Eto'o contre la Mafia du football au Cameroun: le point de vue du prof Bokagné

Le prof Edouard Bokagne

Mon, 21 Feb 2022 Source: Prof Edouard Bokagné

Absent sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines, le prof Edouard Bokagne est de retour. Dans une nouvelle tribune, il se prononce sur plusieurs affaires qui auront secoué l'actualité ces derniers jours. Entre autres, l'universitaire analyse la sortie dimanche dernier du SG Mincom sur Éto'o. Pour le Prof Bokagne, la sortie du Numéro 2 du ministère de la Communication signifie que la mafia tapis dans l'ombre et qui veut une gestion exclusive et sans partage du football camerounais ne veut pas de Samuel Éto'o et l'a exprimée clairement. A Eto'o de saisir le message et d'agir en conséquence. Lison plutôt le prof Bokagné.

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"je n'ai pas été banni de Facebook ces derniers temps. Juste un programme de travail quelque peu surchargé. Deux colloques en vue : en avril (avec l'université de Nantes) et en juillet (avec celle de Boston au Québec). Et pour le reste, la routine de service : la poursuite des réformes structurelles.

Trois choses ont attiré mon attention. L'affaire Mireille Fomekong d'abord. Curieuse affaire, si vous voulez mon avis. Je ne connais pas cette Dame - plutôt jolie - et je suppose qu'elle a droit à sa vie. Mon amie Shance Lion qui fourre son nez là où il est question de défendre son pays a attiré mon regard vers elle.

Ce n'est pas qu'elle puisse avoir gagné un petit deal de 87 millions qui m'intrigue ; ou même qu'elle soit de cheville avec la Talibanie. Don Augie Marinello, je l'ai dit, est un capo di tutti capi ; et le truc-là, une mafia. On aura toujours des affaires. Ce qui me turlipine, c'est tous ceux qui se ruent à sa défense et comment ils contrattaquent.

Je ne dis que ça. Savez-vous, dans ces choses-là, il vaut mieux ne pas vite parler. Les prochains jours en diront plus. Passons au point suivant. L'Honorable Cabral Libii. Avez-vous remarqué ce qu'il fait ces derniers jours ? Ça s'appelle en langage technique : ménager sa monture. C'est ce que font les gens qui veulent aller loin.

En politique, le diable est dans les détails. Vous vous rappelez le truc de la dédicace. Qui veut réussir son affaire surveille le détail. Ça vaut aussi pour le reste : le renforcement de ses structures opérationnelles de base et leur mise en adéquation avec les programmes ultérieurs. Les résultats électoraux de demain se préparent aujourd'hui et de la façon que Cabral Libii le fait. Il ira loin, ce Cabral.

Jusqu'à Étoudi en 2025 ? C'est ambitieux. Un peu comme nos Lions qui prétendaient nous offrir la coupe. Mais la troisième place et la tête de Conceição, c'est pas si mal. Moi, je sais me contenter d'un tiens plutôt que deux tu l'auras. Un groupe parlementaire PCRN au Sénat et à l'Assemblée ? Une ou deux régions ? Ce sera une vraie érection. Pur Bois Bandé !

Le troisième truc, c'est la charge du SG Mincom sur Éto'o. Ça confirme ce que j'ai toujours suspecté. Les ramifications des coteries autour du foot s'étendent loin et très profond. Éto'o aura du mal. Et devra être plutôt subtil. Je ne sais d'où il est venu dans la chose. Mais il n'est pas le bienvenu. Et la camorra lui fait savoir qu'elle réagira. Mais, que craint-elle au juste ?

Surveillez attentivement les propos de Monsieur Zogo. Il a pris position dans la controverse qui porte sur le départ du coach Conceição. Mais pas en la faveur (ou contre) ce dernier. Pour la primauté de l'institutionnel sur le technique plutôt. C'est un peu comme si on voulait retoucher les programmes de la didactique de l'histoire. La conférence des inspecteurs d'histoire se verrait rappeler à l'ordre par un chargé de missions de la Primature : pas de votre compétence !

Cette façon de raisonner vous explique ce qui ne va pas dans la crise du NOSO. Ce sont ces gros bonnets incompétents là-haut qui plombent toutes les initiatives de réformes de leur juridisme véreux. Ils défendent des perceptions viciées et inopérantes au profit d'un conservatisme démodé. Moi, je suis pour les techniciens. Ils savent faire bouger les structures. Les huiles pensent toujours très mal. Essentiellement mal.

En tous cas : je suis de retour !"

Auteur: Prof Edouard Bokagné