Étude de cas menée par la Commission des Droits de l’Homme du Barreau des avocats du Cameroun, en ce qui concerne les décisions rendues dans les tribunaux, en matière du droit des conflits armés.
Le Cameroun connaît un conflit armé sur son territoire, notamment dans la région de l’Extrême-Nord. Ce type de violence, inédit qui sévit au Cameroun, a entraîné comme on pouvait s’y attendre, la mise en application de nombreuses mesures de contrôle et de répression, notamment arrestations, investigations et interrogatoires, privations de liberté, procédures judiciaires et condamnations pénales ; toute chose qui interpelle l’avocat qui, en sa qualité de figure protectrice et de défenseur privilégié des droits des personnes, joue un rôle essentiel dans l’administration de la Justice.
C’est à cette occasion que la délégation régionale pour l’Afrique centrale du comité internationale de la Croix rouge (Circ) a tenu en collaboration avec le ministère de la justice un séminaire sur le Droit international humanitaire (Dih), destiné aux avocats des régions du Centre et de l’Est à Yaoundé le 07 février dernier.
Cette rencontre entre dans le cadre du projet de renforcement des capacités dans le domaine du Dih (droit des conflits armés). Projet qui serait alors spécialement dédié à ceux des avocats exerçant dans les zones du Grand-Nord et de l’Est. En effet, l’idée d’organiser cette rencontre vient de la Commission des Droits de l’Homme du Barreau du Cameroun. Pour Me Simon-Pierre Eteme Eteme, président de la Commission de Droits de l’Homme du Barreau national, « la problématique des droits de l’Homme est importante. On est à peu près à 200 décisions rendues et 200 condamnations à mort en 2016 ».
Il ajoute que le Dih est une manière de se comporter. « Si cette manière de se comporter n’est pas conforme au droit, il y a violation et quand il y a violation, on va en justice. Dès lors que l’on va en justice, il va falloir assurer la défense des personnes suspectes ou suspectées, d’avoir violé le droit de la guerre. Ainsi, il faut que ces avocats qui sont au cœur de la défense des personnes en justice soient outillés en matière de Dih au niveau des différentes conventions et au niveau de la coutume, en la matière », a fait savoir Me Simon-Pierre Eteme.
Rappelons que le Cicr est cette institution neutre, dont la mission exclusivement humanitaire est d’apporter protection et assistance aux victimes de conflits armés et autres situations de violence. Afin de remplir ce rôle, le Cicr encourage les Etats à ratifier les traités internationaux relatifs au Dih. L’on annonce que la situation des Droits de l’Homme au Cameroun, sera rendue publique en mars prochain par le barreau.