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Le casse-tête de la déforestation

Mer., 9 Sept. 2015 Source: Waffo Mongo

Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit ou d’une dramatisation de plus des ONG du secteur en mal de publicité. L’inquiétude est réelle. La forêt recule. Cette déforestation continue est dramatique.

Parce qu’elle met en danger des milliers d’espèces végétales et animales ; parce qu’elle est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre ; parce qu’elle détruit le cadre de vie de centaines de millions de personnes. Selon l’ONG Greenpeace, la déforestation représente une triple menace pour la biodiversité, les équilibres climatiques mondiaux et les conditions de vie dans les bassins forestiers.

La question de la déforestation est donc cruciale, et doit, par conséquent, occuper une place centrale dans les discussions internationales sur le climat. Une préoccupation majeure qui, fort opportunément, est au centre des travaux du congrès forestier mondial organisé tous les six ans par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et qui se tient pour la première fois sur le sol africain à Durban en Afrique du Sud.

Les chiffres sont, en eux-mêmes, effarants : la planète a perdu 129 millions d’hectares de forêts en 25 ans. Et le continent africain n’est pas épargné. Cinq pays africains figurent ainsi sur la liste des dix nations où la déforestation est la plus rapide du monde. L’Afrique de l’Ouest est particulièrement touchée : Sierra Leone, Libéria, Guinée, Guinée-Bissau.

L’exploitation du bois, l’agriculture intensive, notamment l’huile de palme, le produit le plus consommé au monde, ont accéléré le déboisement. Autre zone d’inquiétude, le Bassin du Congo (Cameroun, Gabon, RCA, RD Congo) qui abrite 90% de la forêt tropicale du continent.

Certes, la déforestation, liée à l’exploitation du bois tropical y est encore faible, mais elle se développe rapidement notamment en Centrafrique en mal gouvernance. En RDC également, l’absence de réglementations appropriées a fait exploser la coupe illégale d’espèces menacées comme le bois Wengé. Enfin, la dernière zone d’inquiétude c’est Madagascar.

L’année dernière, le pays a perdu près de 320 000 hectares, soit 2% de sa forêt. Là aussi, l’agriculture, l’exploitation minière, mais surtout l’exploitation illégale de bois précieux, tel le bois rose, qui provoquent le déboisement intensif.

Pour les organisateurs du 14e congrès forestier mondial de Durban, le défi est donc réel, la maîtrise des forêts est indispensable car les répercussions d’une mauvaise gestion sont incalculables.

Auteur: Waffo Mongo