Dans une tribune publiée hier vendredi à l'occasion de la diffusion des résultats d'un sondages organisé il y a quelques semaines, la plateforme English Cameroon for United Cameroon explique pourquoi les populations de la zone anglophone ne sont plus séduits par les discours et la politique de Kamto et bien d'acteurs politiques camerounais.
Ci-dessous, un extrait de la tribune de l'English Cameroon for United Cameroon.
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"Un point frappant est que M. Kamto construit une présence nationale qui ne peut être facilement niée. Sa plus grande difficulté est la zone politique de l'Ouest Cameroun (nord-ouest/sud-ouest). Ici, alors qu'il est toujours en tête, il obtient son plus mauvais score.
C'est en partie parce que les électeurs de l'opposition dans cette zone ont adopté la séparation ; c'est aussi parce qu'ils estiment que M. Kamto n'a fait preuve ni de courage face à M. Biya ni d'une profonde compréhension de la crise constitutionnelle qui engendre le séparatisme à l'ouest du Cameroun. De nombreux anglophones pensaient que lui et son mouvement généreraient la colère populaire qui mettrait fin à la présidence de M. Biya par un discours de démission formel, garanti par des protestations. Au lieu de cela, les anglophones voient M. Kamto plaider à genoux pour un code électoral. Il ne peut même pas organiser une manifestation pour demander le code.
De plus, alors qu'il est désormais clair que la solution au conflit dans l'ouest camerounais est le fédéralisme (pas un dialogue inclusif comme une fin !), la plate-forme de M. Kamto comporte toujours des promesses présidentielles qui n'ont rien à voir avec le fédéralisme. Ils pointent du doigt le mythe persistant du monarque (non)républicain bienveillant à la France-Afrique.
En gros, on peut comprendre pourquoi M. Kamto se débat dans ces régions. Mais il semble que M. Kamto ait pris en compte la guerre séparatiste et pense que la pondération de 20 % du vote des anglophones est irréaliste : les anglophones ne voteront pas.
S'ils ne votent pas et qu'il se débrouille bien dans les autres zones, alors c'est bon pour lui mais mauvais pour le pays parce qu'une telle aliénation rapproche les anglophones de la séparation".