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Investissements: On peut-il faire mieux en 2016 ?

Mon, 23 Nov 2015 Source: Rodrigue Nganzi

L’exécution des projets relevant du Budget d’investissement public (BIP) constitue toujours un souci, malgré les mesures prises au fil des années.

Les chiffres ne sont pas à jour, mais les observateurs n’espèrent pas de grosses surprises. En matière de budget d’investissement, le Cameroun a plus d’une fois, brillé par un taux d’exécution faible. En juillet 2015, plusieurs régions étaient en deçà des attentes.

Dans le sud par exemple, le comité régional du budget d’investissement public (Bip) signalait un taux d’exécution des projets de 16,89%, contre 12,45% d’exécution financière.

La région du Littoral était à un taux de réalisation de 15%. Sur les 502 projets inscrits dans cette partie du Cameroun pour l’année en cours, à peine 81 étaient réalisés alors que 367 attendaient leur démarrage.

Dans le Centre, la situation était plus préoccupante, avec seulement 10,27% de réalisation.

Ces chiffres renseignent bien sur la difficulté que continuent de rencontrer les gestionnaires de fonds publics, quant à l’utilisation de l’argent mis à leur disposition. Un vrai casse-tête déjà décrié à plusieurs reprises, sans que de véritables changements se fassent sentir sur le terrain.

Au terme du conseil de cabinet du mois d’octobre, conseil dont les exposés ont porté sur le budget 2016, le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Louis Paul Motaze a présenté au gouvernement sa «stratégie d’exécution des investissements publics en 2016 ».

A en croire le communiqué publié au terme du conseil, le Minepat propose en guise de solutions au faible taux d’exécution du BIP, «le renforcement de l’appropriation des procédures par les maîtres d’ouvrage, l’amélioration des dispositifs de suivi, le raccourcissement des procédures de passation des marchés et le déploiement du contrôle de gestion auprès des responsables chargés du pilotage des programmes».

Pour Louis Paul Motaze, il faudra aussi accroître le niveau de collaboration entre les différentes administrations en charge de l’élaboration des projets. Allusion est faite au Minepat, au ministère des Finances et à celui des Marchés publics.

Il propose en outre de transmettre au ministère des Marchés publics, le journal des projets retenus avant la fin du mois de décembre, afin que celui-ci prépare les dossiers d’appel d’offre et les publie dès le mois de janvier 2016. Mais il faudra bien penser à leur maturation. Ces dernières années, la non-maturation des projets a plusieurs fois été présentée comme l’une des causes principales de leur faible exécution.

Maturation

Déjà en septembre dernier, dans un exposé sur le sujet, Racine Kane, représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) soulignait que «l’examen des projets d’investissements ministériels 2014-2016 laisse apparaître une forte disparité des taux de maturité par secteur allant de 95,4% pour le ministère des Travaux publics, et 6% pour la Cour suprême.»

La situation était dénoncée en 2013 par le secrétaire général du Minepat, Gilbert Didier Edoa. Cette année là, il notait que seuls 35% des projets inscrits dans le budget d’investissement public avaient atteint leur phase de maturation.

Plus d’un an avant, en avril 2014, le Minepat avait élaboré un «Guide de maturation des projets d’investissement public ». Dans ses grandes lignes, ce guide définit et présente le cycle de vie des projets, détaille le processus de maturation des projets, ainsi que les critères d’éligibilité des projets au BIP.

Le document a été mis à la disposition des agents impliqués dans la préparation des projets du BIP. Avec l’espoir qu’il constitue une réponse à l’insuffisance de leurs capacités techniques.

La faiblesse dans la maturation des projets conduit très souvent à leur mauvaise réalisation ou à leur abandon.

Dans les propositions qu’il fait au gouvernement, Louis Paul Motaze souhaite «une meilleure prise en charge des investissements de moins de cinq millions de FCFA, exécutés par bon de commande et la constitution d’une banque de données des projets abandonnés, non achevés ou mal exécutés afin d’assurer le financement prioritaire de ces projets dans les budgets futurs, après la levée des contraintes ayant conduit à leur mauvaise exécution constatée.»

Auteur: Rodrigue Nganzi