Financement de campagne: la mauvaise foi de quelques candidats de l’opposition

5605 Elecam Batiment Ct 001 Ns 600 Ils demandent un relèvement du financement public de la campagne électorale

Sat, 22 Sep 2018 Source: Pierre NGOM

Depuis ce 19 septembre, la participation de l’Etat au financement de la campagne des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre est disponible. Il s’agit de 30 millions francs CFA par candidats. Et comme le prévoit l’alinéa 1 de l’article 286 du Code électoral, «en cas d’élection présidentielle, les fonds publics destinés au financement de la campagne électorale sont répartis en deux tranches d’égal montant aux candidats, ainsi qu’il suit : la première tranche est, après la publication de la liste des candidats, allouée sur une base égalitaire aux différents candidats ; la deuxième tranche est, après la proclamation des résultats, servie proportionnellement aux résultats obtenus, aux candidats ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés». Selon le point fait le 19 au soir par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), seuls les candidats trois candidats (Joshua Osih du SDF, Cabral Libii du parti Univers et Paul Biya du RDPC) sur neuf sont entrés en possession de cet argent.

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En fait certains ont refusé de décaisser leur quote-part. Raison : ils estiment le montant insignifiant. Il s’agit notamment de Maurice Kamto du MRC, Akere Muna du FPD, Ndifor Afanwi Franklin du MCNC. Il s’agit en réalité d’un comportement relevant de la mauvaise foi et dévoilant une ignorance criarde de la loi. En effet, le code électoral qui prévoit le financement public de la campagne électorale, laisse le choix à l’Etat de déterminer le montant à verser à chaque candidat. «L’Etat participe au financement des campagnes électorales et référendaires par la prise en charge de certaines dépenses des partis politiques ou des candidats. La participation de l’Etat aux dépenses visées à l’alinéa 1 ci-dessus est inscrite dans la loi de finances de l’année de l’organisation de la consultation électorale ou référendaire», dit exactement l’article 284 du Code électoral.

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Par ailleurs, lors de la dernière élection présidentielle tenue en 2011, c’est la même somme que les candidats avait reçu sans pour autant qu’il y ait des grincements de dents. Curieusement aujourd’hui certains estiment qu’il s’agit à la fois d’«une provocation et une insulte». Logiquement on ne pouvait pourtant pas s’attendre à une augmentation le financement publique de la campagne électorale au regard de la conjoncture économique actuelle. Cette crise économique due à la basse des prix des matières premières et à l’augmentation des dépenses de sécurité oblige l’Etat réduire ses dépenses. En plus, on ne vient pas une élection en comptant sur le financement public. Il faut pouvoir mobiliser ses fonds de campagne à travers les cotisants de militants et autres sympathisants. Ceux qui pleurnichent n’en ont certainement pas. On pourrait donc se demander ce qu’ils cherchent en faisant acte de candidature à une élection aussi sérieuse que l’élection présidentielle !

Auteur: Pierre NGOM