Si l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) décernait un prix du panafricaniste, le président de la République aurait de grandes chances de le remporter, surtout après le discours qu’il a délivré hier à Paris, lors de la séance plénière d’ouverture de la 38ème conférence générale de cet organisme spécialisé onusien. Paul Biya s’est dit « heureux de voir l’Afrique (…) présider cette conférence générale. Il s’agit là, a-t-il ajouté, d’un symbole fort qui montre combien le monde continue de changer positivement ».
Pour le président de la République, « à cet extraordinaire changement, le système des Nations unies, et l’Unesco en particulier, a beaucoup contribué, qu’il s’agisse du soutien à l’indépendance politique de notre continent, de l’affirmation de sa personnalité et de la préservation de sa culture ». Et c’est donc cette « Afrique réhabilitée », qui « fait son retour au sein de la communauté des nations (…) après des siècles de subordination », qui est en « quête » d’un « nouvel ordre mondial plus juste et plus solidaire », a soutenu le chef de l’Etat.
Sur un tout autre plan, le numéro 1 camerounais a précisé qu’« au sein de la vaste famille du système des Nations unies, le Cameroun éprouve une inclination particulière pour l’Unesco ». D’après le locataire du palais d’Etoudi, « la raison en est simple. Pays pacifique et tolérant, peuplé de populations d’origines, de religions et de traditions culturelles diverses, il se reconnaît dans l’idéal humaniste de l’Unesco dont l’objectif ultime est « l’épanouissement » de l’homme et l’harmonie entre les peuples ». Paul Biya a par ailleurs évoqué l’état du monde déchiré par des conflits multiples et leurs répercutions. « Là où la guerre montre son hideux visage, a noté le chef de l’Etat, on peut en voir les conséquences tragiques pour les populations et pour le patrimoine culturel de l’humanité. Ce qui se passe en Syrie, en Irak et au Mali l’illustre à suffisance ».
Evoquant la situation du Cameroun en guerre depuis le 17 mai 2014 contre Boko Haram, Paul Biya a déploré le fait que « cette nébuleuse, par son intolérance, distille des germes de division à partir de considérations ethnico-religieuses. Elle s’attaque ainsi, a-t-il poursuivit, aux fondements même de notre pays : son unité ».Concernant les relations diplomatiques entre Yaoundé et l’Unesco, le président de la République s’est félicité que cet organisme onusien ait notamment « contribué à la mise en œuvre de grands projets tels que la promotion de l’éducation pour tous, la lutte contre l’analphabétisme, le renforcement des pédagogies, l’éducation à la citoyenneté et la modernisation de notre système universitaire ».