Je voudrais ici par cette lettre ouverte, interpeller publiquement tous les candidats à la prochaine élection présidentielle du Cameroun prévue en novembre 2018 pour qu'ils se prononcent clairement d'ores et déjà en faveur ou contre le retrait du Cameroun de la Zone Franc.
En d'autres termes ils devront clairement se prononcer des maintenant sur la création par le Cameroun de sa propre monnaie ou au contraire pour son maintien dans la Zone Franc.
Les positions des uns et des autres devront donc être clarifiées avant l'élection présidentielle afin que les électeurs et électrices puissent décider en toute connaissance de cause.
La position personnelle que je préconise ici est simple et claire: Que le Cameroun en sa qualité de leader de la sous-région de l'Afrique centrale francophone de la Zone Franc, crée d'abord sa propre monnaie, puis que par la suite les autres Etats de la sous-région adoptent la monnaie camerounaise comme leur propre monnaie nationale et pour en fin de compte créer une zone monétaire commune avec une Banque Centrale commune.
Bref je préconise un processus de décomposition-recomposition de la Zone Franc actuelle, selon des modalités pratiques définies ci-dessous, dans lesquelles le Franc camerounais désigne la monnaie nationale camerounaise à créer, étant entendu qu'on pourrait, le cas échéant et le moment venu, lui substituer une autre appellation.
Arrimage du Franc camerounais au DTS:
Le Franc camerounais serait arrime au Droit de Tirage Spécial(DTS) qui est un panier des cinq devises les plus utilisées dans le commerce mondial à savoir: le Dollar des Etats Unis d'Amérique, l'Euro, la Livre Sterling, le Yen Japonais et le Yuan Chinois.
La valeur du DTS par rapport à chacune de ces 5 devises qui le composent est publie quotidiennement par le Fonds Monétaire International(FMI).
En proposant de rattacher le Franc Camerounais au DTS je propose en fait de le faire flotter par rapport à chacune de ces 5 devises qui le composent donc aussi par rapport à l'Euro.
La composition du DTS est relativement stable:Elle ne change qu'une fois tous les cinq ans en fonction de la part relative des devises composantes dans le commerce mondial.
L'arrimage du Franc camerounais au Dts aurait l'avantage d'introduire plus de flexibilité dans la détermination du taux de change et donnerait une certaine marge de manœuvre pour lutter contre les transferts spéculatifs de fonds sur l'extérieur.
Parité du Franc camerounais par rapport au DTS:
Initialement le Franc camerounais serait au pair avec l'Euro
Cela signifie que sa parité initiale par rapport au Dts résulterait de la parité fixe actuelle du Franc Cfa par rapport à l'Euro(1 Euro pour 656 CFA) relativement a la valeur du Dts a ce moment par rapport à l'Euro.
Modifications de parité :
La parité du Franc camerounais serait susceptible d'être modifiée compte tenu des exigences de la situation économique et financière du pays par le Gouverneur de la Banque centrale du Cameroun qui en déciderait du bien fonde dans le cadre d'une large délégation de pouvoir du Gouvernement camerounais.
Changement de parité:
Un tel changement de parité dans le cas notamment d'une dévaluation n'aurait pas que des aspects négatifs. Elle pourrait en effet contribuer à réduire un déficit structurel de compétitive a l'instar de celui dont le Cameroun souffre actuellement par rapport à son principal partenaire commercial sous-regional:Le Nigeria.Il faut toutefois relever q'une telle décision ne pourrait être envisagée qu'en dernier ressort par le Gouverneur de la Banque Centrale du Cameroun uniquement en cas d'épuisement des réserves de change du pays et après consultation avec le Gouvernement.
ASSISTANCE TECHNIQUE:
Le Cameroun solliciterait auprès de la France ou le partenaire de substitution la signature d’une Convention d'assistance technique aux termes de la quelle la France ou le partenaire de substitution s'engagerait à fournir à la Banque Centrale du Cameroun les cadres techniques nécessaires pour ses besoins de formation et d'encadrement technique.
Une telle assistance technique serait rémunérée selon des modalités arrêtées d'un commun accord entre les parties concernées