Dans sa série de publications sur les circonstances de la mort de son père et les personnes impliquée, Nadia Fotso revient sur les derniers des faits qui ont été cachés aux Camerounais. Il s'agit de dépouillement de son père par Njitap, le mari de sa fille Laure et comment le patriarche a essayé de s'échapper de l'hôpital où il aurait été gardé comme un prisonnier.
Mon père a dû faire appel à une assistante sociale durant son dernier séjour à l’Hôpital Américain. Victor Fotso, Fotso Victor, un des premiers capitaines d’industrie du continent africain, le plus vieux maire de ce continent et de la Francophonie, un baron du régime camerounais a été obligé d’être aidé par une assistante sociale en France. Lui qui prenait un jet privé, qui avait tout cet argent, toutes ces femmes, tous ces enfants, tous ces amis politiques, tous ces officiels et toutes ces canailles qui aujourd’hui affirment avec l’aplomb grotesque de Blaise Pascal Talla que tout est au mieux dans le meilleur des Camerouns possibles…
Ce n’est pas qu’une honte pour moi sa fille et sa mère et sa famille mais pour le Cameroun, l’Afrique et ses pairs.
Pour comprendre l’ignominie, il faut l’entendre et connaître la France, les hôpitaux et les services sociaux. En phase terminale, après avoir passé plusieurs jours en soins intensifs durant lesquels Je la dis que et Njitap terminent de le dépouiller, têtu comme sa mère, Fotso s’en est sorti pour essayer de s’échapper et de mourir ailleurs que dans cette prison qu’était cette petite et modeste chambre dans laquelle il meurt avec son geôlier seul face aux évidences de sa plus humiliante et plus retentissante défaite. Le Patriarche orgueilleux accepte de se faire aider en terre étrangère par une assistante sociale.
Trop ne s’arrêteront sur ce fait tellement parlant que pour de nouveau le vulgariser et justifier en singeant qu’il l’a non seulement cherché mais souhaité…L’état du Cameroun et ses officiels se tairont en comptant sur l’aigreur populaire et en pariant sur la petitesse des Camerounais surtout envers eux-mêmes et sur le temps pour faire oublier le bruit et les odeurs qui montrent l'abomination.
Sans doute parce que je connais mieux que beaucoup les hôpitaux, j’ai cherché. Il se trouve qu’étrangement moins d’un an avant mon père des assistantes sociales avaient dû intervenir abasourdies par l’abandon des miens. Oui, les assistantes sociales interviennent lorsque la famille est absente, négligente ou incapable…dans mon cas, personne ne comprenait et c’est pour cela que je n’ai pas à expliquer mon absence auprès de mon père. Il y a autant de preuves de ma lapidation ratée que de la mise à mort de Fotso.
Dans le cas de mon père tout comme le mien, il n’y avait pas d’excuses mais des ressentiments. Il y avait de l’argent mais pas la culture et la décence qui permettent de savoir, de sentir qu’il y a des choses qu’on ne fait pas à son sang quel que soit le reproche qu’on puisse lui faire. Mais dans ce monde rendu fou et sauvage par l’argent sans culture, on confond humiliations et châtiments avec éducation et socialisation. La chicotte, l’africain, ces petits nègres que seule la cruauté bienfaitrice peut dresser.
Folle et déterminée, je m’en sortie…les assistantes sociales ont aidé. Plus âgé, Fotso Victor ne pouvait plus tenir et a trépassé.
Le Njitapage de Fotso est un scandale d’état parce que Je la dis que et Njitap ne sont ni des accidents ni une malédiction. Elle et sa batoufemme sont des conséquences. Je suis la preuve vivante de la monstruosité de la famille de Fotso. Je me révolte donc nous sommes mais je suis seule. Je suis surtout une mère qui n’accepte pas son enfant, le mal qu’on lui a fait !
Il faut lire, relire Sartre, Les Mains Sales et comprendre pourquoi cette histoire est idiote comme toutes les histoires abominables.