Est-ce ainsi que les pauvres et les femmes meurent ?

Mon, 14 Mar 2016 Source: Thierry Amougou

Est-ce ainsi que les pauvres et les femmes meurent au Cameroun ? Madame Monique Koumate comme type idéal d’une politique nationale sans anticipations pour l’intérêt général.

Comment un pays avec autant de potentialités, d’intelligences et de ressources cognitives peut-il se faire enterrer vivant ? Comment, dans un pays où la secte terroriste Boko Haram massacre les Camerounais (déjà près de 1500 morts depuis 2013), le génie de l’industrie politique camerounaise ne se jette pas corps et âmes dans l’invention des voies et moyens innovants pour combattre la secte islamiste, mais plutôt dans l’intelligence corporatiste vouée à la reproduction au-delà de 2018 d’un régime dont Boko Haram est pourtant un élément majeur du passif bilanciel ?

Ne peut-on anticiper qu’une élection présidentielle au sein du triangle national ? Que peut être une politique d’anticipation positive pour un pays comme le Cameroun ? Ce texte tente de répondre à cette question.

Bref tour au pays de l’anticipation comme politique politicienne

Une des véritables « grandes réalisations » du Renouveau National est l’élection présidentielle anticipée. Décision discrétionnaire d’un régime camerounais qui, depuis 1982, utilise deux principales techniques pour être maître du temps et de l’agenda politique national.

La première technique est la dissimulation de la date véritable de l’élection présidentielle. Sans remonter à mathusalem, la candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2011 a été mise en forme et imposée aux Camerounais par ses hauts lieutenants alors que la date de ladite présidentielle était toujours un secret des dieux du pouvoir en place, et que le principal intéressé n’avait encore dit mot sur sa candidature. De même, les multiples tomes de « Paul Biya, l’appel du peuple », ventriloquie du peuple camerounais sous la houlette de l’élite au pouvoir, avaient déjà, en 2011, montré l’anticipation négative d’une industrie politique nationale jamais autant performante que dans une intelligence corporatiste destinée à produire en série les motions de soutien à l’homme du 6 novembre 1982.

La deuxième technique est l’anticipation de la fin d’un mandat en cours pour mieux le prolonger via une présidentielle anticipée, moyen de passer sans transpirer d’un mandat à un autre en maîtrisant ainsi à la fois le présent et l’avenir du pays. Pour Paul Biya et le club élitaire qui dirige avec lui depuis 33 ans, il va sans dire qu’il s’agit-là d’une approche politicienne de l’anticipation politique dans la mesure où ils réussissent à perpétuer le régime et à garder leurs statuts à la tête du pays où ils réalisent une utopie personnelle. Ils sont donc efficaces dans une conception machiavélique de la politique dont le but serait d’user de tous les moyens possibles pour toujours garder le pouvoir.

De là un constat sans équivoque : seule l’anticipation au service de la politique politicienne a eu pignon sur rue au Cameroun depuis 1982. Le club élitaire au pouvoir, guidé par un souci de toute puissance sur le temps du monde présent et futur, utilise l’élection présidentielle anticipée comme stratégie de réduction des risques futurs assimilés ici aux évènements imprévus qui pourraient faire chanceler le pouvoir et interrompre sa marche triomphale depuis 1982. Avec un président camerounais âgé de 83 ans révolus, on peut se demander si la foultitude d’appels à l’élection présidentielle anticipée n’est pas, une fois les adeptes du régime rendus à l’évidence que la fin naturelle peut frapper à tout moment, un moyen d’être toujours au pouvoir même après la fin naturelle de leur leader.

Ne sont-ce pas des appels qui sonnent comme une tentative de construire une assurance vie au Renouveau National par installation anticipé du Biyaïsme sans Biya ? C’est-à-dire d’un régime poursuivant la même logique que le Biyaïsme même après la disparition naturelle de son leader et inspirateur historique ?

L’élection présidentielle anticipée devient, du fait du doute raisonnable qu’insinuent ces questions, une chose dont l’importance et l’opportunité sont presque nulles par rapport aux problèmes auxquels fait face le Cameroun. Elle semble de ce fait une option pour la prise en otage post Biya du peuple camerounais par le club élitaire au pouvoir.

Cela revient à conjuguer l’avenir du pays au passé car ceux qui sont susceptibles de diriger le Cameroun au-delà de 2018 resteront toujours, à condition que la nature le veuille, Paul Biya, le président de l’Assemblée Nationale ou le Président du Sénat, des caciques du Renouveau National. Sauf si, ayant l’armée avec lui et contre la volonté populaire, l’homme du six novembre 1982 désigne son fils ou un proche de son camp pour le remplacer.

Mais qu’aurait pu être, si on s’occupait du sort du peuple camerounais et de son avenir, une politique positive de l’anticipation depuis 1982 ? Si nous sortons de l’approche machiavélique de la politique pour celle qui en fait l’action pour l’intérêt général, alors la politique de l’anticipation peut être un instrument clé au service de la bonne gouvernance et du bien-être général. Prenons en compte, pour le prouver, quatre résultats du Renouveau National.

Est-ce ainsi que les pauvres et les femmes meurent au Cameroun ? Madame Monique Koumate comme type idéal d’une politique de santé publique sans anticipations pour l’intérêt général

Prenons le cas de notre politique de santé publique. Une des fonctions régaliennes de l’Etat est d’offrir la santé publique comme bien collectif à tous ses citoyens. La santé est en fait une composante fondamentale de la sécurité humaine, elle-même partie intégrante de la politique nationale de sécurité sociale. Dès lors, le but fondamental et primordial d’un système national de santé publique est d’abord de soigner les citoyens qu’ils aient des moyens financiers ou non.

Autrement dit, la priorité des priorités d’un système de santé publique au Cameroun, devrait être, comme dans tous les Etats dignes de ce nom, de soigner d’abord les populations et non d’exiger le règlement financier du coût des soins comme condition d’accès à ceux-ci. Tous les pays avec un système d’assurance maladie soignent d’abord les malades. Ils sauvent d’abord des vies et ne se font payer qu’après cela car les Etats prennent en charge une grande partie des dépenses de santé.

Le système camerounais n’est pas dans cette logique-là. Presque toutes les familles camerounaises modestes ont déjà perdu un membre de leur famille, soit parce que aucun médecin n’est en place aux urgences, soit parce que l’hôpital n’est pas compétent, soit parce que les hôpitaux camerounais ont institué la règle sacro-sainte de ne s’occuper que des malades qui auront au préalable payé le tarif des soins requis. Et pour quels soins ?

Des soins dont la qualité est parfois plus redoutable que la maladie dont on souffre. La preuve en est que tous les hauts cadres, ministres et le chef de l’Etat lui-même se font soigner en Occident et laissent les mouroirs nationaux à la masse des pauvres camerounais. Madame Monique Koumate en fait partie. Elle constitue la figure archétypale, tant de la façon dont fonctionnent les hôpitaux camerounais, que de la façon dont meurent les pauvres, les femmes et leurs enfants dans ce pays.

Au pays de la politique d’anticipation juste pour la continuité de Paul Biya au pouvoir et non pour le bien-être sociétal, le cas de Madame Monique Koumate est juste un cas médiatisé parmi des centaines de milliers d’autres restés inconnus. Devant un tel drame humain, social et anthropologique du peuple camerounais, le Ministre Mama Fouda n’a pour seul préoccupation que dédouaner son ministère et son régime de toute responsabilité. Le Ministre Mama Fouda dit dans sa circulaire que Madame Monique Koumate est arrivée à l’hôpital de district de Nylon dans la malle arrière d’un taxi.

Qu’a fait le Renouveau National depuis 1982 pour que le système de santé publique camerounais puisse prendre en charge avec efficacité et célérité les cas urgents comme celui de Madame Monique Koumate ? Le ministre Mama Fouda ne se rend t-il pas compte que les 33 ans de pouvoir de Paul Biya n’ont pas empêché qu’en 2016 encore, et alors qu’on demande la prolongation anticipée du mandat de Biya à la tête du pays, une femme camerounaise enceinte et dans une situation de santé grave, soit encore obligée, parce que pauvre et sans ambulances dignes de ce nom, de prendre place dans la malle arrière d’un taxi ? Se retrouver dans une malle arrière d’un taxi alors qu’on est une femme enceinte et souffrante, montre les conditions de vie de plusieurs Camerounais et Camerounaises au moment où on parle d’émergence économique camerounaise.

Lorsque certains se soignent à Genève ou à Paris, d’autres sont dans la malle arrière d’un taxi avec des enfants qui bougent encore dans le ventre ! Ces choses-là sont des crimes contre l’humanité de ceux qui nous dirigent car ils ont la responsabilité d’empêcher les carences politiques qui entraînent des morts évitables.

Quelle politique d’anticipation des cas comme celui de Madame Monique Koumate a été mise en place au Cameroun afin de rendre obligatoire les visites médicales prénatales à toutes femmes enceintes ? Quelles mesures ont été prises pour que les femmes pauvres, peu éduquées et enceintes puissent en profiter ? Quel numéro de téléphone peut, à Yaoundé ou à Douala, composer une famille camerounaise qui se trouve devant un cas urgent de santé et bénéficier d’une prise en charge rapide et efficace ? Quel mécanisme d’évaluation de la compétence technique et humaine et de la viabilité des hôpitaux existe au Cameroun ? Ne savons-nous anticiper que pour reconduire Paul Biya à la tête du pays après 2018 et non pour la santé du peuple ?

Pouvons-nous aussi anticiper des politiques, des projets, des initiatives et des organisations pour l’intérêt général ? Quel est le niveau de sécurité des hôpitaux camerounais si, comme le dit le Ministre Mama Fouda, un membre d’une famille peut ouvrir le vendre d’une femme et sortir des fœtus dans les locaux d’un hôpital de la capital économique camerounaise ? Sont-ce des hôpitaux ou des pétaudières comme le pays tout entier ? Un camerounais décide t-il d’ouvrir le vendre d’un membre de sa famille parce qu’il est complètement fou ou, comme cela semble être le cas, parce qu’il est complètement abandonné à lui-même dans son malheur ?

Qu’avons-nous anticipé pour sortir du chômage massif des jeunes ?

Le Cameroun connaît en ce moment une situation de chômage massif des jeunes diplômés car sa croissance déjà plus faible que celle de nombreux pays africains, ne génère pas d’emplois. Cet état de chômage cognitif est si alarmant qu’il aboutit à une corrélation négative entre dépenses publiques en termes d’éducation et croissance économique camerounaise car plusieurs jeunes camerounais et camerounaises bien formés ne contribuent pas à la production des richesses nationales, faute d’emplois.

D’où une destruction du capital humain et un manque à gagner conséquent pour le pays qui ne tire pas profit d’une population qualifié capable d’accroitre ses richesses. Voilà un exemple emblématique où une politique d’anticipation non politicienne mais axée sur l’intérêt général du Cameroun sur le champ de l’éducation, de la formation et de l’adaptation de l’offre de travail à la demande de travail du marché camerounais du travail, aurait eu des effets économiques, sociaux et anthropologiques bénéfiques pour le pays.

Elle aurait pu éviter, ou à tout le moins, réduire les effets pervers sus cités. Effets pervers liés à un manque de politique d’anticipation de la part du Renouveau National par rapport au chômage massif des jeunes. On a continué à produire des diplômés en vrac sans se poser la question des débouchés par adaptation de l’offre et de la demande du marché du travail ou par élargissement de sa frontière des possibilités d’embauche via des innovations d’augmentation des capacités du marché du travail camerounais.

Les faits dont traite l’Opération Epervier sont le résultat d’une absence d’anticipation politique

Nous ne cesserons jamais de le dire, l’Opération Epervier existe parce que la rigueur dans la gestion et la moralisation des comportements n’ont jamais été pour le Renouveau national que des slogans, des modes d’expressions vides d’application concrètes. Il en aurait été autrement que l’Opération Epervier n’existerait pas au Cameroun de nos jours. Le pouvoir de Yaoundé gère, via cette opération, ses propres déficits de gouvernance intimement liés au fait qu’il n’a pas, ex ante, anticipé la spoliation de l’Etat via des mesures de sécurisation de la gestion de la chose publique.

Au lieu de claironner, il y a de cela plusieurs années, qu’il n’avait aucune preuve des détournements de deniers publics dénoncés par « radio trottoir », au lieu d’en faire aujourd’hui un usage politique pour sa perpétuation au pouvoir, le Renouveau National aurait pu mettre en place une politique d’anticipation digne de ce nom de ces malversations. Elle aurait consisté à instituer, dès 1982, un service national et indépendant d’évaluation périodisée de tous les grands pôles de gestions des ressources collectives.

L’indépendance d’un tel service, aurait été, à l’instar de celle d’une banque centrale, une façon d’orienter ses experts uniquement vers l’obéissance déontologique de la recherche d’une gestion optimale de la chose publique via des bonus pour les cas exemplaires, et des malus pour les responsables indélicats.

Faute d’une telle politique d’anticipation visant à contrecarrer le caractère intéressé de tout homme et sa tendance en abuser si aucune pénalité n’est appliquée, ce ne sont pas seulement les ressources nationales qui sont dilapidées, mais aussi la justice camerounaise qui est détruite et son équilibre sociologique précarisé dans nos contrées, familles, villages, villes et communautés où des rancunes nées de l’Opération Epervier sont tenaces et vivaces.

Le Renouveau a eu du temps mais n’a rien anticipé par rapport à Boko Haram

La secte terroriste Boko Haram plonge le Cameroun dans une guerre civile en ruinant ainsi l’argument fallacieux de ceux qui, à bouche que veux-tu, rétorquent aux critiques du régime en avançant l’argument de la paix préservée. La guerre civile n’est pas seulement incarnée dans les faits par les cas extrêmes syrien, libyen et irakien. Un pays est aussi en guerre civile lorsque son armée régulière affronte une organisation armée dont plusieurs des membres sont ses propres citoyens qui tuent ou s’organisent pour éliminer leurs compatriotes. C’est exactement le cas de l’affrontement entre l’armée camerounaise et Boko-Haram. Près de 1500 Camerounais ont déjà été tués par la secte terroriste et islamiste.

Qu’a fait le Renouveau National comme anticipation politique depuis le années 1980 où l’insécurité se disséminait dans la région via les coupeurs de route ? Rien de valable pour l’intérêt général mais tout pour dés intérêts partisans du régime.

La preuve en est que « l’opération scorpion » déclenchée en 1994 dans l’extrême-Nord après l’échec de « l’opération nomade » de juin 1993, avait pour objectifs, tant la sécurisation des rapports très souvent meurtriers et violents entre Arabes Choas et Kotokos, que la lutte contre les coupeurs de route. Très vite, « l’opération scorpion », dirigée à l’époque par le général Youmba, sera prise au piège des objectifs politiques du Renouveau National.

Le fait, d’une part que les Arabes Choas dominaient économiquement la zone et étaient majoritaires au RDPC et, d’autre part, que les Kotokos étaient majoritairement membre de l’UNDP alors dans l’apposition camerounaise, a entraîné la libération de plusieurs coupeurs de route Arabe Choas parce que le RDPC était, face à l’UNDP, soucieux d’éviter un effritement de son électorat majoritairement constitué d’Arabes Choas.

En lieu et place d’une anticipation politique au service de l’intérêt général du pays par prévision des problèmes d’insécurité actuels, le régime camerounais a privilégié une politique d’anticipation politicienne dont le but était de préserver son électorat Arabe Choa au détriment de l’intérêt général. Voici ce que disait à l’époque un haut gradé partie prenante de l’opération scorpion : « Nous sommes venus lutter contre le grand banditisme, un point c’est tout.

Mais il se trouve que la grande majorité des suspects arrêtés dans le cadre de l’opération anti-coupeurs de routes sont Tchadiens ou Arabes Choas. Nous n’allons quand même pas interpeller des Kotokos innocents pour respecter l’équilibre ethnique […] Le RDPC est coincé : il ne veut pas se fâcher avec les Arabes Choas qui ont de l’influence et beaucoup de moyens financiers. Pourtant il est difficile pour le pouvoir d’annuler une opération qui porte ses fruits. Résultat, on assiste à un sabotage en douceur : les Arabes Choas on d’abord obtenu la libération des coupeurs de route que nous avions capturés.

Puis, après l’attaque le 17 février du village arabe de Karena, ils ont carrément fait supprimer nos crédits logistiques » (Jeune Afrique n°1736, du 14 au 20 avril 1994, page 30).

Cela se passe de commentaire car on voit bien que le régime qui dit aujourd’hui combattre Boko Haram joue depuis toujours avec l’intérêt général des Camerounais en faisant passer devant leur sécurité collective, ses visées électoralistes. Et c’est dans ce terreau-là que la secte terroriste prospère dans la même zone aujourd’hui.

Dès lors, il est hautement éclairant de souligner, dans le même ordre d’idées, que la secte islamiste et terroriste Boko Haram avait longtemps frappé exclusivement au Nigeria voisin et a eu pour base arrière l’extrême Nord du Cameroun pendant longtemps. L’Etat nigérian a longtemps demandé sans succès au régime camerounais d’intervenir en prenant le relai dans la traque des membres de la secte qui, dans leur cavale, se réfugiaient au Cameroun.

Une fois de plus, le régime camerounais n’a adopté aucune mesure d’anticipation du débordement fort probable des agissements de la secte dans son territoire. Comme d’habitude, le Renouveau National a privilégié une stabilité et une paix de façade favorables à son maintien au pouvoir. Conséquence, les alliances de lutte contre Boko Haram avec le Nigeria voisin ont du plomb dans l’aile car le Nigeria accuse le Cameroun d’avoir laissé pendant longtemps les membres de Boko Haram se cacher dans son territoire sans bouger le petit doigt.

Et donc ?

Puisque gouverner c’est aussi prévoir, il est révélateur par rapport à l’esprit du régime camerounais que l’anticipation comme politique n’intervient jamais pour défendre des objectifs d’intérêt général, mais uniquement des intérêts de reproduction de « la mangeoire » et de ses objectifs connexes.

Les quatre dossiers brièvement mis en exergue dans ce texte le prouvent sans bavures : soit l’anticipation n’est pas du tout à l’ordre du jour comme dans le cas du chômage massif des jeunes et les malversations qui donnent aujourd’hui l’opération épervier, soit l’anticipation est uniquement au service de l’électoralisme du pouvoir, cas de la lutte contre le grand banditisme et les prémisses de la Secte Boko Haram dans l’extrême Nord, soit le manque d’anticipation se rappelle à nous sous forme du visage défiguré de la vie de Madame Monique Koumate.

L’ordre de préférence du Renouveau National, dans le cas de la lutte contre Boko Haram, a été celui de suspendre une opération scorpion qui commençait à porter ses fruits afin de protéger sa chasse gardée électorale constituée d’Arabes Choas étant donné les Kotokos étaient majoritairement acquis à l’UNDP. Le Cameroun récolte aujourd’hui en longue période les conséquences d’une telle anticipation politique uniquement machiavélique.

Par conséquent, les multiples appels à une élection présidentielle anticipée sont des preuves supplémentaires que le Renouveau National est d’une efficacité redoutable lorsqu’il pratique de l’anticipation politicienne, mais demeure un zéro pointé lorsqu’il doit anticiper des politiques pour améliorer le sort de l’ensemble du pays. Résultat, le pays gère les déficits d’emplois pour les jeunes, les déficits de ressources publiques occasionnées par les détournements, les déficits de sécurité induits par Boko Haram au grand-Nord et découvre chaque jour comment les pauvres, les femmes et leurs bébés meurent encore au Cameroun en 2016 par carences multiples.

Une conclusion objective semble indiquer qu’au lieu des appels à la reproduction d’une telle aberration destructrice du pays au profit de quelques uns, ce sont des appels pour une anticipation de la fin du régime qu’il faut construire afin que le pays se libère de l’hypothèque que constitue désormais un tel régime pour son avenir. Nous ne devons pas conjuguer notre avenir au passé, qui plus est un passé d’échecs !

Auteur: Thierry Amougou