Fêtes de fin d’année : renforcer la veille sur les marchés

Wed, 11 Nov 2015 Source: Rousseau-Joël FOUTE

Les fêtes de fin d’année approchent. Cette période est généralement marquée par une hausse de la consommation des ménages. Les produits les plus demandés sur les marchés étant essentiellement le gaz domestique et les denrées alimentaires à l’état brut ou issues des agro-industries.

Dans le passé, on a observé que certains commerçants véreux ont souvent voulu profiter de cette augmentation de la demande pour se remplir les poches sur le dos du consommateur. Motivés par le goût effréné du lucre, ils ont parfois eu la malice de constituer des stocks spéculatifs et de créer des pénuries artificielles de certains produits, dans le seul but de faire grimper anormalement les prix. Alors que structurellement, l’offre est suffisante pour pouvoir satisfaire la demande.

C’est sans doute pour leur couper l’herbe sous les pieds et prévenir ces pratiques malsaines que le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a entrepris de descendre personnellement dans les marchés pour s’assurer que les stocks des produits de grande consommation tels que le riz, la farine, le poisson, les huiles végétales et de palme, etc., sont disponibles. Son périple va le conduire, après Yaoundé lundi et Douala mardi, à Maroua jeudi et vendredi à Garoua. A Yaoundé déjà, l’un des pôles majeurs de consommation, les reporters ont pu se rendre compte eux-mêmes que les stocks des produits cités précédemment sont importants dans les magasins des principaux importateurs.

En tout cas, ils sont suffisants pour permettre de tenir pendant plusieurs mois sans rupture dans la chaîne d’approvisionnement. Une nouvelle des plus rassurantes, d’autant plus que dans la foulée, des baisses de prix sont même enregistrées, notamment sur le kilogramme de maquereau, une varié de poisson très prisée, vendue actuellement à 1200 Fcfa contre 1300 Fcfa il y a un an. Par ailleurs, il convient de relever que la tournée du ministre du Commerce intervient au lendemain de la publication, par l’Institut national de la statistique (INS), des données indiquant « une surchauffe des prix au premier semestre qui se traduit par une hausse de 3,4% en glissement ».

Dans les détails, l’INS relève au cours de la période sous revue que « les prix à la consommation finale des ménages enregistrent une hausse de 3,4% par rapport au même semestre de l’année 2014 ». Cette hausse était, d’après cette source, de 1,1% il y a un an, « ce qui traduit l’existence des tensions sur le marchée ». En moyenne, sur les douze derniers mois, la hausse est de 3,0% contre 1,5% sur la même période il y a un an.

Expliquant les origines de cette hausse du niveau général au cours de ces douze derniers mois, l’INS affirme qu’ « elle provient en grande partie de la flambée de 14,5% des prix des transports, de 5,2% des prix des services de restaurants et hôtels et de 4,1% des prix des boissons alcoolisées et tabacs ». Pour les statisticiens, cette flambée des prix des transports découle de la révision à la hausse des prix à la pompe des carburants intervenue le 1er juillet 2014. Ainsi, le prix du litre de l’essence super avait enregistré une hausse de 14,2% en passant de 569 Fcfa à 650 Fcfa et celui du litre de gasoil de 15,4% en passant de 520 Fcfa à 600 Fcfa.

De même, dans le train de mesures prises par le gouvernement pour minimiser les tensions sociales découlant de cette hausse, le tarif officiel de jour du taxi de ville a crû de 25% en passant de 200 Fcfa à 250 Fcfa. Quant à l’augmentation des prix des services de restaurants et hôtels, l’INS soutient qu’elle est tirée par les prix des boissons, tabacs et stupéfiants du fait des augmentations des prix des bières industrielles. En effet, les prix des bières ont connu des hausses comprises entre 50 et 100 Fcfa par bouteille de 65 cl, les sociétés brassicoles répercutant ainsi l’augmentation des droits d’accise sur les boissons alcoolisées.

Comme on le voit, les arguments ne manquent pas pour soutenir l’idée qu’il est bon de renforcer en tout temps la veille dans les commerces. Il est également souhaitable que la palette des produits ciblés lors des contrôles permanents soit étendue. En tout état de cause, il faut tordre le cou à la hausse des prix et à la spéculation, qu’elles soient justifiées ou non, car cette augmentation érode le pouvoir d’achat des consommateurs et dilue les gains engrangés du fait d’une croissance dynamique.

Auteur: Rousseau-Joël FOUTE