Ce dimanche 7 octobre, le Cameroun a rendez-vous avec son histoire. Une chance sur autant de pouvoir faire bousculer les lignes, et transformer notre environnement politique.
Ce 7 octobre, chaque électeur aura la lourde ou sinon la difficile responsabilité d’écrire un nouveau scénario pour notre pays. Une opportunité qui aura le pouvoir de modifier les 7 prochaines années. De ces 14 jours de campagne, et de la période pré-campagne, les camerounais se sont connectés à la chose politique, comme un vent de renouveau, comme un vent de liberté.
Il ne s’agit plus des tours de 1992, 1997, 2004, ou 2011. L’année 2018 entrera dans l’histoire pour avoir créée chez les jeunes pousses, les néophytes, un intérêt incroyable, une sagacité dans les débats, une mobilisation à nul autre pareil, une diversité de programmes, l’entrée en lice de nouveaux challengers en dehors du candidat Biya.
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Si la campagne a eu une saveur exceptionnelle, c’est parce qu’il y’a eu beaucoup plus d’ingrédients à cette sauce que dans les éditions précédentes. Tout a été au menu, des attaques, des coups bas, des accusations tribalistes, châtiments, mensonges, manipulation…
La force de la diversité, slogan de campagne de Joshua Osih, a pu être matérialisée par l’abdiquement du légendaire John Fru Ndi, bien au-delà des rustres entrepris pour glaner des voix au sein de la population. Si le parti historique tire toujours sa popularité, c’est parce qu’il a deux avantages sur les autres : sa connaissance du terrain et son poids politique au niveau local.
Le Mouvement pour la Renaissance de Maurice Kamto, jamais un candidat à la présidentielle avait été si proche de la victoire après John Fru Ndi en 1992. Le parti de la« révolution » veut qu’ « ensemble» ce soit possible, avec tous les camerounais quel que soit leur bord sociopolitique. Après plus de 406 meetings en précampagne et campagne, le candidat MRC surfe sur une vague inédite de changement.
« Un Cameroun qui libère et protège ses énergies », tout comme son porteur Cabral Libii. L’espoir de toute une génération. Le journaliste, juriste de formation a eu l’audace à moins de40 ans, de challenger le pouvoir suite à un appel fait par le peuple il y’a un an. Si la comparaison avec Emmanuel Macron n’eut pas été déplaisante envers le candidat investi du Parti Univers, il fait partie de ces jeunes qui ont décidé de foncer au gré des contingences intérieures.
« Maintenant, la nouvelle république » pour Akere MUNA, qui, il y’a 24 heures, a décidé poser son tablier, et de mettre son orgueil de côté, pour se rallier à un homme de convictions malgré la carte et la crédibilité internationale dont il jouit.
Une république qui tente de se construire prudemment. Tout comme Serge Espoir Matomba, qui demande aux électeurs de « prendre leur destin en main » ; Les jeux sont jetés et la conduite d’une nouvelle vision pour le conseiller municipal en qualité, qui défie le temps et les rouages d’un système.
Sans nul doute, une transformation pour un « Cameroun à nous tous » signal d’Adamou Ndam Njoya, qui s’est fait discret tout au long de la bataille électorale. Bien au contraire, comme un « messie », à l’Obama, NDIFOR Afanwi rêve « d’un changement maintenant », alors que Garga Haman Adji se trémousse sur ses terres natales dans l’attente d’une seule providence.
LA BATAILLE : LA SECURITE DU VOTE
6.596.900 inscrits sur le fichier électoral au soir du 21 septembre, pour 18.574 pour la diaspora sur 5 millions de nationaux à l’extérieur. Une équation en dilemme, lorsqu’on sait qu’en 2011 à la même période, 7.251.651 inscrits pour seulement 4.951.434 votants. Soit un plus de 2 millions de voix en moins sur le ratio. Le camerounais qui possède une carte d’électeur fera inéluctablement son droit citoyen, mais la clé de cette élection présidentielle se situe au niveau de la sécurité du vote.
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Les camerounais devront être appelés à défendre leurs voix dans les différents bureaux de vote. Les velléités dues à notre système électoral qui laisse place à des ouvertures continuelles vers la fraude, les pratiques anti-démocratiques, l’inégalité de moyens, la pression des candidats, les menaces, la corruption, et toutes autres actions farfelues du parti-Etat, laisse croire que l’ogre ne laissera pas tomber aussi facilement.
Le poids des responsabilités reste donc aux scrutateurs des différents partis en lice, qui auront d’yeux et d’oreilles pendant plus de 10 H dans les bureaux de vote, afin de s’assurer de la prise en compte effective des voix. Il faut le dire, le match est très serré ! Et ce pendant, et après le scrutin de dimanche.
La coalition annoncée et effective autour du MRC de Maurice Kamto, aura sans doute sa carte à jouer sur le destin du Cameroun.
Le 7 octobre, il faudra penser à ses milliers de compatriotes déplacés et meurtries de la crise anglophone,
Le 7 octobre, pensez à ces camerounais dont les rêves sont brisés au quotidien par des pratiques fallacieuses,
Le 7 octobre, faudra penser à ces populations de l’arrière-pays qui continuent de vivre dans l’attente des fausses promesses,
Le 7 Octobre, pensez à ces familles endeuillées de la région de l’Extrême-Nord dont le Chef des armées Paul Biya, ne s’est pas foutu d’y mettre pied depuis 2014 pour un réconfort
Le 7 octobre, pensez à ces 36 ans de règne sans partage
Le 7 octobre, pensez à cette jeunesse dont on barricade le dessin pour une stupide raison de manque d’expérience
Le 7 octobre, pensez à ces zones rurales dont l’obscurité est devenue une seconde nature
Le 7 octobre, pensez à ces habitants de la cité-capitale Yaoundé qui se retrouvent à 15 ans sans une goutte d’eau en robinet
Le 7 Octobre, pensez à voter utile
Le 7 octobre, prenez votre destin en main
Le 7 octobre, pensez à un nouveau Cameroun
Le 7 octobre, agissez !
Le 7 Octobre, votez pour le changement
Le 7 Octobre, projetez-vous vers l’avenir !