Hommage émouvant du journaliste Ben Benjo à Martinez Zogo

Entre autres, Ben Benjo, Remy Ngono et Martinez Zogo

Fri, 28 Apr 2023 Source: Ben Benjo

Dans le texte ci-dessous, l'animateur et journaliste Ben Benjo rend un hommage émouvant à son feu confrère Martinez Zogo, enlevé et assassiné en janvier dernier à Ebogo 3 par Soa. L'animateur revient sur le parcours du regretté présentateur de l'émission "Embouteillage". Votre site d'information camerounweb.com vous propose ci-dessous l'intégralité de son texte.

Martinez Zogo était mon ami. Au début des années 90, j'étais bénévole à la crtv ,et je collaborais dans le programme "sacré Mercredi" de Foly et Joly au Poste National. Martinez y venait souvent pour faire passer les spots publicitaires du "Matignon Nightclub", où il occupait la fonction de chef de salle, avec pour patron un certain "Chalair". En 1998, il décide d'aller en aventure au Gabon avec son ami Céleste Allelou, habilleur du groupe mythique les Star System et de l'artiste émérite Govinal Ndinga Essomba. Céleste trouvera malheureusement la mort en 2000 à Libreville. Esseulé dans cette aventure, Martinez va rebrousser chemin avec pour seule richesse un costume noir, qu'il essayera de me vendre dès son arrivée au Cameroun en mars 2001.

Cette année-là, Martinez Zogo me rendra visite à la Radio Siantou, où j'avais rejoins mes collègues d'alors, Martin Désiré Brouta, Pickso Black Adoba, Justin Blaise Bolingo, Joe Ebonda, Julien Betilene et bien d'autres. J'étais le réalisateur du chef de chaîne J. Rémy Ngono dans son programme culte "Kondre show".

À 12 heures, après l'émission "Kondre show", Martinez m'a proposé le costume noir en question en affaires (Rires). Juste après, nous sommes tous allés au Madison Club pour le débriefing de l'émission. Martinez, puisqu'il était présent à la séance, a pu se rapprocher de J. Rémy qu'il avait l'habitude de rencontrer dans les couloirs du Poste National au cours des années 95 pendant que ce dernier y venait pour la promotion de sa structure "J. Promo". Martinez va donc raconter sa mésaventure au chef de chaîne, qui se proposera de l'aider, mais sans savoir précisément ''comment'' à cet instant précis, puisque l'enfant terrible d'Ebebda n'avait jamais fait la Radio.

Martinez était tout maigre et inspirait de la compassion de la part de J. Rémy Ngono qui lui donnera rendez-vous le lendemain à la radio. Dès cet instant et toute la semaine qui suivra, Martinez va choisir de se rendre utile se proposant de porter les téléphones portables du boss (Rires).

Mes cadets, Francis Laplage et Kenny Desk (Kenedy Ejacha), Brouta et moi-même l'avions surnommé alors "Le porteur de portables" . Pour le sortir de nos intrigues, J. Remy Ngono va officiellement le nommer "Garde du corps" du chef de chaîne, payé de ses poches. Devenu très puissant avec son nouveau statut, il va intégrer naturellement le programme des vacanciers RTS VACANCES et va proposer une rubrique particulière (Taro paparazzi star) que le chef de chaîne va valider sans soucis.

Après une procédure judiciaire très brève entre le groupe Keutch et J. Rémy Ngono, les premiers poursuivant le second pour diffamation, le chef de chaîne est condamné par défaut et déféré à la prison centrale de Yaoundé-Kodengui.

Pour diriger la radio, le temps que les avocats de J. Rémy Ngono (du cabinet Akere Muna, piloté par un certain Me Tamo) le fassent libérer, Monsieur Wantou Siantou décidera de mettre sur pieds

un comité de gestion et de la ligne éditoriale :

- Le Dr Mesmin Kanguelieu ;

- Samson Tabufor ;

- Bouba Ngomena.

La visée est claire. Il faut maintenir la flamme, il faut garder les auditeurs de l'émission "Kondre Show". En l'absence du présentateur, je suis le réalisateur et responsable du programme. À ce titre, je propose à Bouba de prendre Martinez Zogo avec sa rubrique pour meubler l'émission. Il accepte et signe le conducteur d'antenne.

Et Bam !!!

Zogo Martinez devient animateur radio.

J. Remy Ngono ne reviendra pas à la radio, il bénéficiera d'une mise en liberté provisoire pendant laquelle il réussira à s'exiler en France.

Le chef, Bouba Ngomena, va me confier la tranche horaire 10 heures - 12 heures. Je vais passer plusieurs animateurs à l'essai du programme pendant que Martinez fera sa rubrique : Mechekan l'Africain, Adoba, Laplage... Je n'aurai finalement rien de ce que j'espérais.

Un matin, j'entre dans le bureau du patron et je propose Martinez Zogo comme unique présentateur et, en même temps, je suggère un nouveau nom à l'émission, soit "OPEP" en jonction avec "Taro paparazzi star".

C'est Validé !

Deux ans plus tard, Mme Siantou va faire nommer à la tête de la radio son fils, un des rescapés de la race des idiots la plus pure au monde.

C'est ainsi qu'avec son expertise avérée dans l'incompétence, la radio va se vider de ses talents.

Zogo Martinez va alors fuir Radio Siantou avec tous mes habillages pour s'installer à Magic FM (Rires rires rires).

Il me trouve trop grand critique alors qu'il veut être libre de dire à l'antenne ce qu'il veut... il ne veut plus avoir de chef .

M. Mbida Ndzana, Président Directeur Général de Magic Fm, mon cousin maternel et son mythique chef de chaîne, Jules Elobo, reçoivent des plaintes qu'ils retransmettent à Zogo. Sans succès, Martinez est buté.

Il va alors décider d'aller à "Amplitude Fm" avec un petit clin d'œil à "Royal Fm". Bouba Ngomena est déjà à Canal2 international. Je sors d'une aventure foireuse à Radio Cheikh Anta Diop et Bouba me propose de venir tenir une rubrique sur Canal 2 international. Un matin, j'entends Zogo Martinez qui tire à boulets rouges sur son ancien patron Bouba... Stupeur totale ! Qu'est ce qui n'a pas marché ?

Jusqu'à ce jour, ni Martinez, ni Bouba ne m'ont rien expliqué à ce sujet.

Je passe.

Martinez aimait beaucoup monsieur Jean Pierre Amougou Belinga, il était même allé contre mes intérêts en calomniant mon grand frère, ex DG de l'Enam (École nationale d'administration et de magistrature), pour le compte de ce dernier dans une série d'émissions radio. J'ai géré ça avec lui à l'amiable.

Quand il avait commencé à dénoncer JPAB, je lui ai posé la question de savoir ce qui n'avait pas marché. Sa réponse a été sans détour : _''C'est Jean Pierre Amougou Belinga qui a œuvré pour que j'aille en prison Il a mis la pression sur le procureur . "Je vais le détruire... Il va seulement me tuer."_

Martinez est donc mort !

D'une mort des plus atroces.

Mort parce qu'il militait pour la justesse et la justice.

Il ne méritait pas la mort !

Il ne méritait pas cette mort là.

Que les coupables soient pendus haut et court !

Il ne sera pas enterré comme un chien parceque les gens ont pris de l'argent pour faire disparaitre son corps.

Il a été ce qu'il a été, comme nous sommes ce que nous sommes. Cétait un homme bien.

JUSTICE POUR MARTINEZ ZOGO

Ben Benjo

Auteur: Ben Benjo