L'intrication du parcours militaire du Colonel à la retraite Badjeck Didier et son récent engouement pour les plateaux médiatiques soulève des interrogations quant à la pertinence de son discours et à sa compréhension des réalités contemporaines des forces de defense camerounaises. Ce phénomène, bien que révélateur d'un opportunisme avéré, mérite une analyse rigoureuse et nuancée.
Il est indéniable que le Colonel Badjeck, dans sa quête de visibilité, s'inscrit dans une dynamique où la rhétorique stratégique, souvent décontextualisée, devient un outil de légitimation. En se présentant comme un expert en stratégie militaire alors qu'il n'a pas démontré une telle maîtrise durant sa carrière active, il semble ignorer la richesse des savoirs et des compétences qui caractérisent aujourd'hui les jeunes officiers des forces de défense camerounaises. Ces derniers, formés aux réalités des conflits modernes, notamment à travers les prismes de la guerre hybride et asymétrique, intègrent des approches contemporaines de la défense territoriale, alliant innovation technologique et compréhension des dynamiques sociopolitiques.
La redondance de ses discours sur la stratégie, souvent adressée à un public peu familiarisé avec les subtilités des opérations militaires, révèle une forme de manipulation intellectuelle. En s'appuyant sur des concepts stratégiques sans les ancrer dans des réalités concrètes et actuelles, le Colonel Badjeck parait non seulement déconnecté des enjeux réels auxquels font face les forces de défense, mais également désireux de s'ériger en figure emblématique d'une expertise qui lui échappe.
Il convient de rappeler que la véritable excellence militaire ne se résume pas à une capacité à s'exprimer avec éloquence sur des plateaux de télévision, mais repose sur une compréhension profonde des enjeux opérationnels, une capacité d'adaptation face à des adversités variées, et une collaboration étroite avec les jeunes générations qui, par leur formation et leur engagement, sont les véritables acteurs de la défense nationale. Ainsi, le Colonel Badjeck, en se mettant en avant, ne fait que masquer une réalité où les jeunes officiers, armés de compétences avérées, sont pleinement capables de gérer les défis contemporains.
Ainsi, il serait sage pour le Colonel de reconsidérer sa démarche et de laisser la place à ceux qui, dans l'ombre, œuvrent avec rigueur et détermination, car la véritable stratégie militaire s'écrit dans l'action et non dans la parole.»