Le Cameroun, moteur-fusée du trafic intercommunautaire

Trafic Intercommunautaire Port Le port de Douala

Sun, 3 Jul 2016 Source: camer.be

Selon le Rapport 2014 sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation publié par le ministère des Finances en novembre 2014, la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) est le 5e partenaire commercial du Cameroun, hormis les échanges informels avec 4,4% des échanges commerciaux, devant l’Amérique du Nord (4,1%), les autres pays européens (2,6%), l’Amérique du sud (2,3%), l’Afrique du Nord (1,5%).

Toutefois, la Cemac arrive loin derrière l’Union Européenne qui conforte sa place de premier partenaire commercial avec 44,6% des échanges extérieurs du Cameroun en 2013 (41,7% en 2012); l’Asie orientale (12,6%); l’Afrique de l’Ouest (12,5%); l’Asie du Sud-est (10,8%). En 2013, les autres pays de la Cemac ont contribué pour 6,6% aux recettes d’exportations et absorbé 2,9% des dépenses d’importation.

L’excédent commercial est passé de 121,6 milliards de FCFA en 2012 à 54,5 milliards de FCFA en 2013. Cette évolution résulte d’une baisse de 23,8% des exportations et d’une hausse des 29% des importations. Dans le détail, le Rapport révèle que le déficit avec la Guinée Equatoriale s’est creusé de 27 milliards de FCFA pour s’établir à 29 milliards de FCFA. Il se détériore également avec le Gabon (-16,3 milliards de FCFA), le Congo (-16,1 milliards) et la République centrafricaine (-9,4 milliards).

Par contre, l’excédent s’améliore de 1,3 milliard de FCFA avec le Tchad. L’Enquête sur les échanges transfrontaliers de marchandises au Cameroun, de l’Institut national de statistique (INS), indique que les denrées alimentaires représentent l’essentiel des exportations avec 53% de la valeur. Dans ce groupe de produits, les céréales constituent le premier poste et contribuent pour 25% aux exportations globales.

Ces céréales sont essentiellement constituées de riz (23,7%) et de maïs (1,2%). Les animaux vivants forment le second poste d’exportation de produits alimentaires avec 8,2% des exportations. Il s’agit principalement des animaux de l’espèce bovine et des petits ruminants. Les autres denrées alimentaires sont les fruits comestibles (6,7%) dont les bananes et plantains (5,9%), les légumes, tubercules et racines (2,9%) et les cafés, thé et épices (2,5%). Ainsi, la structure des exportations à partir de la région du Nord en direction du Tchad révèle une prépondérance d’échanges sur les denrées alimentaires (42%).

Avec notamment 29,5% de céréales, 8,1% d’animaux vivants, 2,7% de café, thé et épices, 1,5% de légumes et plantes tubercules et enfin de sucre et du poisson respectivement 1,3% et 1,2%. Les autres produits exportés parmi les plus importants en valeur sont les articles en plastique (12,3%), les engrais chimiques (6,7%), le carburant (4,4%) les savons et autres détergents (4,4%) et le ciment (3,2%).

Au niveau de la région du Sud, la localité d’Abang Minko’o, frontalière avec le Gabon est le premier point de passage au Sud en terme de part dans la valeur des exportations. Les marchandises sorties à partir de ce poste frontalier représentent 44% des exportations à partir de la région du Sud. Elle est suivie en cela par la localité de Kyé-Ossi dont les marchandises à la sortie représentent 25% et de Campo Beach situé dans le département de l’Océan et à partir d’où sortent des marchandises représentant 17% des exportations de la région. De même qu’au Nord, ce sont les denrées alimentaires qui sortent le plus du Cameroun vers la Guinée équatoriale et le Gabon.

Les produits non alimentaires qui animent les marchés transfrontaliers dans la région du Sud sont les articles de friperie (4,8%), les bois et meubles en bois (3,8%), les pièces détachés d’automobiles de motos (3,0%), les chaussures (3,0%) et les machines électriques (2,4%). Il est à noter que les pays qui achètent moins les produits vivriers camerounais sont la République Centrafricaine et le Congo.

Du peu qu’ils en importent, on cite entre autres l’igname, le maïs, le manioc, l’arachide, les produits maraîchers et le macabo. Par ailleurs, la porosité des frontières, plombent considérablement les flux transfrontaliers qui animent les échanges commerciaux dans la sous-région.

D’où l’existence des circuits informels, qui empêchent de mesurer avec exactitude la valeur des échanges dans le PIB. En 2012, la prise en compte des flux informels a permis de réévaluer l’excédent commercial du Cameroun avec la Cemac de 121,6 milliards de FCFA à 240,1 milliards de F CFA et le déficit commercial avec le Nigéria de 514,4 milliards à 433,4 milliards, et d’améliorer ainsi considérablement le déficit commercial.

Auteur: camer.be