J’ai été sauvagement agressé par des militants du MRC, simplement parce qu’à leurs yeux, je soutiens le régime du président Paul Biya. Depuis ce jour, mon slogan était clair : « Tout sauf le MRC ».
Aujourd’hui, le karma politique me donne raison: le MRC ne sera pas présent à la prochaine élection présidentielle.
Mon slogan est validé : le MRC est hors jeu. Mais je souhaite poser une autre question. Même si je condamne fermement la violence des mrcistes, j’ai toujours exprimé du respect pour leur leader, Maurice Kamto, car il s’était publiquement désolidarisé de l’agression que j’ai subie de la part de ses partisans fanatisés.
Et cela, je ne peux que le reconnaître.
Mais aujourd’hui, c’est sa stratégie politique que je remets en cause.
En 2019 et 2020, Maurice Kamto justifiait le boycott des élections municipales et législatives en affirmant que tant que le code électoral ne serait pas révisé et que la crise NOSO ne serait pas résolue, il n’y participerait pas.
Or, les faits sont têtus :
• Le code électoral n’a pas été modifié.
• Le conflit n’est toujours pas terminé.
Et pourtant… Kamto revient en 2025, sous la bannière du MANIDEM.
Et je dois le dire franchement : c’est encore une mauvaise mathématique politique.
Pourquoi ne pas s’allier à un parti solidement implanté dans le septentrion, alors que c’est précisément là qu’il avait lourdement chuté ?
Ne l’oublions pas : en 2018, dans les régions septentrionales (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord), Maurice Kamto n’est arrivé que troisième, loin derrière Paul Biya… et même Cabral Libii :
• Adamaoua : Biya 79,8 % – Libii 11,3 % – Kamto 2,6 %
• Nord : Biya 81,6 % – Libii 5,8 % – Kamto 4,2 %
• Extrême-Nord : Biya ~85 % – Libii ~6 % – Kamto ~4,5 %
Le choix de rejoindre le MANIDEM, un parti sans envergure dans ces régions stratégiques, ne corrige donc en rien son talon d’Achille électoral.
Au contraire, il l’aggrave.
Le karma politique est là
Quand on troque la stratégie pour l’intransigeance, l’arrogance ou la violence, on finit inéluctablement par faire les mauvais choix. Ce n’est ni de la haine, ni un règlement de comptes.
C’est simplement une constatation froide et lucide : la politique repose sur des idées, des alliances et un ancrage populaire, pas sur des insultes, des boycottages hasardeux, ni la brutalité.