'J’utilise les Misérables de Hugo pour expliquer pourquoi il faut brûler Bandjoun'
Cette vidéo, extrait du “Chef” de Jean-Marie Teno me laisse sans voix. A Bandjoun, on est prêt à tuer un adolescent de 16 ans parce qu’il a volé une poule...C’est ce manque criant de justice qui me fait hurler dans Défigurée qu’il faut brûler Bandjoun. C’est une conclusion douloureuse qui me vient d’un constat qu’il n’est pas possible d’occulter: si Victor Fotso pouvait réussir sa vie, il ne pouvait pas tout seul porter un village en s’obstinant à croire aveuglement, obstinément que le contraire du sous-développement ce sont les grandes réalisations et que le contraire de la pauvreté c’est la richesse. Mais cela, mon père ne pouvait pas le savoir, il ne voulait pas le savoir. Il aimait follement Bandjoun et s’est entêté à construire sans réaliser que rien ne dure sans culture. C'est sur elle que se construit une civilisation qui doit se centrer sur ce dont des coins du monde comme Bandjoun ont le plus besoin: la justice.
Bandjoun, la fin de Fotso devrait te forcer à enfin te regarder dans une glace en acceptant de voir tes plaies, tes tares qui suintent et qui fait qu’autant que moi, Christelle Nadia Fotso, tu es Défigurée. Tu n’as plus de valeurs et comme tant d’endroits au Cameroun, en Afrique et dans le monde, tu as une fausse idole l’argent, le matériel qui te fait croire que. Tout s’achète et que tout se vend.
C’est pour cela que! J’utilise les Misérables de Hugo pour expliquer pourquoi il faut brûler Bandjoun : que doit-on dire d’un village qui est prêt à sacrifier ses enfants qui sont son avenir pour des petits riens ou même du toc qui brille ?
Voilà, Bandjoun, regarde Fotso qui a voulu te porter seul et qui finit petitement parce que tu es prêt à te nourrir de sa dépouille ! Regarde tes enfants qui te demandent s’il est encore possible aujourd’hui de naître à Tséla et prendre le chemin de Hiala sans se faire lyncher par les siens aigris et petits, regarde-les et dis-moi si tu n’as pas honte !
