Faute d’argent: le plan de relance de la Camair-co tarde

Camairco2 Un avion de la compagnie Camair-Co

Sun, 14 Aug 2016 Source: Yves Mbella

Pendant ce temps, le plus gros porteur de la maigre flotte de la compagnie nationale de transport aérien, le « Dja », de retour d’Ethiopie reste cloué au sol en attente de fonds pour une révision profonde avant un éventuel redécollage en direction de l’Europe.

Il avait mis une bonne partie de l’opinion nationale d’accord en fin juillet dernier lorsqu’il a validé le plan de restructuration de la Cameroon Airlines Corporation Camair-co), proposé l’avionneur américain « Boeing». Selon des indiscrétions, Paul Biya avait demandé au Ministre des Finances, Ousmane Alamine Mey, de trouver les fonds nécessaires à la relance de la Camair-co d’après les conditions posées par Boeing.

Boeing avait demandé que l’ Etat rembourse les dettes de la compagnie aérienne qui culminent à 35 milliards f cfa et injecte 60 milliards f cfa pour le plan de relance proprement dit. En outre, l’américain se propose d’accompagner les premiers pas de la Camair-co new-look pendant une période de dix-huit mois renouvelables.

Un peu plus de deux semaines après la décision du Président de la République, le financement du plan de relance piétine alors que le pays accueille en Novembre la Coupe d’Afrique des Nations féminine.

Cet évènement d’envergure continentale qui draine un nombre incalculable de touristes devait être une bonne opportunité pour le redécollage de Camair-co ; d’autant plus qu’à cette occasion, cette compagnie devait conquérir une bonne part de marchés sur les dessertes sous régionales.

Mais, comme le soulignent des observateurs avertis, la Camair-co est sujette à des batailles d’intérêts divergents pour son contrôle qui freinent son envol.On se rappelle le lancement de la compagnie privée « Flycaminter » qui, voyant les incertitudes et les retards de la Camair-co, avait annoncé la desserte de la partie de septentrionale du Cameroun. Le gouvernement n’avait pas vu ce lancement d’un bon œil et avait aussitôt demandé sa suspension.

«Actuellement, c’est la technique de l’usure qui est utilisée. Elle vise à ne prendre aucune initiative de financement jusqu’à ce que le Président de la République revienne à la charge pour faire avancer le dossier. Le pourrissement de la situation et l’exaspération de la population arrangent ces réseaux qui visent à discréditer le camp d’en face et prendre le contrôle des choses», commentait un homme politique.

Auteur: Yves Mbella