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La diaspora camerounaise peut faire mieux

Pour lui, la diaspora camerounaise a à donner

Sat, 1 Jul 2023 Source: Gervais Araka

« Le linge sale se lave en famille ». Cet adage a bercé chaque Africain, et s’est transmis de génération en génération, jusqu’à ce que la politique mal pensée et mal interprétée par une certaine génération, ne parvienne à s’en défaire.

Malheureusement, aujourd’hui c’est au carrefour de l’indécence que les enfants ont choisi d’exposer l’intimité de la famille. C’est à ce même carrefour qu’ils agressent et outragent leurs parents, encouragés par ceux qui leur ressemblent. Tout ceci, quelques fois au grand désarroi de leurs frères et sœurs qui, eux aussi , ont des choses à reprocher à leurs parents mais savent attendre le bon moment et surtout dans une discipline indicible et dans un coin restreint de la maison pour le leur signifier. Et oui, les tam-tams émettent tous des sons, mais avec des cadences différentes. Cette peinture est malheureusement le reflet d’une certaine diaspora camerounaise aujourd’hui.

Nous avons quitté notre patrie le Cameroun pour des raisons diverses; par les airs, par les mers , par le désert, et nous sommes quand même arrivés à l’étranger pour nous tous. Et en Occident, pour la très grande majorité. Et ici, nous avons trouvé une nouvelle civilisation, une nouvelle culture, des nouvelles habitudes parfois en complet déphasage avec notre éducation, mais nous nous sommes adaptés, l’homme étant un être de situation.

À l’origine, le Camerounais n’est pas un homme violent, tout au contraire. Voilà pourquoi au regard de certains agissements de nos frères nous avons été tenté de penser que des étrangers avaient revêtu nos habits, nos couleurs pour agir de façon irresponsable dans le projet mesquin de ternir l’image de notre beau pays. Hélas, ce sont bien nos frères qui ont agi de la sorte ! Ce sont bien nos frères qui ont agressé ces musiciens et musiciennes qui ont bercé l’enfance de nombre d’entre eux qui se revendiquent aujourd’hui le titre patriote, et qui violentent leurs compatriotes, leurs artistes. Et le plus grave c’est cet acharnement contre les institutions incarnées par notre Chef de l’Etat.

Est ce d’une telle diaspora dont nous avons besoin pour modèle ? Est ce cette image que nous voulons renvoyer à nos enfants et à nos familles restées au pays? Je n’y crois pas un seul instant. Ma question est en fait rhétorique.

La diaspora camerounaise, notre diaspora peut faire mieux

Cette diaspora qui se compose de femmes et d’hommes brillants: enseignants, ingénieurs, médecins , avocats , scientifiques et autres. Cette diaspora non violente, même si parfois et même trop souvent, elle reste neutre. Une neutralité qui plaide inconsciemment en faveur des actions sans conscience bercées par le consentement silencieux du « qui ne dit mot consent ».

Mes frères, mes sœurs, l’appel à l’audace lancé par le Patriarche Président Paul BIYA signifie-t-il l’audace de braver les institutions , les piétiner ou les humilier? Encore une question orale.

Ne serait-il pas question d’apporter un changement véritable et durable pour notre pays comme plusieurs diasporas à l’instar de la Chine qui l’a fait sans pierres ni marteaux, mais avec des actions concrètes? L’audace de se rassembler autour d’un idéal et d’une projection afin d’accompagner le gouvernement vers son projet de bonne gouvernance avec des propositions concrètes?

L’audace ne serait-elle pas le fait de financer les micro-projets au pays à travers des collectes de fonds que nous de la diaspora sommes capables de réaliser?

Enfin, l’audace, c’est de se battre ensemble frères et sœurs de la diaspora, pour assainir les tensions multiformes qui croissent pour certaines régions, et ressuscitent pour d’autres dans notre cher et beau pays.

C’est seulement de façon concertée, en nous invitant autour de la table de Gandhi le Mahatma et de Nelson Mandela, que la voix de la diaspora sera audible, attrayante et intéressante. Cette diaspora de l’Emergence, soucieuse d’un avenir radieux pour le Cameroun qui tète la mamelle de la Paix de l’Unité et du Vivre Ensemble. Nous pouvons déjà saluer les efforts de ceux et celles qui à travers des associations caritatives, apportent du sourire à des enfants handicapés, à l’instar des autistes, des orphelins, et souvent de l’espoir aux prisonniers, pour une réinsertion louable dans la société.

Voilà la diaspora Nouvelle à laquelle nous invitons tous les Camerounais résidents à l’étranger. Car, nous n’avons qu’une seule patrie, et c’est le Cameroun, Terre de nos ancêtres.

Auteur: Gervais Araka