Les personnes surprises aujourd'hui de l'attitude de John Fru Ndi sont tout simplement des personnes qui n'ont toujours pas compris le fonctionnement de la politique au Cameroun.
Pour vous dire que ce n'est pas aujourd'hui que Ni John Fru Ndi n'est plus opposant au Cameroun. C'est depuis au "minimum" avril 2005.
En effet le 15 avril 2005 son épouse Rose Fru Ndi fait un AVC à Yaoundé au cours d'une réception où elle recevait à dîner les femmes de son parti le SDF. A l'instant elle est internée de toute urgence à la clinique Fouda non loin du pont de la gare et vu la gravité de son état elle doit être évacuée urgemment.
Sous la demande du Ni John Fru Ndi c'est Paul Biya en personne qui instruit une évacuation sanitaire dans les heures qui suivent pour le CHU de Genève en Suisse qui est l'une des structures hospitalières les plus chères du monde à tel point que le couple présidentiel camerounais s'y rend régulièrement pour ses soins et bilans médicaux.
Un avion médicalisé spécial est donc affrété pour madame Rose Fru Ndi et toutes les charges financières qui s'élèvent à des centaines de millions sont prises en charge par Paul Biya en personne et cela concerne également le séjour de Ni John Fru Ndi à Genève aux côtés de son épouse malade.
Il a d'ailleurs logé au cours de ce séjour hospitalier dans la suite présidentielle de l'hôtel intercontinental de Genève sous demande expresse de Paul Biya qui tenait tant à ce que "son hôte" soit aux petits soins (une parenthèse juste pour vous dire que les Biya sont actionnaires majoritaires de l'hôtel intercontinental de Genève, mais bon ça c'est une autre dossier).
Malheureusement madame Rose Fru Ndi décède dans cet hôpital genevois autour de 10 heures le 24 avril 2005 (jour des 15 ans d'anniversaire du couple Biya) et comme cela s'est fait avec l'évacuation le palais prendra en charge également le rapatriement de la dépouille au Cameroun et même les obsèques de feue Rose Fru Ndi où une délégation familiale de Paul Biya s'y rendra jusqu'au village pour l'enterrement.
Après ce deuil et quelques années plus tard soit en 2009 le chairman recevra de la part de Paul Biya un Prado et un garde de corps en tant que "principal opposant" des années de braise. Dans un pays normal il n'est pas interdit de venir en aide à son adversaire politique mais encore tout dépend de l'intention qu'on a à travers cette aide et qui fait en sorte que le/les bénéficiaires se sentent redevables à vie de ses largesses.
Et c'est le cas de Paul Biya qui a toujours su "conditionner son aide" qui n'est jamais gratuite. En conclusion, il y a bien longtemps que Ni John Fru Ndi n'est plus l'opposant qu'il était dans les années 90 mais c'est plutôt "un frère" pour Paul Biya. D'ailleurs Chantal Biya le nomme avec un certain respect "papa".