D’après une source en service à la présidence de la République, c’est le tout puissant ministre de la Justice et potentiel successeur de Paul Biya, Laurent Esso qui a manœuvré pour que l’ancien directeur général de la Cameroon Water Utilities (CAMWATER), Jean William Sollo, se retrouve en prison. Notre source dit s’appuyer sur une information confidentielle qui serait parvenue au chef de l’Etat.
D’après cette information que nous a révélé la source présidentielle, pour avoir dévoilé les véritables actionnaires de la Camerounaises des Eaux (CDE), William Sollo a vu sa plainte au Tribunal criminel spécial (Tcs) contre X et un rapport d’audit d’un certain Fernand Tchokougue retournés contre sa personne. Les véritables actionnaires de la CDE auraient, d’après cet informateur anonyme, versé de l’argent tant au ministère de la Justice qu’au Tcs pour obtenir la tête de William Sollo.
Fin mars 2014. Dg de la Camwater, Jean William Sollo porte plainte contre X au Tcs. Il est question en effet pour la justice de voir plus clair dans la gestion de son prédécesseur Basile Atangana Kouna (en tant qu’administrateur provisoire de Camwater) au cours de la période allant du 1er juillet 2002 au 31 décembre 2004.
La procureure générale près le TCS, Mme Nicole Tchakountio Ngounou, va requérir en août 2016 les services d’un cabinet d’expertise comptable appartenant à l’expert-comptable Fernand Tchokougue (ONECA N°ECP 40°) pour une mission de contrôle et de vérification. Mais l’expert-comptable, contre les réquisitions du parquet, va étendre la période de vérification de mars 2012 à février 2016, celle de gestion de William Sollo (porté à la tête de Camwater fin mars 2012 en remplacement d’Atangana Kouna, nommé ministre de l’Eau et de l’Energie en décembre 2011).
L’expert-comptable a-t-il reçu des « instructions de la hiérarchie » pour un tel revirement ? Possible dans la mesure où le rapport complémentaire du 23 mars 2017 de l’expert Tchokogue laisse apparaître certaines confusions. Certains manquements de la gestion d’Atangana Kouna ont été reversés dans celle de William Sollo. Il s’agit par exemple de la surévaluation des amortissements qui concerne les exercices 2009 et 2010 (du temps d’Atangana Kouna), de l’absence de justificatif de la cession d’immobilisation, de l’inscription à l’actif du bilan des terrains sans titre foncier, etc. Atangana Kouna étant donc gravement mis en cause par son successeur à la Camwater, la balle est dans son camp pour sa défense.