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Fecafoot: voici pourquoi Paul Biya a finalement lâché Seidou Mbombo Njoya !

Image illustrative

Lun., 13 Déc. 2021 Source: Jean Claude Mbede

Au départ, il était annoncé comme grand favori du Palais d’Etoudi. Il avait sans doute les valeurs du maître des lieux. Seulement, Seidou Mbombo Njoya a été littéralement battu par son adversaire Samuel Eto’o, dont personne ne vendait pas cher la peau. Beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont. Dans une tribune, Jean Claude Mbede explique pourquoi Paul Biya a fini par lâcher le Prince Bamoun.



Samedi dernier, le gouvernement et le peuple ont assisté à une issue surréaliste de l’élection à la fédération camerounaise de football. Nous vous livrons ici, en exclusivité, les dessous de cette élection.

Jusqu’au 4 décembre, Seidou Mbombo Njoya était le super favori de l’élection. D’abord, parce que le testament de son Père , le Sultan Roi des Bamoun décédé venait d’être consigné au fils aîné du chef de l’Etat, Franck Emmanuel Biya, récemment reçu au palais de Foumban. Dans son message rendu public à titre posthume Ibrahim Mbombo Njoya a recommandé son fils au président Biya qui en a été presque ému. Il a donc décidé “garder” Seidou à la Fecafoot par loyauté pour son ami défunt, qui lui expliquait d’avoir mis des années pour initier ce fils à cette gestion là. Celle du football.

En plus, le Président Biya a la fâcheuse manie machiavélique de garder en fonction les personnes impopulaires. Il s’agit là d’une des qualités du “Prince”, selon laquelle ce son de bons mamangers qui sont détestés.

À côté du soutien présidentiel, Seidou Mbombo pouvait compter sur plusieurs membres du gouvernement impatients d’en découdre avec Samuel Eto’o. Jugé trop dangereux et incompatible avec leurs objectifs obscurs dans le futur. Parmi eux, il y’avait le clan Laurent Esso, Louis Paul Motaze, Atanga Nji, Fame Ndongo… qui considèrent le football comme un élément essentiel pour la succession prochaine à la tête du pays. Or dire que ce clan rêve de remplacer le président est un secret de polichinelles.

Ces ministres ont une chose en commun: ils sont tous des intimes du PDG du groupe “Anecdote”, le zombis des zombis. La preuve, Vision4 a carrément laminé Samuel Etoo durant la campagne.

Mais au Palais, Samuel Eto’o a gardé un soutien de poids: Chantal Biya. Elle aime la jeunesse et encourage les étoiles. Avec la première dame, tout son clan dont le ministre Osvald Baboke( Père de l’artiste Indira) dont on connaît la proximité avec Etoo.

À rendre tout difficile au Palais, l’extrême neutralité de Franck Biya, le conseiller le plus crédible du président en ce moment. Celui qui passe des journées entières dans le Bureau marron. Au troisième étage. Et le seul qui entre chez le président sans être soupçonné. Franck Biya est un pur produit de son père: prudent. Discret. Il est toujours le dernier à se prononcer. En plus, il a été reçu à Foumban. Il suit son père, mais il a sa propre idée. Qu’il m’exprime jamais.

Mais Samuel Eto'oa démontre d’être une bête féroce. Finalement, les audiences en haut lieu lui ont appris beaucoup de choses dans le fonctionnement des palais politiques et il semble avoir appris très vite. Il connaît surtout ses ennemis. Cela lui permet de mieux anticiper sur jeux actions.

À y regarder de près, seule la décision du président de la république ne suffisait pas. Et ce n’est pas l’argent qui a fait gagner Etoo, mais sa détermination et sa foi en lui même. Tout lui a été proposé. Y compris des postes ailleurs. Mais il a refusé.

Qui ignore sa proximité avec la sécurité du pays? Ses “grands frères” des services de renseignements sont entrés en jeu. Et leurs “notes” ont eu leur effet. Ils ont matraqué la table de “HP” (mot de passe du Président à Etoundi), par des bulletins pour la première fois concordants. Les services secrets ont joué un grand rôle donc. À force de dire au président que l’extrême popularité de Samuel était une probable source de troubles dans le pays, le président a commencé a réfléchir.

Mais le président avait une autre priorité : le complexe d’Olembe. C’est pourtant cette priorité qui va jouer en faveur de Samuel Etoo. Paradoxe. Car, tout s’est joué lorsque le président Biya s’est rendu nuitamment d’abord , puis en plein jour au stade d’Olembe, pour constater l’état d’avancement des travaux.

Le président est au courant, entre autre, que la société Magil a été amènée au Cameroun par un jeune député très actif sur le dossier, qui y va constamment pour faire des directs, pour réclamer que l’on reverse davantage d’argent à Magi, après avoir empoché des pot-de-vin en servant d’un agent de contact avec le ministre des sports, par l’entregent d’un cadre politique de ce parti des jeunes prévenant du Canada.

Le président se sent trahi par cette jeunesse la qu’il aurait volontiers inclus dans un gouvernement si celui ci avait été publié immédiatement après l’élection présidentielle.

C’est le déclic. Pourquoi compter sur de jeunes politiques qui copient les vieux qui l’ont trahi. Paul Biya a tranché. Le sport lui a tout donné.

Le dossier Olembe fait mouche. Le président est dans tous ses états. Et demande veut abattre des têtes pour calmer le peuple en colère. Et pour atténuer la polémique.

La tentation de rendre enfin public un des cinq gouvernements sur sa table est grande. Mais il tient à ne pas le faire avant la CAN. Pour mettre ke pression sur ceux chargés des grands travaux.

Lorsque le président rentre à Etoundi, il réfléchit à comment calmer ce peuple fâché. Les services secrets insistent sur l’extrême popularité de Samuel Etoo. Et surtout la quasi-unanimité de sa candidature au sein de l’opinion déjeune. Dans les chaumières, sur les réseaux sociaux, les camerounais veulent Etoo. Ils ont marre des vieux.

Alors, le président décide de retourner la situation en sa faveur. Il va trancher jeudi soir. “Il faut donner la Fecafoot à Etoo”., dit il a Franck Biya d’abord , à Ngoh Ngoh en seul te. Chantal Biya et Ksvald Baboke sont contents.

Toutefois , le SGPR, pris de cours, traîne le pas. Osvald Baboke informe Etoo de cette décision. Comme étant le fruit de son travs.

Etoo sait que plusieurs décisions du président ne sont pas toujours exécutées et décide donc de veiller au grain. Et je gère pas. Il se dit que c’est le moment de batailler encore dur. Il redouble de zèle et d’assurance. Ses plus proches ne savent pas ce qui lui donne tant d’assurance.

Vendredi, Le SGPR n’a pas toujours répercuté les “hautes directives du président” aux délégués. Il faut passer par des élites. Les services secrets insistent : “risque de trouble partout jusqu’au NoSo”. Le président demande à Frank Biya et à Ngoh Ngoh de faire parvenir sa décision aux délégués. Trois régions doivent faire la décision: le sud, le centre, le sud ouest. C’est de ces régions que Seidou tenait sa victoire. Son calme et son assurance aussi.

Première chose, Mgoh Mgoh appelle Tsimi Evouna, super élite du centre et l’informe qu’il doit répercuter aux délégués du centres les très hautes directives du président. Yoki Onana, maire de Yaoundé et les autres sont saisis. Pour le sud, tout est encore à décider même si Céline Eko fait feu de tout bois.

Là bas, il y’a quand même Noel Essiane, ancien maire de sangmelima, poulain de Louis Paul Motaze à ramener dans les rangs. Et c’est justement le ministre des finances qui est chargé par Franck Biya même de faire passer le message. Nous sommes dans la nuit de vendredi.

Le président de la commission électorale est informé de la décision du président. “Tout faire pour que Etoo gagne”. Même après avoir informé les délégués du sud et du centre, le Sud-ouest jouait les rebelles. Puis, le SGA de la présidence est mis à contribution avec le fils de Njallah Q. Samuel est assuré de ses 38 votes. Tout se passe dans la nuit de vendredi à samedi. Pour ne rien négliger, quelques délégués du nord seront débauchés par le fils Ahidjo.

Certains soutiens de Seidou où certains candidats comme Jules Dénis Onana ne seront pas informés. Même Seidou n’est pas au courant.

Ceux des délégués et membres du détail informés, agissent selon leur intérêt.

Le président Biya a décidé de sacrifier Seidou pour calmer le peuple et orienter toutes les frustrations de ces années sur l’élection à la Fecafoot. Succès total la jeunesse est en fête.

Vous avez dit jeunesse? Franck Biya imagine que, en 2025, cette même jeunesse pourrait être de son côté pour une éventuelle candidature quelques part.

Ce qui est admirable ici, c’est le fait que, peut-être en dehors de son épouse, Samuel Etoo n’ait pas informé son équipe du soutien acquis de la présidence de la république. Quand on le voyait bousculant tout, il savait en fait sur quoi il comptait.

Par Jean Claude Mbede

Auteur: Jean Claude Mbede
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