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Gestion des réfugiés: La menace sécuritaire se précise

Fri, 11 Sep 2015 Source: Ben Christy Moudio

17 éléments pour les 45 000 réfugiés du Camp de Minawao. C’est le chiffre que donne le rapport inter-agence sur la situation des réfugiés dans la région de l’Extrême nord. Il s’agit là des efforts des autorités locales dans la sécurisation du site.

Des efforts manifestement peu louables puisque la sécurité de ce camp demeure l’un des enjeux les plus crucial dans la gestion de l’afflux de personnes en provenance du Nigéria.

Un enjeu rehaussé notamment par le changement du mode opératoire de la troupe à Shékau et la dissimulation de certains adeptes de Boko haram au sein de la population des réfugiés. Une situation qui conduit dès lors à une montée en puissance de l’insécurité dans les zones d’accueil des réfugiés des régions de l’extrême nord et de l’Est.

Un autre élément qui se présente comme une véritable menace pour la sécurité combinée des réfugiés et des populations camerounaise, se veut les sorties incontrôlées des réfugiés des camps. En effet, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, une insubordination est observée dans les camps et sites de réfugiés et conduit à une montée de la criminalité.

Sur ce plan le HCR enregistre «plusieurs cas de criminalités, d’atteintes à l’intégrité des populations, ou encore des coupeurs de route dans les régions touchées par ce phénomène». Des situations impliquant dès lors les réfugiés. «Cela a notamment été le cas de plusieurs faits rapportés dans la région de l’Est».

Saturation des camps

L’afflux massif des réfugiés dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême nord est à l’origine de nombreux heurts entre ces derniers et les populations hôtes. Des conflits résultant de la pression des réfugiés notamment sur les ressources naturelles déjà insuffisantes pour les populations hôtes estimées à 1.000.000 dans une trentaine de communes des régions de l’Est, de l’Adamaoua, du nord et de l’extrême nord.

Selon le HCR, ces heurts sont notamment récurrents dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, du fait de l’accueil des populations d’origine peuhles ayant fui avec familles et troupeaux. La situation se complexifie dès lors dans la recherche de pâturages et les risques de conflit. L’herbe verte n’est cependant pas le seul élément de discorde entre les populations et les réfugiés.

L’accès à l’eau, au bois de cuisine, notamment se veulent des sources de conflit. En Mars dernier, le député de la Kadey, Paul Danata avait déjà attiré l’attention du Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, René Emmanuel Sadi sur l’urgence de la situation dans la région de l’Est.

La surpopulation dans les camps de réfugiés n’est plus à questionner. Au 30 aout 2015, le MINATD enregistrait 251.232 réfugiés centrafricains, dont 70.221 vivant dans les sites et 65.073 hors et disséminés dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du nord.

La région de l’extrême nord quant à elle compte environ 58.000 réfugiés dont 45.000 dans le site de MInawao et son extension à Gawar et 10.000 hors sites. Des chiffres qui témoignent notamment de l’ampleur de l’afflux des réfugiés. Un fait se veut un risque de contagion de la nappe phréatique. En effet, le camp de Minawao par exemple était à l’origine étendu sur 139 hectares avant d’être élargi à environ 320 pour 45.000 réfugiés. Une forte pression qui diminue dès lors le niveau de la nappe phréatique de cette zone.

Réfugiés nigérians dans la Région de l’Extrême nord : 81693 personnes déplacées internes

57 581 réfugiés nigérians vérifiés et préenregistrés par le HCR depuis mai 2013.

44 889 réfugiés vivants au camp de Minawao

58.000 réfugiés nigérians dans la région de l’Extrême nord.

Financement

62 799 052 USD requis par les agences et les partenaires pour couvrir l’ensemble des besoins dans le cadre du « refugee response plan ».

45% seulement ayant un financement

Réfugiés centrafricains

251 232 réfugiés repartis dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême nord. - 70221 réfugiés vivent dans des sites. - 65 073 vivent en dehors des sites. - 5989 enregistrés à Douala et Yaoundé.

Financement

145,304,541 USD requis par les Agences des nations unies et les ONG pour couvrir l’ensemble des besoins., 30% seulement ayant un financement.

Déplacés internes

Estimés à 100.000 à ce jour et repartis dans les départements du Logone et Chari, du Mayo-Sava, du Mayo-Tsanaga et du Diamaré.

Populations hôtes touchées

Près de 1.000.000 dans une trentaine de communes des régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême nord.

Auteur: Ben Christy Moudio