Le Tribunal militaire a été créé par l'ancien président du Cameroun feu Ahmadou Ahidjo, qui l'a lui-même condamné à mort. Ce outil qu'est devenu le Tribunal Militaire s'est particulièrement occupé des Bulu et cela provoque chez les autres Bulu, un rire particulier. Dans la tribune ci-dessous, Nganang nous parle du "Rire Bulu", suite au déféremment d'Amougou Belinga, Maxime Eko Eko et cie en prison.
"Il y’a un rire que les Camerounais ont commencé à rire, depuis cette lettre de Simon-Blaise Eteme, Bulu, premier commissaire du tribunal militaire de Yaoundé, tribunal fondé par Ahmadou Ahidjo le 28 février 1958, quand le même tribunal a condamné Ahmadou Ahidjo à mort. C’est le rire Bulu.
Le rire de l’impuissant qui retrouve sa force dans le noir, quand son bourreau est tombé - Eteme tutoie Ahmadou Ahidjo!
Il a éclaté dans la ville quand chacun des gens d’Epervier a été arrêté et condamné.
Il a fait Enoh Meyomesse éclater de rire quand Mebe Ngo à été arrêté et condamné.
Il fait la république éclater de rire quand Eko Eko, qui a arrêté Ayuk Tabe et les huit autres leaders Ambazoniens au Nigéria, qui a tué le dernier putschiste survivant, est arrêté et jeté a Kondengui.
C’est un rire cynique, le rire de la hyène. C’est le rire du Camerounais sous ce régime. C’est le rire bulu.
Il a commencé en 1984, avec cette lettre publiée dans Cameroon Tribune, par le premier commissaire du tribunal militaire qui vient de sévir une fois de plus.
En tyrannie, même le rire est vieux. Concierge de la république".