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Etoudi : la tension monte entre Ngoh Ngoh et General Ivo Desancio

La direction de la sécurité présidentielle est indépendante du secrétariat général de la présidence

Thu, 3 Mar 2022 Source: Boris Bertolt

Plus rien ne va entre Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République et le directeur de la sécurité présidentielle le General Ivo Desancio. Les deux proches collaborateurs de Paul Biya se livrent une bataille depuis quelques jours.

Ils ont ressenti cela comme une déclaration de guerre et ne comptent pas se laisser faire. A la présidence de la République, plus que jamais, c’est la résistance qui s’organise progressivement contre le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre du ciel de la terre et des mers.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, cette correspondance surréaliste adressée le 1er Mars 2022 aux plus proches collaborateurs du chef de l’Etat et les principaux responsables de sa sécurité à l’instar de General IVO DESCENCIO, directeur de la sécurité présidentielle.

Dans cette correspondance digne d’un rêve au pays de blanche neige ou Alice se croyant au pays des merveilles, le ministre du ciel, de la terre et des mers, Ferdinand Ngoh Ngoh décide sans consulter les proches de Paul Biya de la « reprise en mains des réseaux des TIC de la présidence de la République par la direction de l’informatique ». Cette direction de l’informatique dépend du secrétariat général de la présidence de la République. C’est-à-dire de Ferdinand Ngoh Ngoh.

Ainsi, « la direction de l’informatique est chargée de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires au fonctionnement et à la sécurisation des réseaux informatiques et de télécommunication de la présidence de la République » peut-on lire sur la note.

Ivo DESCENCIO n’en croit pas ses yeux. Lorsque l’information a été rendue publique hier, il reçoit de nombreux coups de fil. Discute et rassure. Car dans cette période de fin de règne c’est un élément clé dans le dispositif de la sécurité de Paul Biya. Aussi bien à Etoudi qu’en Mvomeka ou bien à l’étranger.

A ses collaborateurs au Palais, Ivo Descencio, cet homme élancé, peu bavard au regard froid ne mâche pas ses mots: « il n’aura rien » lance t’il. « je ne recevrais ces instructions que de la bouche du chef de l’Etat » tient - il à préciser.

La direction de la sécurité présidentielle est indépendante du secrétariat général de la présidence de République. Raison pour laquelle elle a son budget qui couvre y compris ses communications. Confier ses codes informatiques et de télécommunication à la direction informatique du secrétariat général de la présidence de la République c’est en réalité transférer une partie de la sécurité de Paul Biya entre les mains de Ferdinand Ngoh Ngoh.

Chose que Ivo Descencio n’entend pas s’y conformer. D’ailleurs il envisage demander clairement à ses éléments de fouiller désormais la voiture du ministre du ciel, de la terre et des mers à l’entrée et à la sortie du palais comme c’est le cas pour les autres véhicules.

Ivo Descencio sait qu’il appartient au dernier carré des fidèles parmi les fidèles de Paul Biya. Et ne doute pas qu’il a la confiance de son patron.

Le 6 avril 1984, alors que le palais d’Etoudi est assiégé par les soldats mutins de la Garde républicaine, cet officier anglophone du Nord-Ouest se range du côté des loyalistes, conduit Paul Biya à l’abri et organise la résistance. Depuis, il a conservé la confiance du président, qui l’a nommé au poste sensible de directeur de la sécurité présidentielle en 2004 et l’a promu général de brigade en 2005.

Auteur: Boris Bertolt