FECAFOOT: Samuel Eto’o et les méthodes de Paul Biya

Eto'o est vtrès critiqué

Sat, 11 Jun 2022 Source: Benjamin Zebaze

L’attitude de Samuel Eto’o face aux Lions Indomptables du Cameroun après le match contre le Burundi continue d’animer les débats. Selon le journaliste Benjamin Zebazin, le président de la Fédération Camerounaise de football emprunte les méthodes de Paul Biya en s’arrogeant tous les pouvoirs.

NOTRE COMBAT DEPUIS 1990

En 1990, Paul Biya est au pouvoir depuis 8 ans et déjà nous, les jeunes de l'époque, n’acceptons plus ce tribalisme à outrance qui fait que ce que l'ancien nationaliste Leopold Moume Etia appelait le "gâteau national", soit inégalement réparti en faveur des "frères" de Biya.

Tout ça est d'autant plus choquant qu'ils détruisent tout ce qu'on leur confie à l'instar de l'Oncpb dont il serait intéressant que Mélingui nous explique réellement ce qui s'est passé.

Les partis d'opposition sont interdits et ceux qui s'essayent ( Albert Mukong, Henriette Ekwe, Ekane Anicet, Yondo Black...) connaissent prison et privation. Dans ce contexte, il n y a que la presse symbolisée par Pius Njawe qui joue le rôle dédié à l'opposition.

Lorsque je crée en cette année mon journal Challenge Hebdo ( 50 à 70 000 exemplaires de tirage), personne dans ce pays n'ose s'attaquer directement à Paul Biya, pourtant le chef d'orchestre du système.Pour nous dans la presse, en nous appuyant sur le livre signé par Paul Biya "Pour le libéralisme communautaire", nous expliquons qu'en réalité Paul Biya a de bonnes idées que son entourage torpille.

Mais suite à une sortie humiliante devant la presse française après une entrevue avec le président français François Mitterand au cours duquel notre président déclare être le meilleur élève de ce dernier, le jeune Celestin Monga écrit une lettre incendiaire publiée par le Messager pour fustiger l’attitude de Paul Biya: Pius Njawe et lui se retrouve en prison.

ETO'O COMME BIYA

Dès ce jour et malgré les relations de ma mère avec la 1ere dame de l'époque, mes journaux et mes écrits décrivent sans complaisance le lieu où se façonne le destin noir qui va s'abattre sur les Camerounais: la présidence de la République.

Nous nous battons depuis des dizaines d'années pour la décentralisation du pouvoir ; nous n'acceptons pas que tant de pouvoirs soient concentrés entre les mains d'un seul homme, car cela ne peut qu'entrainer clientélisme et népotisme. Pour avoir refusé de comprendre cela, le pouvoir a inspiré une rébellion en zone anglophone qui a déjà impactée des millions de Camerounais.

Et voilà qu'à la Fécafoot, apparaît un bipède aux mêmes attitudes. Une fédération qui bénéficie d'une délégation de service public devient quasiment sa propriété. Comme Biya, il s'arroge les "pleins pouvoirs": entraîneur, manager...joueurs et autres deviennent des jouets corvéables à merci. On veut que des gens comme moi regarde ce triste spectacle sans rien dire ? Avec chaque jour des déclarations à l'emporte-pièce ?

Je croyais que à l université Harward, on apprenait à s'adresser aux gens avec un minimum de respect. En tous les cas, ce pays va mal surtout quand je vois des supporters et membres de l'opposition, notamment du MRC, défendre un monsieur avec un tel comportement qui a d ailleurs soutenu l’adversaire de leur leader; leader qui justement se bat pour une déconcentration du pouvoir. Ça doit être terrible d'avoir faim: mais vouloir bouffer à tous les râteliers se termine rarement bien.

Auteur: Benjamin Zebaze