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L’histoire des kamikazes au Cameroun

Wed, 14 Oct 2015 Source: Aziz Salatou

Comment, quand et pourquoi ont commencé les attentats suicides qui ont déjà fait environ 76 morts dans notre pays.

L’introduction des attentats à la bombe a une histoire dont les lecteurs de votre journal se souviennent peut être. Le vendredi 31 octobre 2014, une Land cruiser avec à son bord des soldats du Bir dont deux officiers supérieurs avait sauté sur une charge explosive.

Dans l’incident, un caporal avait trouvé la mort tandis que les deux commandants du Bir s’en étaient sortis commotionnés. Ils étaient accourus alors qu’on leur avait signalé qu’une 504 Peugeot qui faisait du transport public entre Kousséri et Kolofata avait sauté sur un Eei (engin explosif) à Fina. Dans ce village qui est le dernier avant d’entrer à Fotokol, un camion chargé de réfugiés nigérians avait lui aussi sauté, cette fois là, dimanche le 02 novembre, sans faire de victimes.

Un mode opératoire prévu

« Boko haram a essayé les attaques en souplesse en passant sur nos flancs sans succès, ils ont ensuite tenté des attaques en force c'est-à-dire frontales, sans plus de succès, maintenant ils ont opté pour l’usage des Eei, qui sont les moyens de la lâcheté. Nous les attendons, mais, il ne faut pas être surpris si les prochains jours, ils essaient de faire sauter des charges plus importantes dans nos marchés surtout dans le Logone et Chari où ils ont la sympathie de certaines populations », prévenait alors un militaire.

Il ne croyait pas si bien dire car après des mois d’utilisation des Eei posés un peu partout à la frontière qui ont fait des dizaines de tués parmi les militaires camerounais et des populations civiles, la secte harcelée par l’opération Lafiya Dollé de l’armée nigériane a converti son mode opératoire.

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 2015, deux attentats kamikazes ont été perpétrés à Fotokol par deux femmes portant des charges explosives à l’entrée du camp du Bir et au petit marché local. Les terroristes de Boko haram, arrivés en aout 2014 dans la ville nigériane voisine de Gambarou ont harcelé pendant des mois et en vain pour s’emparer de Fotokol.

Le bilan de l’attentat établi par des enquêteurs de la gendarmerie a fait état de 13 morts, dont un militaire tchadien. Les deux kamikazes et 10 civils parmi lesquels 01 infirmier nommé Vandji ont aussi péri dans l’attaque. Sept militaires ont été légèrement blessés dont quatre Tchadiens parmi lesquels l’un assez gravement atteint et trois soldats camerounais ainsi que six civiles.

Les kamikazes visaient Yaoundé

Le 22 juillet 2015 aux environs de 14h 30mn, Boko haram opère pour la première fois à l’intérieur du pays depuis des mois. A Maroua, une ville où un homme avait été déjà exécuté par balle en pleine ville, un double attentat suicide a été perpétré. La secte a choisi le quartier Barmaré et le marché central de Maroua. Deux jeunes filles kamikazes ont fait exploser leurs engins de morts. 14 morts et 32 blessés. Les corps et les victimes ont été transportés à l’Hôpital Régional de Maroua "Camer.be".

Quelques jours plus tard, dans la capitale régionale de l’Extrême nord, la secte remet ça. Le forfait a lieu dans la nuit du 25 au 26 juillet 2015 aux environs de 19h 30mn. Une autre attaque kamikaze se produit dans une ville traumatisée. Un bar dancing très couru en est la cible. « Le Boucan », au Pont Vert où une jeune fille d’environ 12 ans s’est faite exploser devient le lieu de morts de 21 personnes tandis que 85 autres sont blessées.

Le 29 juillet 2015, les forces de maintien de l’ordre font une prise déterminante pour la suite.Trois présumés terroristes Boko- Haram dont un homme et deux femmes ont été interpellés à Makalingai, une localité de l’arrondissement de Tokomberé par les éléments Bir. Zeinab Ousman et Mariam Moussa sont candidates aux attentats suicides en route pour Yaoundé. L’homme est leur convoyeur. Ils étaient porteurs d’explosifs des sous munitions. Leur exploitation va fournir de précieuses pistes de compréhension sur les agissements des kamikazes.

Le 30 juillet 2015, les nommés Madigou et Bana Goni deux ressortissants nigérians ainsi que Bassirou Bello de nationalité camerounaise, tous trois terroristes présumés, ont été interpellés en possession des engins explosifs dans la périphérie de la ville de Maroua par les éléments de la police sur dénonciation d’un conducteur de moto taxi.

Précieuses interpellations

Dans la nuit du 02 au 03 septembre 2015, les membres de la secte Boko Haram ont fait incursion à Kerawa bourgade du Cameroun. Ils venaient réclamer leur argent à des bouchers des environs avec qui ils seraient en affaire et qui auraient pris leurs boeufs pour vendre en territoire camerounais. Ils auraient donné un ultimatum de 24 heures à leurs « partenaires » pour leur restituer leur argent.

Ils ont menacé d’attaquer la ville de Kerawa si le délai n’était pas respecté. Le 03 septembre, jour du marché, deux attentats ont lieu à Kerawa. Des porteurs de bombes se font exploser au marché et devant l’infirmerie du Bir. 3 morts et plus de 150 blessés sur le champ.

L’on apprendra par la suite que le bilan aurait été plus lourd n’eut été l’intervention de deux hommes : Al hadji Abbo un habitant de Kerawa, qui, ce jour là, n’a pas reconnu des personnes étrangères dans la foule débandée après la première explosion au marché.

Il a aperçu, dissimulé parmi les personnes qui couraient trouver refuge à l’infirmerie du Bir (à 400m du village ndlr "Camer.be") un homme à l’allure bizarre qu’il n’a pas reconnu comme un habitant de Kerawa. C’était 200 m avant l’édifie militaire. Il s’est arrêté et s’est écrié « c’est un Boko haram, il n’est pas du village ». Le sergent Abba du Bir a alors réagi promptement. Il a épaulé son fusil et a ordonné au suspect de s’arrêter.

La foule s’est quelque peu éloignée de l’interpellé mais, pas assez vite pour éviter le drame. Le kamikaze avait déjà eu le temps de déclencher la charge qu’il portait.Précieuses interpellations Dans la nuit du 02 au 03 septembre 2015, les membres de la secte Boko Haram ont fait incursion à Kerawa bourgade du Cameroun. Ils venaient réclamer leur argent à des bouchers des environs avec qui ils seraient en affaire et qui auraient pris leurs boeufs pour vendre en territoire camerounais.

Ils auraient donné un ultimatum de 24 heures à leurs « partenaires » pour leur restituer leur argent. Ils ont menacé d’attaquer la ville de Kerawa si le délai n’était pas respecté. Le 03 septembre, jour du marché, deux attentats ont lieu à Kerawa. Des porteurs de bombes se font exploser au marché et devant l’infirmerie du Bir. 3 morts et plus de 150 blessés sur le champ.

L’on apprendra par la suite que le bilan aurait été plus lourd n’eut été l’intervention de deux hommes : Al hadji Abbo un habitant de Kerawa, qui, ce jour là, n’a pas reconnu des personnes étrangères dans la foule débandée après la première explosion au marché.

Il a aperçu, dissimulé parmi les personnes qui couraient trouver refuge à l’infirmerie du Bir (à 400m du village ndlr) un homme à l’allure bizarre qu’il n’a pas reconnu comme un habitant de Kerawa. C’était 200 m avant l’édifie militaire. Il s’est arrêté et s’est écrié « c’est un Boko haram, il n’est pas du village ».

Le sergent Abba du Bir a alors réagi promptement. Il a épaulé son fusil et a ordonné au suspect de s’arrêter. La foule s’est quelque peu éloignée de l’interpellé mais, pas assez vite pour éviter le drame. Le kamikaze avait déjà eu le temps de déclencher la charge qu’il portait.

La menace tend à être bloquée à la frontière

Le 13 septembre 2015 vers 07 h, deux explosions ébranlent Kolofata. Neuf décès, parmi eux, les deux Kamikazes, un suspect et 22 blessés sont comptabilisés. Les nommés Dogo Ngolda alias petit bandit, Abba Ganama Viviet (membre comité de vigilance "Camer.be"), Fidel Ndoufta sept ans, Kaltoumi Gadavoua huit ans, Abba Katchala huit ans, Wade Talake trois ans, Mariamou Moussa épouse Modibo allongent davantage la longue liste des victimes des bombes de Boko haram. Et ce n’est pas fini. Le 20 septembre 2015, il y a une double explosion Kamikazes au quartier Guirbala à Mora.

Boko haram a envoyé une fille et un garçon. Le bilan était de cinq (05) morts dont deux Kamikazes, deux personnes civiles et l’inspecteur de police principal Lade Elie et une autre Kamikaze en fuite. Puis est survenu Kangaleri et ses 11 morts dont les deux femmes kamikazes émissaires de Boko haram. Le bilan macabre fait en tout état d’environ 76 morts.

Auteur: Aziz Salatou