Depuis quelques années, le Gouvernement Suisse, par l’entremise de la Commission Fédérale des Bourses pour Etudiants Etrangers (CFBE), met à la disposition du gouvernement camerounais un certain nombre de bourses d’études post-universitaires. Ces bourses sont destinées à aider les Camerounais disposant des projets d’étude irréalisables par leurs seuls moyens personnels. Aussi les Camerounais souhaitant bénéficier de ladite bourse pour le compte de l’année académique 2017-2018 étaient-ils appelés, jusqu’au 21 octobre dernier, à postuler par l’entremise du ministère de l’enseignement supérieur où étaient déposés les dossiers.
Au lendemain de la date butoir de cette bourse, on en est à se demander si le Minesup joue la carte de la transparence dans cette affaire. Cette question se pose au regard de la discordance qui existe entre la liste des pièces qui étaient à produire selon le communiqué du Minesup et la celle qui semble normalement requise par le pourvoyeur de la bourse ; une discordance à cause de laquelle bon nombre de candidats se sont vus recaler dès l’étape du dépôt des dossiers.
En effet, maint Camerounais, venant généralement de l’arrière-pays, ont vu leurs dossiers rejeter sous le motif qu’ils n’étaient pas complets alors même qu’ils n’avaient fait que se conformer au communiqué du ministre signé en date du 19 Août 2016 à cet effet. Alors qu’ils se trouvaient à la veille de la date limite du dépôt des dossiers, ils n’avaient plus qu’à renoncer à postuler à cette bourse au regard des pièces qu’on leur demandait d’ajouter à leurs dossiers. Interpeler sur ce fait, le responsable en charge de la réception de ces dossiers reconnait effectivement que le communiqué du ministre n’indique pas la liste complète des pièces à fournir, sans plus.
Pour certains candidats recalés, c’est une manœuvre orchestrée pour limiter le nombre de postulants au profit des proches des responsables du ministère. Sinon, pourquoi le ministère entreprend-il de faire circuler un communiqué qui renseigne de façon non exhaustive sur un sujet aussi capital ? Comment comprendre cette attitude du ministère de l’enseignement supérieure à faire de la rétention d’informations et à se constituer finalement en fourvoyer pour les candidats qu’il est censé accompagner dans le processus d’obtention de cette bourse? Même si le ministre Fame Ndongo est bien le signataire de ce communiqué, nous voulons croire qu’il n’est pas au courant de ce scandale et osons espérer qu’il prendra les dispositions pour que dorénavant la transparence ne soit plus le grand absent de ce concours de bourse suisse.