La réunion s’est tenue le soir du 25 juillet dernier à Yaoundé à la résidence de Philémon Yang
D’après une vidéo YouTube, datée du 29 juillet dernier, de notre confrère John Mbah Akuroh, journaliste anglophone précédemment en service au média d’Etat Cameroon radio and television (CRTV) et aujourd’hui activiste pro-indépendantiste exilé aux USA, l’actuel ministre de l’Administration territoriale et agent de renseignement, Paul Atanga Nji a fait des annonces terribles au cours d’une réunion secrète du North West Elite Association (NOWELA), regroupement des élites du nord-ouest anglophone (dont il fait partie). La réunion s’est tenue le soir du 25 juillet dernier à Yaoundé à la résidence de l’ex-Premier Ministre, Philémon Yang.
D’après un participant à cette réunion secrète qui a fait fuiter l’information en la transmettant à John Mbah Akuroh, Atanga Nji a déclaré que pour retourner les populations locales contre les forces indépendantistes anglophones et gagner la sympathie de la communauté internationale, des crimes devront être commis et des kidnappings contre rançons intensifiés afin de montrer à la face du monde que les groupes armés séparatistes ne sont en réalité que des groupuscules de bandits et de terroristes spécialisés dans les enlèvements : « kidnapper est pour moi le meilleur moyen de monter les populations contre les « Amba Fighters » qui combattent pour sécuriser l’indépendance du Southern Cameroons », a déclaré le ministre de l’Intérieur au cours de cette réunion, à en croire le rendu de son informateur fait par Mbah Akuroh dans sa vidéo YouTube.
Selon l’un des participants à cette réunion secrète, Atanga Nji a déclaré que les prêtres, les pasteurs, les coopérants, les fonctionnaires de l’ONU qui apportent de l’aide aux déplacés internes dans les brousses du Cameroun anglophone doivent être ciblés par ces kidnappings contre rançons qui, selon le ministre, doit se faire en complicité avec des soldats camerounais en civil. Rappelons que la réunion secrète au cours de laquelle Atanga Nji a fait toutes ces annonces glaçantes est intervenue quelques jours après une résolution du Congrès américain suggérant des négociations sans pré-conditions entre le gouvernement camerounais et les séparatistes en vue d’une sortie de crise. Ce que le pouvoir de Yaoundé n’a pas apprécié et a instruit la tenue de cette réunion qui avait pour but de favoriser la reprise des cours dans le Cameroun anglophone en vue de tuer les villes-mortes, donner l’impression d’un retour à la normale et ainsi contourner les négociations exigées par les USA.
A travers toutes ces annonces faites par Atanga Nji (confirmées par plusieurs autres sources ayant pris part à cette réunion) au cours de cette réunion secrète, il est aisé de comprendre qui sont les commanditaires de tous ces kidnappings contre rançons, de ces assassinats avec mutilations des corps que l’on observe dans le Cameroun anglophone et surtout quels en sont les objectifs : gagner la sympathie de l’opinion internationale et dresser les populations anglophones contre les séparatistes armés. Il est aisé de comprendre pourquoi un enseignant a été décapité à Bamenda en mai dernier au lendemain de l’assassinat d’un bébé de 4 mois à Muyuka (sud-ouest anglophone) par des soldats camerounais. Il est aisé de comprendre d’où vient la mise en scène de l’enterrement vivante d’une jeune fille à Guzang (nord-ouest anglophone) le 16 septembre dernier (elle est réapparue quelques semaines plus tard à Yaoundé lors du grand dialogue national). Il est aisé de comprendre qui a commandité l’assassinat avec décapitation et mutilation de la gardienne de prison Florence Ayafor. Il est aisé de comprendre d’où provenaient les images horribles de corps mutilés projetés à Yaoundé lors du grand dialogue national par des hauts gradés de l’armée camerounaise. Il est aisé de comprendre l’origine de tous les kidnappings contre rançons et autres assassinats qui vont s’intensifier dans les prochains jours et semaines.
Les organismes de défense des droits de l’homme tels que le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, Amnesty International, Human Right Watch, Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) doivent comprendre que tous les kidnappings contre rançons, les assassinats, les enlèvements et autres crimes commis par des groupes armés dans le Southern Cameroons ne sont pas toujours du fait des séparatistes. En effet, pour gagner la bataille de l’opinion internationale et ravir la sympathie des populations anglophones aux groupes armés indépendantistes, le pouvoir de Yaoundé a institué dans ces zones une véritable industrie de la délinquance, du crime et du terrorisme avec pour objectif de discréditer le camp d’en face.
Le drame est que même les soldats camerounais sont mis à contribution pour cette sale besogne. En effet-et ce n’est pas d’Atanga Nji qu’on l’apprend-il nous revient de plusieurs sources locales que des militaires en civil procèdent à des kidnappings contre rançons dans certaines localités du Cameroun anglophone. Une fois l’enlèvement commis, les familles des kidnappés sont contactées afin de transférer d’énormes sommes d’argent via des comptes mobiles Orange Money ou MTN Mobile Money. Tous ces crimes commandités par le pouvoir de Yaoundé sont filmés et envoyés par ces gangs de voyous à des activistes contre-révolutionnaires (contre la lutte des anglophones pour la restauration du Southern Cameroons) tels Genesys Kenelly, Nkonda Titus aka Ma Kontri Pipo Dem (MKPD) en vue de publier ces images sur leur page Facebook, Whatsapp, Twitter et ainsi rouler l’opinion internationale dans la farine sur la nature criminelle de la lutte des groupes armés séparatistes.
Rappelons qu’au lendemain de la mise en circulation par des activistes proches du pouvoir de Yaoundé de la vidéo montrant une jeune fille enterrée vivante par des individus présentés comme étant des séparatistes armés, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a, dans une correspondance datée du 17 septembre dernier, demandé au gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, d’encourager les actions des comités de vigilance. Allez donc savoir de quels comités de vigilance il s’agit si ce ne sont ces milices gouvernementales et contre-révolutionnaires
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