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'Je trouve les chimpanzés plus futés que lui': Wilfried Ekanga à propos d'Atanga Nji

Atanga Nji Minat Paul Atanga Nji

Fri, 24 May 2024 Source: Wilfried Ekanga

L'analyste politique Wilfried Ekanga tire à balles réelles sur le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Dans la tribune ci-dessous, il accable copieusement le ministre de l'Administration territoriale d'insultes.



"Dans ma langue maternelle, l'éton, « Nji » signifie « chimpanzé ». Mais à vrai dire, je trouve les chimpanzés plus futés.

Un régime dépourvu de programme politique aura forcément pour seul programme le musellement de l'opposition. C'est profondément macabre, mais ça a le mérite d'être logique : car, quand on n'a pas de projet de société, on ne peut perdurer au pouvoir qu'en empêchant ses adversaires de convaincre l'électorat grâce à la présentation de leur projet à eux. Ainsi, à travers la menace (plutôt que des chantiers concrets de gouvernance), à travers le recours à la force (plutôt que le respect de l'égalité de tous devant la loi), on impose au peuple sa lugubre présence, sans lui laisser aucun choix. Mais bien sûr, tout en lui donnant l'impression cynique qu'il a lui-même choisi ses dirigeants.

C'est à cette danse morbide que s'attèle le ministre le moins intelligent d'Afrique subsaharienne, Paul Atanga Nji, depuis sa nomination à son poste en mars 2018. Il faut dire que l'homme aux gros yeux, encore plus agité qu'un Moulinex défectueux, excelle dans son rôle d'idiot utile à la solde de Paul Biya. Son passé de repris de justice multirécidiviste a eu au moins le mérite de totalement l'immuniser contre le ridicule. Comme quoi, à quelque chose malheur est bon.

LE ZÈLE D'UNE BRÊLE

Et donc, fort de ce talent qui rime avec Néant, il peut assez facilement étaler sa profonde insipidité. Par exemple, il peut vous dire an toute aisance que votre coalition est « illégale », car son faible ratio en neurones l'empêche de comprendre qu'une coalition est d'essence informelle, et qu'elle tire sa légitimité de la légalité en amont des partis qui la composent. C'est ce qui se passe en Allemagne entre la CDU et la CSU qui, depuis 1949, forment un tandem naturel et présentent à chaque fois un candidat unique ( notamment Angela Merkel, entre 2005 et 2021 ). C'est d'ailleurs aussi ce qu'il s'est passé en 2018 avec le fameux groupuscule dénommé « G20 de l'opposition », constitué sous des motivations gastriques, précisément au profit du parti des incendies que représente Nji.

Mais ne disposant pas de cellules nerveuses saines en quantité suffisante, l'individu végète de façon continue dans les limbes de la bêtise. Autre exemple, il vous dira également que l'incitation à s'inscrire sur les listes électorales est un délit de « harcèlement », tout ceci pour neutraliser un élan citoyen, né de la conviction de milliers de Camerounais en l'absolu nécessité d'un changement de régime en 2025. Craignant pour la défaite cuisante de leur soupçon de parti politique qui ne possède pas la moindre page, ni la moindre ligne d'une offre politique écrite, il ne reste évidemment que l'intimidation, oubliant par la même occasion que l'organe électoral se trouve déjà en plein crime constitutionnel, car ne respectant ni l'article 74 du code électoral sur les délais, ni l'article 80 sur la publication du fichier, et encore moins la loi de juillet 2011 sur les conditions à remplir en diaspora.

C'est justement ce que « brêle » signifie. Une brêle est une personne incompétente ; un individu à la nullité avérée. Voici donc, mesdames et messieurs, sous vos ovations... !

LES DÉGÂTS CÉRÉBRAUX DU PETRUS

Et puisqu'il faut forcément terminer ce qu'on a commencé, le pitbull de service du gouvernement vient de nous sortir son joker ultime, le dernier certificat d'absurdité : en effet, il paraît que les termes : « Camerounais, Camerounaises, mes chers compatriotes » sont réservés à l'usage exclusif du président en exercice. On imagine très vite que c'est Fo'o Dzaketenpoug, une fois le sixième bidon de vin blanc descendu au fond du gosier, qui lui a filé cette « info » villageoise.

J'ai eu beau avoir fouillé les 67 articles de la Constitution camerounaise, je n'ai trouvé nulle part l'article qui interdit à un Camerounais d'employer lesdits termes. Mais on ne sait jamais. Peut-être que Chantal en a rédigé une autre dans la nuit et la lui a envoyée. Je vais me renseigner.

Sinon, qu'est-ce que les autres devraient dire à la place ? « Pakistanais, Pakistanaises » ? Ça ne lui suffit plus d'encadrer les actes d'expulsion tribalo-sécessionnstes à Ebolowa et à Akom 2 dans le socle granitique de Paul Biya, maintenant il désire empêcher un Camer d'appeler un Camer « compatriote »? Est-ce qu'il est même au courant que Barthélémy Mvondo son grand Manitou possède a minima les nationalités française et suisse ?

Voilà ce qui arrive quand on confie des postes régaliens d'une telle importance à un individu clownesque dont la capacité de réflexion est plus médiocre que celle d'un pou. Mais d'un autre côté, c'est conforme à l'état global de cette république dirigée par un individu aux portes de la sénilité, et qui, même dans sa verte jeunesse, n'a brillé que dans la destruction des acquis économiques et sociaux obtenus sous Ahidjo.

Bref, au moins maintenant, Nji va apprendre que nul n'a le monopole des gros yeux, et que tout le monde peut acheter un Moulinex ; l'équilibre du bruit fait régner le respect. Il est intéressant de voir comment ceux qui craquent jusqu'à ce jour craignent désormais de se faire écraser.

Un jour, on t'appellera Pistache !"

Auteur: Wilfried Ekanga