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Hôpital militaire De Yaoundé : Les millions d’Idriss Deby divisent le personnel

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Sam., 25 Juil. 2015 Source: Antoine Dimitri Goulongo

L’hôpital de la première région de Santé militaire est en fièvre. Une dotation financière étrangère non redistribuée à la troupe serait à l’origine de cette brutale hausse de température, dont les suites peuvent durablement paralyser l’institution hospitalière.

Si on prête le flanc à ces indiscrétions au Mindef autour de « l’argent d’Idriss Deby », les choses se seraient bien portées pour le colonel Emile Abeng Mbozo’o, commandant de l’hôpital militaire de Yaoundé, s’il avait été altruiste. En général, la bouche qui mange ne parle pas.

De fait, le colonel médecin Emile Abeng Mbozo’o aurait suscité le mécontentement de certains de ses collaborateurs qui lui font grief d’avoir décidé de garder par- devers lui l’entièreté de la somme inespérée qui aurait été donnée à titre gracieux à l’administration de l’hôpital par le président Tchadien le général de division Idriss Deby Itno.

En visite de travail et d’amitié en terre camerounaise au mois de Janvier 2015, le Chef de l’Etat tchadien, s’était rendu à Hôpital militaire de Yaoundé au chevet de ses concitoyens et frères d’armes blessés sur le front de guerre contre les combattants de la secte meurtrière Boko-Haram.

Idriss Deby lui aussi s’étant engagé dans la lutte aux côtés de Paul Biya contre la secte islamiste terroriste. Au terme de cette visite mémorable au sein de l’institution sanitaire militaire, le Colonel Emile Abeng Mbozo’o aurait été « vu » par son supérieur et confrère aîné le Général de division Idriss Deby.

Toujours est-il que c’est tout heureux d’avoir survécu à la cruauté d’Abubakar Shekau, à leur grand bonheur les compatriotes du Général Tchadien et à l’entière satisfaction de celui-ci.

Après avoir dit-on, désintéressé ses concitoyens à hauteur d’un million de F CFA par tête de pipe, on parle d’une douzaine de millions de F CFA dont se serait délesté le chef de l’Etat tchadien au profit des personnels de l’hôpital de garnison. Vrai ou faux ? Notre source militaire ayant requis l’anonymat est formelle!

Depuis lors, personne n’aurait plus jamais eu de trace de cet « argent » considéré comme devant profiter à tout le personnel dont certain, même subtilement approchés, entendent vouloir rester silencieux sur la question. En savent-ils d’ailleurs un bout de cette « affaire »?

Pour d’autres, le colonel médecin- chef de l’hôpital militaire de Yaoundé aurait été bien inspiré de repartir cette manne inespérée entre son personnel plutôt que de vouloir prétendument justifier sa dilution dans les travaux d’Hercule, ceux notamment du ravalement de la façade principale de la structure, qu’il a récemment engagés à l’Hôpital des bidasses et dont il en est comptable.

Pour une autre frange, devant la soudaineté de la tombée de cet avoir financier inattendu, et compte tenu de la discrétion qui aurait entouré la mise de ce « don », leur chef aurait décidé de le gérer, en accord avec sa conscience, à des fins strictement personnelles, chuchote un officier au Mindef.

Les cartes du mécontentement à venir seraient actuellement distribuées. Et l’affaire risque de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Pour l’ensemble, l’officier supérieur-médecin que des sources militaires, soupçonnent d’avoir placé cet argent dans un « tuyau » en rapport avec le bois, ne pourra pas s’en tirer à si bon compte s’il décide de tout garder, par quelque moyen que ce soit, pour son plaisir personnel.

En rapport avec cette affaire, pour manifester un mécontentement généralisé au sein de l’institution sanitaire, il se murmure que bientôt, si la situation ne trouve pas de compromis, un service minimum pourrait être assuré.

Puis, toujours en cas de statuquo, sans prophylaxie afférente à cette affaire, de jour en jour, les prestations pourraient se raréfier, s’altérer ou se corrompre. Cette embellie visuelle et financièrement réelle dont jouit à nouveau cet hôpital connu trivialement sous le vocable « Garnison » pourrait accuser un coup.

Il sera alors contraint au partage de ses clients avec les autres hospices, au grand dam de sa trésorerie et de sa réputation engagée résolument sur le chemin de l’embellie. L’hôpital de garnison de la Première région interarmées de Santé militaire connait depuis quelque temps une cure de jouvence.

En décidant de se débarrasser des oripeaux qui lui avaient naguère conféré des allures inquiétantes, il semble se revivifier. Conséquence immédiate de cette embellie retrouvée, cet engouement soudain qu’ont les usagers qui s’y ruent, question d’aller y solliciter des prestations médicales diverses.

En effet, sa nouvelle enseigne est désormais une invitation à aller s’y faire soigner, sinon à y effectuer une randonnée. De « grandes réalisations » qui feraient pâlir les médecins- colonels : Nnengue Moneboulou, Bienvenu Abissegué, Bienvenu Abissegué, Gabriel Monkam , Honoré Mbogos, Charles N’koué, Tchatchou Nyamsi, Jean Kazé, Rose Angeline Nga, Félix Bengono Obe, devanciers du maître d’ouvrage Emile Abeng Mbozo’o.

Cette prouesse est à mettre à l’actif de la haute hiérarchie hospitalière soucieuse de rentabilité et de reconquête de sa clientèle et qui a décidé de battre le rappel des troupes des malades qui avaient choisi d’aller quêter leur assistance médicale ailleurs. Seulement, l’hôpital militaire de Yaoundé semble toujours en proie aux vieux démons communs qui hantent la plupart des institutions hospitalières ou non qui essaiment dans le pays. Ce sont en majorité les mêmes maux qui sont décriés.

On surfe sur la vague de la corruption, du trafic d’influence, de malversations, d’abus de pouvoir, ou de « dureté de cœur » comme tel semble être le cas dans cette structure sanitaire militaire de référence. Et du coup, cette éclaircie pour ostentatoire qu’elle est, pourrait être ternie par des réalités occultes qui peuvent être à même de provoquer de vifs spasmes dans cet hôpital et troubler durablement sa quiétude dans les prochains jours.

Bistouris et autres instruments médicaux pourraient bien être ainsi mis en berne en signe de protestation contre un abus de pouvoir, ou considéré comme tel. A en croire certaines indiscrétions en interne et qui se font de plus en plus insistante et enfiévrées, même si dans le fond on ne peut lui reprocher grand-chose, la gestion financière de cet établissement prêterait quelque peu à controverse. Du moins de manière circonstancielle. Surtout en ce qui concernerait financièrement des « apports extérieurs » ou des « donations » non budgétisés

Discorde

La désaffection ainsi annoncée au sein du personnel proviendrait de certaine ressource financière occulte et ponctuelle dont on aurait perdu trace et qui semble-t-il, figurerait dans aucun livre de hôpital que dirige d’une main de fer le médecin Colonel Emile Abeng Mbozo’o, réputé « pingre » « cupide » et « dur » selon ses adversaires à l’origine de cette indiscrétion, qui le considèrent comme le principal responsable de cette situation.

Si sur le plan strictement professionnel ces derniers n’ont rien à reprocher à ce thérapeute, spécialiste de Radiologie, il n’en serait pas de même sur le plan managérial. Saisie par correspondance pour complément d’informations par la rédaction de Le Courrier, le commandant de l’hôpital militaire de Yaoundé est resté muet jusqu’au moment de mettre sous presse cette édition.

De fait, à en croire certains qui semblent le relever pour le regretter, l’argent aurait eu soudainement le primat sur toute autre compétence du patricien et aurait eu l’indécence de révéler un autre trait de caractère de l’homme.

On attribue désormais au toubib des penchants avérés de businessman opportuniste, qui n’aurait à cœur de faire fructifier ses placements avant la fin de son bail de trois ans, comme c’est de coutume, à la tête de l’institution sanitaire militaire logée au cœur des forces de Défense nationales.

Il faudra bien quelques fois arrondir les fins de mois ou davantage penser à la reconversion dès l’après fonction survenue. Entre-autres petites affaires, on semble reconnaitre au grand képi sa dévotion à l’activité sylvestre. L’exploitation du bois étant en effet de nos jours un négoce porteur, financièrement parlant, le militaire troquerait de temps à autre sa blouse ou sa vareuse ou son treillis contre du bleu de chauffe comme en portent les « forestiers »

Auteur: Antoine Dimitri Goulongo