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Le CL2P réagit après la condamnation d'Atangana Mebara

Mer., 22 Juin 2016 Source: Joël Didier Engo

Communiqué du Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) à la suite de la nouvelle condamnation arbitraire de M. Jean Marie Atangana Mebara.

Le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P) vient d’apprendre avec regret la condamnation de M. Jean Marie Atangana Mebara à 25 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun. Il est reproché à l’ancien secrétaire général à la présidence de la République le détournement de 5 millions de dollars destinés à l’achat de l’avion présidentiel en juin 2003.

Il convient de prime abord de déplorer la durée excessivement longue de cette procédure. Poursuivi en effet depuis septembre 2009 pour ce chef d’accusation, ce n’est qu’en juin 2016 que M. Atangana Mebara est fixé sur son sort. Ceci en violation tant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques que de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui prescrivent qu’un citoyen soit jugé dans des délais raisonnables. Ensuite, nous déplorons qu’aucune preuve de détournement n’ait été produite au cours de ce procès.

Des témoins de l’accusation ont d’ailleurs reconnu que la firme américaine Boieng a accusé réception des 5 millions de dollars querellés dont le virement a été ordonné par le ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, M. Michel Meva’a M’Eboutou. La seule «preuve» de l’accusation semble être l’absence d’«instructions écrites» du chef de l’Etat Paul Biya à son Secrétaire Général Jean Marie Atangana Mebara, lesquelles consistaient à acquérir un avion en location, le fameux «Albatros», plutôt que de parachever le processus d’acquisition d’un aéronef neuf entamé en 2001.

En foi de ce qui précède, le CL2P :

•Réitère que M. Jean Marie Atangana Mebara est un prisonnier politique.

•Rappelle que son seul tort est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe informel de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.

•Souligne qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable sur ce chef d’accusation.

•Dénonce cette avalanche de condamnations arbitraires qui revêtent toutes des allures d’un acharnement politique.

•S’associe aux recommandations de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples émis le 21 avril dernier invitant l’Etat du Cameroun à le libérer, puis à lui verser des dédommagements à hauteur de 400 millions de F CFA pour «détention arbitraire».

Fait à Paris le 22 juin 2016.

Auteur: Joël Didier Engo