'Nous connaissons les maux et les symptômes des problèmes qui empoisonnent notre société'
Nous avons coutume au Cameroun, de faire des célébrations d’apparat, telles des événements de prières pour des lendemains meilleurs sans changements véritables, avec le souhait d’une hypothétique émergence future.
Le thème phare de cette commémoration de l’unité nationale semblait être cette année, si son Excellentissime Monsieur Biya, était encore en vie ou non. Etrange préoccupation d’ailleurs, en cette période de crise mondiale, où le peuple camerounais devait réellement se mobiliser et faire pression sur nos institutions pour nous prémunir du pire.
Pourtant, à l’accoutumée des autres drames et scandales nationaux dont nous avons été témoins pendant le règne impartial du régime mafieux qui nous gouverne, cela n’a pas davantage ébranlé les consciences à réaliser qu’il est plus que temps d’assainir nos querelles et reformer une communauté soucieuse du progrès collectif.
Par conséquent, il parait légitime de se demander si notre bon sens est anesthésié, ou ce qu’il faudrait comme motivation pour nous sortir du déni et de la suffisance aux injustices que nous subissons. En m’engageant dans le mouvement pour la Renaissance du Cameroun, j’avais à cœur d’apporter ma contribution à ce réveil des mentalités plus qu’indispensable à notre libération du joug de la médiocrité et d’une dictature insidieuse qui nous divise.
Mais en réactions à toutes nos initiatives solidaires, politiques, ou militantes, la réceptivité des citoyens et les résultats de notre mouvance, portent à croire que si les forces de la résistance viennent à abandonner également, nous pouvons être certains que tout espoir serait vain. Alors, l’urgence est encore plus importante d’édifier tous ceux qui croient sincèrement à un éveil patriotique, aux stratégies de réconciliation et de résolution des conflits qui minent encore l’avenir de notre pays.
Nous connaissons les maux et les symptômes des problèmes qui empoisonnent notre société, or nous en partageons tous la responsabilité. Parce que nous avons tardé à nous indigner, nous vivront encore des moments difficiles. La mal gouvernance ne cessera pas si nous continuons d’en être spectateurs ou complices. Les crimes politiques et de guerre se poursuivront, si la société civile est ignorante des textes de loi, et des moyens de recourt à la justice. Les conditions de vie dépendent également de nos initiatives communes d’entrepreneuriat. L’alternance politique ne pourra être possible, sans la revalorisation de l’action citoyenne par la quête d’une souveraineté constructive, qui tient compte de nos intérêts. Les mentalités demeureront pareilles, tant que les préoccupations de nos compatriotes seront centrées sur ce qui nous oppose au lieu de nous rassembler. Quelques soient nos bords politiques, si nous nous considérons comme ennemis, nous n’œuvrons pas pour la nation, mais pour nos égos. Le déroulement de l’histoire entamée par nos ancêtres, marquée par des élans révolutionnaires et de libération, devrait nous inspirer à changer de cap, en direction vers un nouveau Cameroun uni dans la diversité.
Il est temps de réformer le pays que nous souhaitons léguer aux générations futures. C’est le combat de notre génération !