Une très large grâce présidentielle pour apaiser la société camerounaise et recréer les conditions d’une véritable unité nationale
Non, l’urgence ce n’est ni une ou des élections, ni un ou des remaniements du gouvernement. Les débats qui vont dans tous les sens, ressemblent tout simplement à l’expression des ambitions certes légitimes mais inappropriées et inconsistantes, au regard de la situation morale, éthique, sociale et familiale réelle de notre pays. Que les leaders politiques ou d’opinion qui en font une foire théâtrale se ravivent honnêtement.
Ni les élections et ni les remaniements des gouvernements, n’ont jamais contribué à apaiser une nation, à lui redonner une vie certaine et à permettre automatiquement le rassemblement de ses filles et de ses fils autour d’un même idéal de paix, de progrès et de bonheur collectif. Au contraire, et les expériences historiques témoignent à suffire, les nations plongent dans plus de divisions et de radicalisation des extrêmes, si au lieu des solutions, on se polarise sur la promotion des événements qui satisfont surtout voire exclusivement ou implicitement, certaines attentes sectaires, certaines précipitations de vengeance.
Il faut, il faudrait, il urge, que notre pays travaille pour un véritable apaisement. La logique de l’apaisement, ne saurait tolérer plus d’ostracismes, plus de sectarismes et plus de discriminations et de marginalisations. La grâce présidentielle s’impose, une très large grâce comme condition et préalable absolus.
Trop de gens croupissent en prison, et même trop d’innocents souffrent et crèvent derrière les barreaux. Il faut avoir le courage de le dire, de se prononcer les yeux ouverts et la voix haute. Nous devons le faire sans distinction de chapelle politique ou spirituelle.
La magnanimité du chef de l’Etat doit également bénéficier aux emprisonnés de la marche non autorisée de 2020 dont certains ont déjà assez payé pour s’être peut-être trompé quelque part ou manqué de bon jugement contextuel. Personne d’entre eux n’entendait faire du mal à son pays ou trahir ses idéaux. Le pardon, le pardon, le pardon et l’apaisement ont un sens et une éthique, LA PAIX.
Ma conviction c’est qu’il n’y a pas et il ne saurait exister de compatriote plus propre ou plus sale qu’un autre. Tous, nous sommes explicitement ou implicitement, consciemment ou inconsciemment, parties prenantes et responsables à un niveau ou à un autre de l’état de notre pays. Personne ne devrait donc être ni exclu ni puni au point de mourir ou de finir sa vie en prison. Pire, de jeunes adolescents croupissent en prison même après avoir fini de purger leur peine, pour des dépens de cent ou deux cent mille Francs Cfa. C’est la plus honteuse et le pus insoutenable des injustices et d’inhumanité.
Cela dit, il doit être clair que les auteurs convaincus de crime de sang ne sauraient jouir de la grâce, sans un repenti spécial et une refondation morale, politique et spirituelle dont le Chef de l’Etat en personne déterminera les termes de référence dans une autre démarche totalement à part.
Je le dis et je le répète, les solutions aux problèmes actuels du Cameroun ne dépendent ni des élections ni du remaniement gouvernemental, elles dépendent, d’abord, d’une très large grâce présidentielle. Le reste viendra tout naturellement après./.