A quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du monde «Brésil 2014», les Camerounais ont consenti de vivre dans le noir, pour une retransmission de la compétition sans interruption d’énergie électrique.
L’opérateur avait, à grand ramdam de communiqués, sollicité leur indulgence pour le lancement d’un vaste programme de maintenance et de remplacement de certains équipements vétustes. Le Mondial débuté, certains quartiers des grandes villes étaient de nouveau plongés dans le noir.
Pis, en juin 2015, à la veille de la session des examens officiels, plusieurs candidats furent contrains de réviser leurs leçons dans les ténèbres. Invité de l’émission dominicale «Canal Presse» diffusée sur la chaîne Canal 2, le sociologue Claude Abe invitait les populations à une marche de protestation dans les rues de Yaoundé.
Pour lui, l’opérateur Energy of Cameroon (Eneo) n’avait «aucune véritable expérience». Il en voulait pour preuve l’infortune que la société a connue du côté de l’Ouganda. Son directeur général, Joël Nana Kontchou, annonce alors un retour à la normale le 10 juin. Le retour de la lumière ne durera que le temps du serment.
Ce qui n’empêche pas Eneo, filiale du fonds d’investissement britannique Actis et concessionnaire du secteur de l’électricité dans le pays depuis le 23 mai 2014, d’annoncer avoir réalisé un résultat net de l’ordre de 2,28 milliards FCfa l’année dernière.
Elle justifie cette performance par une augmentation sensible (+7,5%) de la demande d’énergie ainsi que la hausse de la compensation tarifaire du gouvernement ayant atteint la barre des 17,5 milliards FCFA soit une croissance de 6,4 milliards FCfa. Comme on peut le voir, la qualité du service est inversement proportionnelle aux bénéfices dégagés.