Franck Emmanuel Biya, le parrain de la mafia du bois au Cameroun

Franck Biya Essimé Le fils de Paul Biya ire d’énormes revenues de l’exploitation du bois du Cameroun

Wed, 14 Mar 2018 Source: Delphine E. FOUDA

« Paul Biya a mis en moi toute sa confiance -vraiment, j'en suis rassuré et je ne pourrais jamais décevoir ses attentes en ce qui concerne le devoir d'un soldat ». Telle était la réaction à chaud du Général de Division Asso'o Emane Benoît sur cameroon-info.net, juste après la cérémonie de remise des attributs en 2001.

Paul Biya avait en effet signé un décret portant promotion, élévation et nomination des officiers généraux le 25 septembre 2001. Selon toute vraisemblance, le général Benoît Asso’o Emane doit beaucoup à celui qui l’a élevé au grade supérieur.

Cependant, il lui doit surtout le non remboursement de 303 millions de Fcfa qu’il avait empruntés à l’ex SCB (Société camerounaise des Banques) et que Paul Biya avait fait rembourser par l’Etat camerounais. Asso’o s’était en plus vu attribuer une Unité Forestière d’Aménagement (UFA) de 64 961 hectares dans le Sud du pays, une source facile de rentes dont bénéficient les proches de Biya.

Asso’o Emane est aussi, avec René Claude Meka, Remy Ze Meka, Meva’a Meboutou, Pierre Semengue… ce que Ndzana Seme appelle « les détenteurs réels du pouvoir au Cameroun ».

Dans le business, ces détenteurs réels du pouvoir sont de gros affairistes. L’armée camerounaise a la réputation d’être trop engraissée et instrumentalisée. Le business est une affaire d’Etat au pays de Mongo Beti. Paul Biya, sa famille, ses sbires et les cadres de l’armée s’y livrent à cœur joie.

Dans la mafia du bois, le massacre de la forêt camerounaise est perpétré par ceux-là même qui prétendent lutter contre la corruption aujourd’hui. On y retrouve Franck Emmanuel Biya comme exploitant, transporteur et transformateur forestier.

Frank Biya, le fils du dictateur, bénéficie en effet de plusieurs UFA et tire d’énormes revenues de l’exploitation du bois du Cameroun, en plus d’un salaire ministériel en tant que conseiller de son père, même comme il réside en permanence à Monaco dans une résidence princière entièrement financée par le Trésor camerounais.

La société Patrice Bois, dont les promoteurs sont des italiens, a comme principal actionnaire le fils de Paul Biya, selon Dossiers noirs d’Agir ici- Survie.

Dans son rapport de décembre 2005, l’ONG Greenpeace présentait Patrice Bois comme adepte de l’exploitation illégale au Cameroun. Etant un « fournisseur majeur de marchands de bois en Europe », cette société forestière a plusieurs fois été compromise dans des activités illégales.

Elle compte, parmi ses associés, la Compagnie forestière Assam (COFA), dont le propriétaire n’est autre que Bonaventure Assam Mvondo, le neveu de Paul Biya Bi Mvondo, qui bénéficie tout comme son cousin d’une large marge de manœuvre (41 965 hectares) dans l’exploitation forestière.

Le général Pierre Semengue n’est pas en reste et profite aussi bien des dons qui lui sont faits en guise de reconnaissance pour ses « loyaux services ». 56 192 ha lui avaient été offerts pour son business de l’or vert.

Quant au général des armées René Claude Meka qui doit encore aux défuntes banques SCB et BICIC la somme totale de 50 095 960 FCFA, il serait avec son neveu le ministre Rémy Ze Meka, un férus des affaires.

En plus de la forêt, les Meka sont les grands adjudicataires des marchés d’approvisionnement du ministère de la défense (munitions, uniformes, matériels lourds, véhicules…), que leurs complices Israéliens autour de Paul Biya ne cessent de multiplier depuis des décennies, maintenant ainsi une clientèle de poids pour l’industrie d’armement d’Israël.

Les Israéliens supposés protéger Paul Barthélemy Biya se sont en effet installés comme de véritables commerçants qui vendent à l’armée camerounaise tout ce que l’Etat d’Israël fabrique, même si l’équipement vendu ne sert à rien à la défense du pays. Les Meka leurs assurent tous les marchés d’achat d’armement et d’équipements qu’ils désirent.

Au demeurant, la personnalisation du pouvoir qui irrigue le système oligarchique de Paul Biya permet de s’accorder qu’il n’y a même pas un seul juste parmi eux. Le ministre garde des Sceaux Amadou Ali, ainsi que le premier ministre Ephraïm Inoni, principaux exécuteurs de « l’opération épervier » sont eux-mêmes avec Jean Marie Aléokol (ex secrétaire général à la Défense) des actionnaires de la Société forestière du Dja et de la Boumba (SFDB) qui bafoue les droits des populations villageoises

Auteur: Delphine E. FOUDA