Ancien étudiant de l'ESSTIC, le Dr William Bayiha a dans une récente publication, dénoncé les menaces des enseignants de juger sévèrement les soutenances des étudiants, après que ces derniers aient dénoncé la flambée des coûts d'organisation de ces moments d'examen qui représentent jusqu'à 2/3 de leurs frais de scolarité. Bayiha signale également des cas de harcèlement sexuel et de trafics de notes. Lison plutôt.
"L'ambiance s'est soudainement alourdie dans les couloirs de l'Esstic la semaine dernière après que j'ai regretté la gestion des soutenances des étudiants en fin de cycle de licence.
Les étudiants et étudiantes de la principale école de communication du Cameroun en fin de parcours vivent la peur dans le ventre ; et pour cause.
Ils sont menacés de voir leurs travaux sévèrement jugés lors des soutenances prévues le mois prochain.
On leur reproche d'avoir rendu publique la flambée des coûts d'organisation de ces moments d'examen qui représentent jusqu'à 2/3 de leurs frais de scolarité.
Les finissants en information documentaire sont particulièrement visés. Ils devaient avoir une réunion ce lundi avec la direction. La rencontre, semble-t-il, a été reportée pour mercredi. De quoi sera-t-il question ? De nouvelles menaces peut-être.
Dire que la peur envahit l'Esstic n'est pas tout à fait vrai puisque quelques témoignages directs s'ajoutent aux informations que j'ai diffusées sur ces espaces il y a quelques jours.
L'école serait aussi un espace insécure, surtout pour les étudiantes. Des situations de harcèlements sexuels et de trafic de notes sont également signalées.
Si on sait que le harcèlement sexuel est une pratique qui mine l'université camerounaise comme l'ont démontrés des écrits déjà classiques du professeur Jean Emmanuel Pondi, on ne peut y accorder foi dans le cadre de l'Esstic où la directrice est précisément une femme.
Une précaution qui demande toutefois la création d'un espace de confiance pour la population étudiante dans un contexte où les instances de recours sont rares voire inexistants. Il n'est dès lors pas rare que les étudiantes expliquent leurs difficultés à l'Esstic par des blocages indus. Difficile aussi de ne pas les écouter.
La responsabilité de l'Association des étudiants en communication dont le mandat est précisément d'être un mécanisme de protection des étudiants par les étudiants des stratégies d'intimidation de l'administration est tout aussi engagée.
PS
En tant qu'ancien étudiant de l'Esstic (De la 1ère année au Master 2), je ne peux me résoudre au triomphe de l'arbitraire au sein de cette grande école chargée de former une partie de ceux qui sont chargés de rappeler leurs valeurs au peuple camerounais".