La femme rurale exploitée et marginalisée

Mon, 7 Mar 2016 Source: Pierre Amougou

À travers le pays, elles sont plus nombreuses qui produisent davantage, travailleuses invisibles, cultivent la terre, partent à la recherche de l’eau et du bois pour préparer la nourriture. Mais elles n’ont pas accès aux infrastructures de base, et constituent la catégorie de la population la plus affectée par la pauvreté et l’analphabétisme (notamment dans la partie du Grand­nord).

Et quand l’homme part en ville à la recherche du travail, c’est la femme qui s’occupe de toutes les tâches à la campagne. Elles luttent toutes seules pour gérer le foyer, s’occuper des enfants, exploiter les terres et garder le cheptel (au nord du pays). Les souffrances de la femme rurale prennent une dimension alarmante sur le plan sanitaire. Pour un accouchement ou même quand il s’agit d’une simple consultation chez le médecin, est est appelée à parcourir de longues distances.

Plus que toute autre femme, celle du village met sa force à contribution pour cultiver des champs et ravitailler les populations de la zone urbaine en produits vivriers en longueur d’année. Une tâche très difficile, ce d’autant plus que dans l’arrière­pays, les sphères d'activités des femmes s'imbriquent et se chevauchent. Le plus déconcertant étant qu’après ce travail de longue haleine, au moment de l’écoulement des produits (manioc, macabo, plantain, patate douce, bâton de manioc, maïs, pomme de terre, riz…) en ville, la villageoise se voit spolier du fruit de ses nombreux efforts par sa sœur «Bayam Sellam».

Une véritable injustice sociale pour cette force vive du développement. Dans une démarche de développement durable, il est impératif d’intégrer les femmes rurales au développement et de les considérer comme l'un des piliers stratégiques du progrès social.

Bien plus, à l’ère des Objectifs de développement durable (Odd), la contribution des femmes à l'entretien et au bien­être de la famille est essentielle à la survie non seulement des familles, mais aussi des communautés et des nations tout entière.

Auteur: Pierre Amougou