Guerre en Ukraine : le Cameroun pourrait-il faire face à une ‘crise pétrolière’ ?

Certains produits pétroliers commencent par se faire rare par endroit au Cameroun. Même si le gouvernement rassure, les médias doutent des conséquences dévastatrices de la guerre en Ukraine sur des pays du Sud comme la Cameroun.

Le 20 Avril dernier, le ministre camerounais en charge de l’eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba a sorti un communiqué de presse visant à rassurer les nombreux consommateurs de la meilleure maitrise des stocks des hydrocarbures sur le territoire camerounais alors qu’une rumeur de pénurie gagnait déjà l’opinion. Ceci étant, plusieurs pays africains et européens sont au cœur d’une crise énergétique sans précédent du fait de la crise Ukrainienne, le Pays de Paul Biya pourra t’il échapper ?

Le gouvernement en ordre de bataille !

Le communiqué du 20 Avril dernier du Ministre de l’Eau et de l’énergie rassure l’opinion nationale de la disponibilité continue des produits des hydrocarbures dans le pays de façon continue. Cette sortie vient diluer la spéculation qui pouvaient naitre dans les industries, dans les entreprises de production du pays et même au niveau du secteur des transports hautement dépendant de ces produits. Si l’on s’en tient au Ministère en charge de la gestion de ces produits, il ne devrait pas y avoir des problèmes d’approvisionnement mais à quel prix ? Le Cameroun avant le début de la crise Ukrainienne sortait une crise sanitaire qui a suffisamment mis en difficulté son système productif. Mais grâce à la résilience de son économie a réussi à diluer l’inflation qui prenait déjà des proportions inquiétantes. Il faut dire que le secteur des hydrocarbures est un secteur hautement subventionné. Et si l’économie du pays est en difficulté, les premiers effets pervers vont se répercutés sur les secteurs subventionnés.

Quand les crises internationales soumettent le monde !

Alors que le monde commence à se relever de la crise sanitaire, voilà qu’en Février dernier un conflit entre deux grands producteurs mondiaux d’hydrocarbures et de produits agricoles va éclater. Ceci va créer des hausses vertigineuses de ces produits au niveau international. Le prix du baril de pétrole a attient ces derniers jours les 116 Dollars Us. C’est il y a 7 ans que le monde n’avait plus réalisé une pareille hausse. Cette hausse des cours du pétrole pourrait entretenir un renchérissement des prix au niveau mondial de la quasi-totalité des produits, et par conséquent induire un accroissement des prix des produits de grande consommation importés par le Cameroun. Lesdits produits représentent en moyenne 25% du panier de la ménagère. Il est vrai que le Cameroun est un producteur de brut mais celui-ci est lourd et destiné à l’exportation et donc sa demande est essentiellement constituée d’un brut léger qu’il acquiert dans le marché international. Mais il faut savoir que la demande du pays reste encore supérieure à sa production et donc l’on ne saurait encore parler d’équilibre. Mais jusqu’ici l’Etat du Cameroun, conscient du pouvoir d’achat des camerounais continue d’assurer les subventions pour diluer les effets néfastes que cela pourrait avoir sur les ménages.

Impossible n'est pas Camerounais et donc tout est possible !

Mais si cette Crise continue, il est fort possible que le gouvernement opte pour une augmentation pour une meilleure maitrise de l’approvisionnement. En effet, le Cameroun devrait, en raison de sa politique de gel des prix, connaître une hausse du soutien du prix du carburant à la pompe qui avait été évalué dans la Loi de Finances (LF) 2022 à 120 milliards de FCFA, pour un prix du baril estimé à 61 dollars. Toutefois, le cours du pétrole brut qui a inauguré l’année 2022 à près de 77 dollars le baril, s’est inscrit dans une tendance haussière, et les spécialistes prévoient un niveau largement au-dessus de 100 dollars au terme de l’année 2022. Vaudrait mieux aussi se préparer à l’éventualité d’une hausse de carburant à la pompe bien qu’une situation des plus inhabituelles même si le gouvernement Camerounais est au four et au moulin pour diluer les effets pervers de cette crise sur le Cameroun.