Infrastructures routières: le sort macabre de la ville de Bafoussam

Lalalaa Ville De Bafoussam Certains petits travaux de bouchage des crevasses sont observés dans la ville

Wed, 18 Oct 2017 Source: camer.be

Alors que tout le monde attend le lancement des chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations de football à Bafoussam, c’est plutôt les travaux de bouchage des nids de poule qui suscitent des interrogations des citoyens. Que veut-on faire concrètement et pour quelle fin?

La vie à Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest, est depuis quelques temps ce qu’il ya de plus difficile. Jadis classée comme 3e ville du Cameroun derrière Yaoundé et Douala, respectivement capitales politique et économique, la ville de Bafoussam n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même. La qualité d’infrastructures routières met les citoyens sur les dents. Traverser d’un bout à l’autre relève d’un concours de patience, surtout en cette période de grandes pluies. Les pauvres populations de Bafoussam, victimes des démagogies politiques, fondent leur espoir sur la Coupe d’Afrique de Nations de Football, Cameroun 2019, dont Bafoussam pourrait abriter une des poules, pour voir leur citée sortir des assombrissements, ou encore le fameux projet C2D capitales régionales qui a du mal à se matérialiser véritablement.

Cependant, depuis la semaine dernière, certains petits travaux de bouchage des crevasses sont observés dans la ville. Ce qui n’a pas manqué de susciter la curiosité des citoyens qui ont du mal à cerner les contours desdits travaux. D’aucuns ont pensé qu’il s’agissait là déjà d’un chantier de la CAN. Mais très vite, un démenti a été fait, attribuant ces travaux à la délégation régionale de l’urbanisme et de l’habitat. Une initiative non négligeable en temps normal, certes. Mais seulement, on ne saurait s’empêcher de s’interroger sur cette façon de faire les choses dans un pays qui se respecte. S’il est vrai que les travaux de réfection de la voirie urbaine en vue de la Coupe d’Afrique de Nations de football devraient être lancés dans un bref délai (après plusieurs reports), on se demande bien à quoi aura servi ce rafistolage que l’on observe dans la ville, si ce n’est une technique mise en place pour justifier les dépenses, encore que l’on est en fin d’année. C’est d’ailleurs une hypothèse qui est sur toutes les lèvres actuellement à Bafoussam.

En 2013 on se souvient, le projet C2D avait été utilisé comme argument de campagne dans la Mifi par les caciques du parti des flammes ardentes en vue des élections législatives et municipales. Ce qui aura permis de récupérer la Mairie de Bafoussam 1er, longtemps gérée par le Social Democratic front (Sdf). L’on s’attendait alors de voir une ville de Bafoussam brillée des milles feux tel que promis dans les discours politiques. Mais c’était trop vite rêvé, surtout pour ceux qui n’ont encore rien compris de la politique au Cameroun. A un an de la fin du mandat, il est difficile de présenter les réalisations de l’exécutif communal qui était pourtant présenté comme les conseillers de mission. Ce qui aura beaucoup plus occupé les grands camarades, ce sont des guéguerres intestines qui n’auront que tiré la ville de Bafoussam dans la profondeur de l’abîme. Quel triste sort ! Certainement, il s’agit toujours d’un calcul politique qui voudrait que les chantiers routiers soient lancés en 2018 pour solliciter encore les voix des électeurs afin d’achever les travaux. Si le chef de l’Etat pouvait savoir combien il est trompé par ceux qui prétendent l’aimer !

Le comble c’est que dans cette situation déplorable, à la limite alarmante, ceux qui tentent de lever la tête pour faire la moindre dénonciation sont traités de détracteurs par les partisans de moindre effort qui gravitent autour de ces « politiciens du ventre » pour se procurer des crasseux billets de banque. C’est simplement déplorable pour un pays où chacun ne pense qu’à soit et s’en fou du reste. Rassurez-vous, votre reporter est rangé dans la loge des détracteurs. Et c’est tant mieux!

Auteur: camer.be