sur les multiples prises d’otages par Boko Haram. Nos patrons savent qu’en mettant Abdoullah Adamou et ses lieutenants devant la justice, nos compatriotes sauront où sont passé les multiples milliards destinées à Boko Haram surtout qui a eu combien ?

Je peux déjà vous rassurer que ces milliards n’ont jamais traversé nos frontières. Certains milliards ont été redistribués ici, à la DGRE. Et d’autres sont sous vos pieds ou à l’assemblée nationale. Allez comprendre !

Plus grave, nos « grands » d’ici à la DGRE, craignent que ne soit démasqué les intelligences qu’ils entretiennent avec des puissances étrangères pour des intérêts que seul eux savent.

Pour être tout à fait complet sur ce sujet et en attendant les développements futurs, je m’en vais présenter mes condoléances à la famille de Alhadji Marie qui contrairement à ses complices, n’a pas pu résister aux geôles du Guantanamo Camerounais. Sa famille, au lieu d’être en joie comme celle des cinq libérés, sera dans la tristesse de savoir que leur fils n’a pas pu résister aux affres et tortures infligées à lui ici à la DGRE, il y a succombé, que la terre de nos ancêtres lui soit légère. En libérant toute la bande il n’est plus présumé innocent mais innocent.

Monsieur le président, j’aime mon travail, j’aime l’institution pour laquelle j’opère, elle a des objectifs à elle assigné. Dès qu’elle s’y écarte, elle nous expose tous vous y compris. Pour cela vous pardonnerez le rôle de lanceur d’alerte que je joue indépendamment de ma volonté. TRAVAILLER pour la sécurité et la sûreté des camerounais est une chose et c’est notre rôle, mais travailler pour ses poches et le prépa pouvoir d’un individu ou d’un groupe d’individu en est une autre et s’écarte de notre rôle et je le dénoncerai.

Recevez mes respects les plus profonds”.

Auteur: Boris Bertolt