Calixthe Beyala s’attaque aux dirigeants fortunés d’Afrique
L’écrivaine camerounaise dénonce la course enfarinée de certains dirigeants africains à accumuler des fortunes personnelles excessives.
De l'accumulation de la richesse : une folie
Ce qui est à noter, c'est qu'un homme qui a une pléthore de maisons est un handicapé mental
En effet, qu'est-ce qui explique cela que quelqu'un ait des dizaines de maisons, des dizaines de voitures, des comptes en banque remplis de billets ?
La folie ! Oui la folie. Point de grandeur ! Mais la vraie folie qui explique cela qu'on attache quelqu'un et qu'on lui administre des calmants à forte dose.
Lorsqu'ils accumulent cette richesse, ces gens n'ont pas la conscience de leur propre fin, de leur propre mort. Leur pauvre inconscience oublie qu'une vie d'homme c'est cent ans à tout casser ! . Qu'ils ne peuvent pas habiter les dizaines de maisons, ni conduire des dizaines de voitures à la fois. Et s'ils veulent jouer aux agents immobiliers, ils passeront leur temps à résoudre les équations posées par les locataires qui ne paient pas les loyers ou à appeler des ouvriers pour réparer cette panne d'eau ou d'électricité. Que de problèmes ! ils accumulent des biens dont ils n'en jouiront pas tels de vrais fous qui ramassent tout sur leur passage dans nos marchés.
... Leurs descendants n'en profiteront pas non plus.
... Car ceux-ci sauf dans le cas où ils rateraient leur vie, devraient logiquement fonder leur propre famille et créer leur propre richesse. Qu'il est démontré que les richesses accumulées par des parents richessetivores ne résistent pas à une génération après leur décès. Qu'elles sont gaspillées à tout va par les héritiers à la mort de l'accumulateur. C'est statistique, c'est mathématique, ce n'est pas un point de vue de mon esprit.
... Et voilà nos pauvres frères dirigeants africains qui s'enrichissent au détriment des peuples qu'ils gouvernent. Pourquoi ? Pour rien ! Car les châteaux qu'ils construisent dans leur village, finiront dans la broussaille et serviront d'habitation aux singes, aux grenouilles et aux serpents !
... Il faut qu'ils le sachent de leur vivant.
Des bises à tous
