Peter Henry Barlerin est à nouveau sur la sellette. Après la sortie malheureuse du 18 mai au cours de laquelle il a défié toutes les règles diplomatiques en demandant au président de la République de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle, l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun est aujourd’hui soupçonné d’ingérence dans le cadre de ladite élection. Plusieurs journaux de la place l’accusent en effet d’avoir octroyé un financement de près de 3 milliards de Fcfa à Maurice Kamto du MRC, Josuah Osih du SDF, et Akéré Muna du mouvement NOW. L’affaire est prise au sérieux au moins pour deux raisons. D’abord, la détermination affichée de l’Oncle Sam de faire partir Paul Biya, dont il n’apprécie pas le multilatéralisme. Ensuite, du pouvoir et la réputation sulfureuse de ces trois opposants prêt à vendre même leur pays pour assouvir leurs ambitions politiques. Le tollé a été tel que les concernés, morveux, se sont sentis obligés de se moucher.
« Le gouvernement des États-Unis n’a pas contribué et n’a pas l’intention d’octroyer une quelconque contribution financière à un ou plusieurs partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition », indique Lee McManis. Le porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun poursuit en affirmant que «les États-Unis n’ont de préférence pour aucun candidat ni pour aucun parti.» « Il est évident que ces tirs groupés relèvent de la pure construction cousue de fil blanc», estime pour sa part Jean Pierre Wafo. Le ministre de l’Information et des Médias du gouvernement fantôme du SDF dément ce qu’il qualifie d’«odieuse rumeur» et « demande à l’opinion publique de ne prêter aucune attention aux fausses informations ».
Mais cette vague de démentis est loin de convaincre l’opinion qui demande déjà un encadrement plus rigide du financement des partis politiques pour éviter toute ingérence étrangère. Des juristes estiment en effet que la loi du 19 décembre 2000 relative au financement des partis politiques et des campagnes électorales n’encadre que les financements publics des partis politiques au Cameroun et donc est muette sur les financements extérieurs. D’où cet appel à la vigilance : «à la veille de l’échéance politique majeure de 2018, il convient de vigilance redoubler, car, à la vérité, ces choses de l’ordre des intérêts internationaux dans les pays de la périphérie ne souffrent pas toujours les lumières du jour». Appel lancé par le journaliste Alphonse Ateba Ndoumou dans les colonnes de L’essentiel du Cameroun.