Un abrutissement de la jeunesse
La session parlementaire des députés jeunes s’est tenue au Cameroun il y a quelques jours, elle faisait suite aux festivités marquant la fête de jeunesse au Cameroun. Cette session a été marqué par des réunions à l’hémicycle pour les députés âgés de moins de 35 ans. Fort de cette actualité, Ibrahim Yiché, un internaute est sorti de sa réserve pour condamner ce qu’il appelle imbecilisation. Pour lui député jeune ne signifie rien. Camerounweb.com vous propose en intégralité sa sortie.
Les réseaux sociaux seront inondés ces jour par les "magnifiques" images des jeunes soi-disant députés. Au fait, députés jeunes pour être précis ; un vain concept stérile, vide de sens et de substance consistante, inventé de toute pièce par la gérontocratie régnante pour réduire les prétentions et ambitions électorales des jeunes.
Ils sont au total 180 jeunes venus des 10 régions du Cameroun pour une semaine d'activités folkloriques à l'hémicycle de Ngoaékélé. Certains d'entre eux sont âgés de 35 ans. À cet âge le code électoral permet pourtant de postuler à la magistrature suprême pour devenir Président de la République.
Aujourd'hui à 22 ans ou 30 ans, au lieu de se battre pour devenir député ou maire de sa localité de résidence, les jeunes camerounais s'entretuent pour être député jeune. À 35 ans, au lieu de penser à déposer sa candidature à la présidence de la république, aujourd'hui, à cet âge, les jeunes camerounais se battent pour se maintenir à la députation jeune. Quel paradoxe !
En réalité, ces soi-disant députés jeunes sont des individus qui n'ont aucun pouvoir décisionnaire, aucun budget de fonctionnement, aucune rénumeration, aucune immunité parlementaire, aucune protection juridique, aucune reconnaissance légale et aucun statut constitutionnel. En bref, ils sont inutiles à la république et ne servent à rien à la jeunesse. Ce sont simplement des jeunes dynamiques, ambitieux certes, mais malheureusement naïfs, qui se laissent réduire et embrigader par la manipulation savante des octogénaires qui ont décidé de tuer le rêve jeune au lieu de céder simplement et de manière naturelle la place à la jeunesse.
La jeunesse camerounaise, 72% de la population globale, doit s'organiser afin de s'affranchir des humiliations de telle amplitude, pour occuper la place qui est sienne. Nous n'avons pas besoin des députés jeunes, mais des jeunes députés.
